
ï i 8 VO Y
•des colonnes î Con[l;mtinople dont le fond eft Iliibellc
piqné de taches couleur d'acicr. L'£mpcrcur
Heliogibile, comme nous l'apprend Lampridiiis,
aïoit delFein de faire pofer la Ifatuë fur une colonn
e de granit qu'il auroit fait Iculper comme celle
de Trajan, mais on n'en pilt trouver de pièce aifez
liante dans les carrières de la haute Egypte.
L a baffe Normandi e a des carrie'res de granit ordinaire
du côté de Granville;& M' . Simonde l'Acadcmie
Royale des Sciences, qui m'en apporta
quelques pie'ces en 1704. m'a affûre qu'on l'employoit
communément dans ce pays-li fous le nom
de carrean de Saint Sever pour les chambranles des
portes & des cheminées ; ces carrières s'étendent
bien, loin, pnifque IVI'. Gaudron habile Apoticaire
de Saint Malo m'a envoyé plufieurs plantes marines,
attachées naturellement fur des morceaux de
granit. Le R. P. Seballien Truehet , Religieux
Carme ii diftingué par fon mérite, failant travailler
par ordre de Sa IMajcllé pour rendre la Durdonie
navigable, a découvert le plus beau granit du monde
dans les ibiurces de cette riviere.
Les colonnes qui paifeiit pour être de pierre fondue
font de ce granit ordinaire : celles du Baptiflcl
e de Saint Sauveur à Aix en Provence, à Onm^e
dans la haie, à Lyon dans l'Abbaye d"Ainai, font
de la même matière, & l'on peut affûter généralement
parlant, que toutes les pierres, de quelque
efpèee qu'ellesfoient, le calcinent an feu, bien loin
de fe fondre.
Les habitans des Ifies voifiues de Di
:^los îippell'il
lent Caftro le mont » Cynthe ; & ouoiqi
nelbit
gueres plus haut que le mont Valerier
auprès de
Paris, Strabon l'a regardé comme mic
montagne
conliderable. Des ruines de !a ville à i
lté par desdégrez taillez dans'cctrte
33 eft une efpéce de corps d<
Ht bien des premiers temps qiu
i l r f a qu'environ iîx pas de long,
ne porre, on iw
te roche; cette |
garde qui fe te!
l'ÎIle fut habitée.
iur cinq pas de large; un homme débot. ... ..
la main ne fçauroit atteindre jufques au haut
cil couvert de pièces de gra-'- •
planches, mais fort épaiiTes,
pofées en dos d'âne bout à h'
tre ; de ce corps de garde
fommet de la colline par u;
dont la plûpart des mxrches
Mycone pour faire des appuis
haut de la montagne regne u
où font encore les relies de
dominoit toute Tlfle; les foi
cp-.iis à angles droits & à gros quart ie
cette enceinte renfermoit quelque fup<
Temple
pavez à
jnarbres.
plates commi
igues de neuf pieds,
: I'll contre 1'
n monte jufques au
efcalier de marbré,
nt été emportees à
ìe fenétres. Snr le
; petite b efplanade
uclque citadelle qui
emens en font fort
5 de mnrbre :
•be bài
! portique; on y diicouvre encore des
. Mof a ique ,dc s colonnes & de très-beaux
A G E
L a ville ne pafToit pas le fommet dn mont Pt^
the : de là elle s'étendoit jufques au port de
& le theâtre étoit dlns ibu enicintrco!î;
le démontre par nn^
d'hui dans le veflibule d
Marc à Venife : le ' 1-
faucon l'a tranfcrite avec
reflement qu'on ne la \
rapporte que parmi les n
conte Arillechme en fav,
dans rifle de Delo
de e Mi n e r v e d
infcription qui eft aujoi,.,
: la Bibliothèque de g ,
Dom Bernard de Mon,.
IJlus de loui & plus
oit dans J Gruter : elle
»Icmens dreffei fous l'A,,
- . - u r des Athéniens habitais
m les honoreroit dans les féics
ironne d ' o r , & que la prodaion
s'en feroit fur le theâtre fitu'é dans'ià ville.
