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2 3 « V O Y A G E
ci: lieu de délices foi-toit mi l'icuve qui ic partag
e o i t en quatre ciiiaiix , l'Eufrate , le T i g r e , le
F h i f o n & le Gehon. O ù trouvcra-t-on enAiieun
p a r e i l fleuve , iî ce ii'eft celui des Arabes, c'ell
à dire l'Eufrate joint au Tigre , partagé en
q u a t r e grauds canaux qui fe de*gor!?cut dans le
S e i n Perlîque ? Il lembl e donc que Mr. Huet a
f a t i s f a i t entierenient à la lettre , en plaçant le
P a r a d i s Terreilre dans ce lieu-là ; néanmoins fon
f y l U m e ne fçauroit le foûtenir, puil'qu'il paroît
par k s * Gcographes & les Hiltoriens Grecs &
L a t i n s , que non feulement l'Eur'rate & le Tigre
c o u l a i e n t anciennemeut dans des lits feparei ;
m a i s qu'on s'avifi de faire tin canal de commun
i c a t i o n entre ces deux rivieres, & qn'enfuite ,
par ordre des Roi s de Babvlone, d'Alexandre le
G r a n d , & m fme de Trajaii & de Severe , on en
rira plufieurs canaux pour faciliter le commerce ,
& rendre les campagnes plus fertiles. En forte
q u e l'on ne fçauroit douter que les branches du
fleuve des Arabes ne foicnt l'ouvrage des homm
e s ; & par conféquent il faut convenir qu'elles
n ' é t o i e u t pas dans le Paradi s Terreftre.
L t s Commentateurs de laGene f e , ceux mêm
e s qui font les plus attachez à la let tre, prétend
e n t que pour dcligner le Paradis Terrellre, il
n ' e l l pas necefliiire de trouver un fleuve qui fc
p a r t a g e en quatre canaux ; parce que cela peut
ê t r e changé depuis le Déluge ; ils croyent qu'il
f u f f i t de montrer les fources des rivieres nomm
é e s par Moyf e , fçavoir l'Eufrate , le Tigre,
l e Phifon & i e Gehon. Dans ce fens-là on ne
f i u r o i t difconvenir que ce Paradis ne foit fur le
c h e m i n d'Erzeron à Teflis , fuppofc qu'on puilFe
p r e n d r e le Phafe pour le Phi f on, & l'xiraxc pour
l e Gehon , comme ils n'en doutent pas. Ainfi
p o u r ne pas éloigner le Paradis Terreftre des
I b u r c e s de ces quatre rivieres , il faut néceifair
e m e n r le placer dans ces belles vallées de Geòrg
i e , d'où Ton apporte toutes fortes de fruits à
E r z e r o n , & d e f q u e i l e s nous avons parlé dans nôt
r e dernlere Lettre ; o u s'il eli permis de regarder
le Paradis Terreftre comme un pays d'une
g r a n d e étendue , lequel a conferve une partie de
fes beautez , malgré le Déluge & les changem
e n s qui font arrivez fur la terre depuis ce
t e m p s - là ; je ne vois pas de plus bel endroit ,
potrr déiigner ce lieu merveilleux , que la camp
. i g n e des Trois Eglife, , ' é loignée d'environ
v i n g t lieuës de France des fources de l'Eufrate
& de l 'Araxe, & de prefque autant de celles du
P h a f e . Pour en déterminer la circonférence , il
f a u t au moins l'étendre jufques aux fources de
c e s rivieres. Voilà pourquoi le Paradis Terreftre
c o m p r e u o i t l'ancienne Medie & une partie de
' ni .Hlft. Nar,
i t o i t . U. ;
6. Í. îS. rolyb. Hirt. Nar. ;, Strab.
Appian, de Civil. Edi. lib. i. Arrian.
l ' A r m e n i e & d e r i b e i
c e trop étendu , on pei
d e l'Iberie & de l'Armeii
E r z e r o n jufques à refils
q u e la plaine d'Erzeron
l ' E u f ï a t e & de l'An
S i 1' )n troui
•cduire ;
• e f t - à - d i
il eft ho
eft aux
rappo
i le P;
t à la Palefti
iradis Terreft
v a i n qu'on voudroi
res du fleuve )onrda
•Il qu'un ruillcau ; c
;hc & pierreuC
m m e il leur pla
p l u s beau pay
f e r
:té
e cet cfp,
une parti
•e , depui
rs dedoui
fources de
y iti
q u e l q u e
: femble
aiprift.
cetti
N o s
q u i ,
: coni
S ç a v
d
E g l i f e s , je
& Eve y c
N o u s p
J u i l l e t , m:
res de Te
ftince pour les Ti
g r a n d e pi
a ; po
q u e les en
f o r t difpofé
•cez.
