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D U L E V A N T . Leitre Xl ' t
commun, & fes bouquets couleur d'or lui don-
„cut un cclat particulier. Dalecliainp l'a mal décrit
& ^ ma u v a i f e figure ; fcs
feuilles d'ailleurs font iî feinblables à celles du
Lierre cominun , qu'on auroit fouvent de la peine
î les dillingucr, iî on ne voyoic le fruit, & peut-
¿tie que CCS efpeces ne diiie'rcnc que par la coujçyj.
Je cette partie. La femence du Houx à fruit
mz' > produit-elle pas des pieds de Houx qui
ont le fruit jaune ? ne rcmarquc-t-on pas la même
chofe parmi les efpeces de Sureau', le temps
nous éclaircira H l eLi e r r e d o n t nous parlons, cft
une vnrieti du Lierre commun : celui-ci n'eil pas
autour de Conftantinople , & les pieds qui
... levé de la graine du jaune fcmée dans Je jardin
Royal , font jufqucs ici tous femblables aux
lieds qui lèvent de la graine du noir : leurs feuiles
font aiiguleufes, &. l 'on n'y fauroit trouver de
différence. Il fcmbl e que Diofcoride ait traite de
,'aricté ces deux efpeces.
Voici la defcription que je fis fur les lieux dn
(lit du Lierre jaune. Ce font de gros bouquets
irrondis de 2 ou 3. pouces de diametre , compo-
" de plufîeurs grains fphériques , quoique un
anguleux, épais d'environ 4.. lignes , un peu
pplatis en devant où ils font jaiarquez, d'un cere
, duquel s'éleve une pointe baute de demi-line.
La peau qui efl feuille-morte , ou couleur
'ocre & charnue , renferme trois ou quatre graiifsféparces
par des cloifons fort minces; chaque
;raineeft longue d'environ deux lignes & demie,
lanche en dedans, grifâtre, vcnée de noirâtre &
ilevée de petites boiTes en dehors : elles n'ont
joint de goût , & leur figure approche aifez de
cilks d'un petit rein ; la chair qui couvre ces
;taiiies cil douçâtre d'abord , enfuite elle paroît
iicilagineiire.
Pliae qui a nommé cette plante Lierre à fruit
ri, a pris tout ce qu'il en a dit de Theophraile
deDiofcoride , qui n'ont donné qu'une hiftoie
coiifufe du Lierre : on n'a jamais vû celui
. 'ils décrivent à feuilles blanches & à fruits
lianes ; cependant il devoit fe trouver dans la
Grecc, Pour celui qu'ils appclloient Lierre à
'nulles pamche'es , ou Lierre de 'Thrace , nous en
vous vû quelques pieds fur les côtes de la mer
<oire. Il n'eftpas furprcnant que les Bacchantes
•"¡nt autrefois employé le Lierre pour j^arnir
1rs Thyrfes & leurs coëfturcs : toute la Thrace
couverte de ces fortes de plantes.
Jene fçaiu-ois m ' emp é c h e r d'ajoûter à ces pîans
une fort jolie 3 tlciir que l'on fervoit fur le
ûfddes plats à la table de nôtre Ambaiîadeur, je
w>is déjà vûë en Portugal autour de Lisbonne
•'lot la montagne de la Rabida , proche Setuval.
' racine eft compoféoMe deux tubercules char-
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OrcMs Oiiîtitaliî, g: ufnanicn, flois i , rapilioncni
n u s , prefque ronds, tirant fur l 'ovale, blanc-fa-
I c , pleins d'une Inimeur glairciifc & a d e : le plus
gros a un pouce de diamètre , l'autre eft plus pctk
& comme flétri, & tons les deux n'ont que des
filets chevelus. La tige s'eleve jnfqucs à environ
d e m i - p i e d , cpaifle de 2. ou 3. lignes, envelopée
de quelques feuilles alternes, dont les gaines font
couchées les unes fur les autres, & fe dilatent enf
u i t e en teuilles femblables à celles du Lys , luif
a n t c s , Iiflës, vénées, pointues, longues dedeur
ou trois ponces , fur nu pouce de large • celles
qui approchent des fleurs font beauconp plus pe.
mes & plus pointues. Ces fleurs forment un bouquet
à l'citrenrité de la tige : chaque fieur cil à
( i x t e n i l l e s , dont cinq qui font élevées, font une
elpece de coefle purpur ine & rayée ; les trois extérieures
ont près de demi-pouce de long; les deux
inférieures font plus étroites & plus courtes, mais
tres-aigues : la feuille inférieure eli la plus grande
de tontes, & fait l'ornement de la fleur; car elle
lui donne en quelque maniere la forme d'un papillon
qui vole : cette feuille fe tennine en haut
par une petite gorge furmontee d'une tite purpurin
foncé , fur le derrière elle finit par une queue
o u éperon blanchâtre long de quatre lignes • le
r e f t e eft éparpillé en maniere de rabat large d'environ
un pouce, friié fur les bords, haut de plus
de demi-pouce , blanc, rayé très-proprement de
veines couleur de pourpre : le pédicule de la •
fleur eft long de quatre lignes , fur une ligne &
detni d'épaifleor ; il eft tors en fpire , vert-pâle &
devient dans la fuite une capfnle femblable à un
petit fanal long de demi pouce , fur trois lignes •
de large, compofé de trois côtes alTez fortes," lefqnelles
reçoivent autant de panneaux membraneux
& rouffâtres , dont la furfacc intérieure efl
chargée d'une bande veloutée': cette bande n'eft ^
autre chofe qu'un duvet de femences très-menues
, femblables à la fcieure de bois : la fleur efl:
l a n s odeur & paroît fur la fin d'Avril : toute la '
plante a un gout fade & glaireux. •
_ Il y a plûiieurs autres belles efpeces à'Orchh
a Conf tantmople, mais on ne fcacroit les élever
dans les jardins : ces plantes n'aiment que l'air
d e la campagne. Il n'en efl pas de mime des Renoncules
, qm ne font que multiplier & s'embil- -
lir entre les mains des curieux. Dlpuis quelques
années les T u r c s fe font attache! avec foin à cultiver
ces fortes de fleurs ; auffr font-el les beaua
i u p d'honneur ì leur pays. On dit que ce fut
Cara Muftapha , celui-là mime qni eel ona devant
Vienne avec une formidable armée, ou-: mît
les Renoncules à la mode , & qui donna lieu i
toutes les recherches qu'on eu a faites. Ce i'iïir
pour amnfer agréablement fou maître Mahomet
I V . qui aimoit ejiie'mement la ehailé , la retraite
KfeKiite, Cmll: Ufi. Rtì iictf.,
r >ién u.. ..
I -¡il.