TO TE nrSÎTON n.4NA0HNAIOIB EnoiH.
SEN TON AHMON TON AGHNAIÎÏN Tiiij
EN AHAÎ2 TIMH0HNAI XFTSiil STEOAMi
A N A r o P E Ï M E N a i EN TUI EJa A2TEI eu-
T i n i , &c.
Cette ville étoit continuée du port Fourni m
delà du petit port 14 jufques à la Calanque de Scardana
13, enibraffant le portique de Philippe deMicedoine
i f , le Templ e d'Apollon 22, le portiniK
ae Denys Eutyches 20, le baffln ovale: 7, île
Gymnafe n- : la mer fervoit de rempart à ce quarner
de la ville , & tous ces beaux édifices paroit
foient à découvert : de Scardana elle fe repaiidoit
fur la colline voifine 10.&fejoignoit à la nouvelle
Athènes ; enfuite elle traverfoit toute l'IIle jufques
a la côte oppofèe ii Mycone, & venoit fe terminer
a l'ifthme de la langiie de terre i. au nord-eli:
elle ne s etcndott pas beaucoup du côté du levant
rin'é en iere de erét..
Tain cft fort raboteux ; & il
Grecs qui entrcprenoient de
aplani toiitcs ces
: la feule plaine
on que lui doan'eiflent
pa!
le ocenpoit do
f c'eft la lituî
nfe d'r
au delà duquel le te
cil fiirpreiiant que k
fi grandes chofes, 1
emincnccs: la vilit
qui fût dans l'iflc
n e Strabon.
On nous fit voir au pied du mont Cvnthe line
pente loge où s'étoit retiré depuis quelques anii&s
nn g Afcetique fiiivaut le langage des Grecs; Maxime
etoit fon nom : il étoit Calover de IVIoiite
Santp, & Il y eft retourné pour fe'confiner dan!
une lolitude afrenle, dont le repos ne fût troiiblï
par aucun nouvel objet : car les Myconiotes qui
vont tons les jour s à Dclos eouperdubois, pêehn
ou chaffcr , lui caufoicnt trop de difti-aflions : il
avoit demeuré quelque temps à Stapodia méchant
ectieil au delà de Mycone; mais il dit obligé de le
quitter par la difficulté d'y trouver de l'eaS à boire
: cet humble & y.elè Solitaire .avoir deffein d'aller
^ a S^oniqne pi echer publiquement contre la
Loi des Turcs & mériter le martyre:fon Direacur
I en détourna, & lui fit comprendre que la colcte
e n
f Tier«™ Iii,,
ê
(ïtt^ilirtia.
D U L E V A
des Mahometans rejailliroit fans doute fur les
trcs Caloyers bien moins dilpota que lut a fe t;
™£a loge que ce occupi
n'eil pas loin de la
fecours à M " . Spor
,e de la montagne
cette citerne paroît
inaifon eonlideruble
" " ' w f avoir fait le tour du mont Cynthe, nous
oTÎiucs le chemin du port Fourni 3)-. & laiffâmes à
main '^aueiie vers le midi quelques autres collines
plus biffes, entrecoupées de ces vallées a qu'Euripide
folitairc avoit occupée à Delos
citerne 34. qui fut d'un fi grand
& W h e l c r , placée fur la crêvis
à-vis le grand Rcmatiari :
avoir fervi de cave à quelque
: les voûtes enfontd'unegran-
a nommées fertiles : aujourd'hui elles font fi
m e s qu'on les laiife eu friche, au lieu que l'on
CBltîve arec foin celles de l'Iûe Rhenèe. Nous découvrîmes
liir le chemin dn port quelques colonnes
de marbre 36. lefquelles paroiffent avoir fervi a un
Temple ; on en voit de granit coupées fur le heu,
mais dégroffies & qu'on n'a jamais mifes en oeuvre,
iiou clus que d'effroyables blocs de la même
piene, dciiinel fans doute à de grands ouvrages :
ibli le granit ne fe tiroit pas feulement du mont
Cjiithe, mais encore des collines voifnies,. qui font
entre le couchant & le midi.