t î m e s donc pour C'
s nous ne campàme
•fin de joindre
E g l i C
• ù fit
b e a i
qu'à
n e Cl
lus ont
_ l e c'ell
grandes ri
ainli dite
l'ailletirs et
:ii jugeront
n'ai pas vj
des T
re qu'Adam
l i eu le=i.
quatre heim
à
E l l e s'aflembla diii's
la vallée de Teäii
C e t t e plaine ell agréable par f
f e s jardins. Le fleovede-Kur latraverie, àcniilt
d u N o r d -No r d -Ef t , au Sud-Sud-Ef t ; le eliemi,
q u e nous tenions avoit à peu près la m ême direct
i o n . La plupart des Mar chands de laCaravanei.
r e n t provifion , autour de nôtre camp , de cett
a i n s rofeaux fort déliez & fort propres noiip
é c r i r e à leur nraniére. C'eft une efpece'de c i l
qui ne c r o i t qne de la hauteur d'un homme , i
d o n t les tiges n'ont que trois ou quatre li";iti
d ' é p a i l f e u r , folides d'un noeud à l'aritre, c'elidire
remplies d'un bois mouelleux & blànehâtit.
L e s feuilles qui ont u n pied & demi de long, fit
huit ou neuf lignes de large , enveloppent la
n oe u d s de ces tiges par une gaine velue , eat It
•utiére à fond
bot .quei
des fleiïï!
: blanchi,
c e l u i des autres rnl
i e n t les tiges de ces
l i s l e s t r a i t s qu'ili for-
' a p p r o c h e n t
n o u s faifor
:ft liffe
b l a n c . La pannieufe oi
n ' ^ t o i t pas encore bien
t r e , foyeux , femblabf
f é a u x . Les gens du pay
r o f e a u x pour écrire ,
m e n t font très-grofll
l a beauté des caraderes q
n o s plumes.
L e 27- Juillet on partit fut les onzi
d u foir, & nous marchâmes jufques à (i
d u matin dans des plaines marécageufe!
n o u s perdîmes dans la nuit nôtre riv
n o u s fûmes fi fort déforientez , que le jonr pir
u t , que nous ne fçfimes de quel côté elles'étoit
j e t t é e . Cependant elle doit fe tourner infenlibii
m e n t vers l'Orient pour aller fe rendre à la Mtt
C ifplenne ; & l'Araxe qui va joindre le K
d o i t faire de m ême ; mais il faut que ce foit loin
d'£.
de E.v-ped. Alex
hctirti
heures
mais
7. Ptolom. Gcopr, lib. s. cap. 17.
fip. 11. Zoùm. lib. Ì. Mf.
D U L E V A N T . Lctire X I X .
van, puifque dans toute nôtre route, nous
nis plus v û ni entendu parler du Kur. On fe
repolit ce jonr-l-à jufques à huit heures, & l'on
marcha que jufques à environ midi & demi,
„r s'arrfter à Sinkbofri village où il y a un
A l beai
p o n t de pierre , & une efpece de Fort
. N o u s en partîmes fur les deux heures
c a m p e r dans des 'montagnes aifez her-
3 0 a s fûmes furprts de trouver des Plañó
l e s plus communes , panni quelques autres
•ffei lingulietes. Qui cft-ce qui fc feroit attenÍ,
devoir des Ortie, , iiVEdaire , & du Mdiifnr
le chemin du Paradis Terreftre. Il y en
/ponttaut , aufli-bien que de VOrigiit cùmmm,
S des Nmiv^s-ardin.mn. ht Dia„rM Ua»c eft
Bifiitcinent beau à l'entrée de -ces montagnes,
l'on fentoit ur.e fraîcheur qui faifoit grand
)3ilit.
i'^ous ne fûmes gueres plus heurcuî: en Plants,
le lendemain '28. Jui l let , & je commençai
I douter li nous allions vers le Paradis Terreftre,
111 li nous lut tournions le d o s ; car enfin après
»oit marché, depuis deux heures après tm-nuit
f e p t heures du matin , dans des monta-
Ines eotivertes de bois & de pâturages, nous ne
fur les grands chemins que du Millet^
kUarube «oir iî tlf.«i , de la , delà
CrMmc'e , du Plantain , fans répeter-les
h'ni & les Matinei du jour precedent. Comme
ennui ne donne pas beaucoup d'appétit ; que
l'ailletirs toute matiere d'érudition nous manluoit,
& que nous avions lien d'apprehender,
ine voir dans nôtre prétendu Paradis Terreftre ,
Iteles ronces & les chardons que le Seigneur y
fait naître après la chûce du premier Homtious
aurions fort jmal paftc nôtre temps
une efpecc admirable de Ciboiiietie dont la
fent le Storax t-i Lirrne. Ses feuilles & fes
qui ont l'odeur de la Ciboule d'Efpagm ,
t r o u v e r plus de goût aux provifions
nous reñoient.
La racine de cette Plante eft prefque ronde,
o d e u r qui participe de
m. Les cayeux qui l'ac-
; tet e d'un pouce de diaà
deux pieds & demi,
l i g n e s , folide , liflTe,
1 poufliére femblabl
ras fin
douce , & d'une
:elle de l'ail & de l'oigm
•Ompagnent forment un
L a tige s'élevf
d e deux ou trois
ouverte d'une fleur a
elle des Prunes fraîches, & garnie de quelqu.
milles d'un pied & demi de long , creufes
• tgc! de troi s lignes. Cette tige elt terminée
ittÊte arrondre , d'un pou
•aie, dont les fleurs qui fon
tilicules de quatre lignes de
feuilles de deux lignes de :
l u i f a n t e s , rouge-brun
D u milieu de
T O M . II.
& d
f o û t e i -
l o n g n c
pi
c e s feuilles ft
d i a
n é s par de
u t , font I
r e l e v é e s fu
c l a i r fur le
rtent tut
d ' é t a m i i i e s purpurines qui les furpaffent d''une lig
n e , •& qui font chargées de lotrimets de même
c o u l e u r . Lepiliile eft à trois coins , verdâtre, &
d e v i e n t un fruit fcmblàble à ceux des autres efp
e c e s d'0<j™» , e'elî. à - d i r e , à trois loges; mais
il n'étoit pas aiTez avancé fur la plante dont nous
p a r l o n s , pour pouvoir être décrit.
O n partit à minuit le 29. Juillet , 5: noiis
p a f l ^ m e s par des montagnes aifez rude s , où il y a
d e s forêt s , comme nous le r e connûme s à l a point
e du jour , remplies de Sabiuei aufli hautes que
d e s Peuplier!. Elles différent de l'efpece que l'oti
a décrite dans la dixième Lettre, en ce que fes
f e t j i l l e s qni font de la tiillire des feuilles de Cyu
n e s contre les auô
t e z , & difpofées
s. Les écailles de
l i g n e & d emi , tergai
en deffus, fari-
G e s arbres étt '
n e font pas ferré,
es , mais écartées fur I
o i s à trois c omme par t
•s f eui l l e s font longues d
i n é e s par un piquant, v
lufes & jaunâtres en deflbi
T t -
t o u s c h a r g e z d e: f r u i t s \ d u n d e m i p o u c e d e
d i a m e t r i
N o u s campâmes ce même matin depuis fepC
h e u r e s du matin jufques à onze heures. Enfuite
l ' o n marcha l'après" midi jufques à une heure &
demi , pour s'arrêter à Dil,ja«t village d'afle-j
b e l i e apparence. Des gardes poftez fur' le grand
c h e m i n , prétendoient que paffant de Geòrgie
d a n s le pays de Cofae , qui eft une petite contrée
e n t r e la Geòrgi e & l'Armenie , nous devions p.i~
yer un Sequi n par tête ; mais c omme nous fça-
• t de bonnes gens ,
l e s mé chans , & a por-
E n efl'et à f o r c e de
q u ' i l s n'entendoient
r i o n s que'les "Perfans étc
t o u s commençâmes à fai
fahrt
lanet
e r nos mains fur 1
crier & de parler u;
pas , comme non
l e u r , ils non laiffé
q u e par tout pays 1
& qui font en plus
r a i f o n . Cependant
qui s'étoien
n o s voituriers qne
l à payent ordii
i le donnâmes
i o n s firent pli
s que nous n'e
c e s fortes de
rde des chemin
p l u f i e u r s Pro
1rs payent des
; R o i ne leor
q u
a i f û n
pafl-et
t ê t e ,
l e s g¡
t pai^
,rdes '
apprit que
p o u r lagai
q u o i t dans
G o u v e r n e r
b l i q u e : If
g e r ces dn
f p o n f a b i c
d u Cofa
d e ces Ct
g n e s , an Nord di
g e o i s de DiHjant
S
p l u s li
:nt en repos. Tant il eft Vrai
•nx qui font le plus de bruit,
rand nombre , ont toûjours
- o m m e les plus diftingnez du
a f f e m b l e z an bruit, eurent
l e s gens à cheval qui
l a i r e m e n t un Abagi par
v o l o n t i e r s ; après - quoi
j s d'exenfes & plus de
•n méri t ions . On nous
d r o i t s étoient deftinc?,
s , & que cela fe prativ
i n c e s de
g e n s pour
:é pu-
I des
1 paffei
ofaqu,
i d i f t
fier
habitn
o n qu'
v o l é e s .
& f e ft
d a m
la MerCsfpie
lit atti
P e r f c
l a fû
d e fa
i l s feront r.
L e s habitai
)nt defcendi
i les monti
L e s bou
o n p e z autoi