Le port Fourni , doirt l'entrée eft entre le fûd &
le fud-oueft, répond vers la pointe meridionale dn
Eiaiid Rcmatiari : mais ce port n'eft bon que pour
de petits bâtimens : le long de la côte en venant au
petit port, on ne trouve dans l'eau même que foiidemens
; ainlî le port Fourni qu'on appelle auffi le
Jiand port, étoit à une des extrémitez de la ville
il y a plus de 60. piliers de granit 37. fur cette côte,
dont la plûpart font debout , relies peut-être de
quelques magazins ou boutiques de Marchands ;
comme les anciens n'employaient pas du bois dans
leurs bâtimens, les piliers de pierre y tenoient lieu
de poteaux, & l'architrave qu'on mettoit par delTus
fbrmoit l'entrée d'une boutique : fur la droite 38,
un peu plus haut que ces piliers, on rencontre
quelques colonnes de granit pofées fur la même lieomme
fi c'étoient les ruines de quelque portique.
t Le petit port 14'étoit anlTi bordé de bâtimens ;
quelque part que l'on creufe, on n'y deconvre que
des pavex à la Moïlaque, compofei de petits dez
de marbre blanc & noir, oegagei dans une couche
de mortier d'un pied d'èpaiffeur : les caiques font
dans ce port à l'abri du vent du nord ; car ce port
fait deux coudes l'iin à droite & l'autre à gauche ;
relui qui eft à droite vers ta pointe du petit Rema-
Mti eft accompagné d'mre ' feche à fleur d'ean où
Ih vagues viennent fe brifer.
Au commencement de l'année 1701. onnevoyoit
aux environs du mont Cynthe que petites rigoles ;
N T. Lettre VU.
la plus confiderable couloit du fud-efl,
'formoit une cfpece de lac d(
paiTant au pied de la montagna
les ruines du tempi;
Janvier toutes ces rigoles
reftoit que le lac réduit à
pas d'apparence que la ri
bon fait couler dans cett(
Pline a eu pî
fontaine 3. qui
débarquâmes :
Ifle dans les qque
nous pou
courante.
is d(
eft d^
1 1 9
. Vers lefiid,
at le-dégorgement
, venoit fc Dcrdre
•qué 51. fur la fin de
c'toient a fee, & i! ne
me mare : i! n'y a donc
•iere ImoPus , que Stva-
Ifle, fAt de ce c6tcî-îà.
de donner ce nom à la
ingue deterrei.oùnous
ivons h bien parcouru cette
¡yages que nous y avons faits,
qu'il n'y a point d'eau
lifon
Lis la
aíiün
A l'égard de 1î> pierre employée'dans tous ces
grands edifices de Dclos, -que qi
du marbre blanc, du granit, dumoilon roufiâtre&
des briques; nous n'avons vû qu'un feul quartier de
jafpe rouge & blanc, fcmblable à celui de Languedoc
: on croit que la plus grande partie du marbre
- --- Paros' & de T enos , où l'on
carrières du côté qui reguarde l'Ifle
de Naxos cft auiTi remplie de beau
i graiiit, Delos & Mycone n'en
de rapporter ici les diiFerensnoms
il l'Ille de Delos; celui de dLagia
lui convient pas ; il n'y a plus de
blanc éi
voit de grandes
d'Andros; celle
marbre : pour li
manquent pas.
Il feroit inutilt
donnez autrefois
par exemple, ne
... ... . .. lile, mais beaucoup de lapins logez
res dans cctt'
magnifiquement dans Je marbre;., ordinairement
ces deux"-fortes d'animaux fe dctruifent Tun l'autre
& ne fcanroient vivre cnfcmble : les cailles avoient
fait donner le nom d'Ortygla aux deux Delos ; mais
ce nom conviendroit mieux à toutes les Mes de
l'Archipel, puiique ces oifeaux en couvrent tous
les écueils dans certaines fiifons de l'année, e L e
Scholiafte d'Apollonius prétend que Delos fut nommée
Ortwia du nom d'une fcenr de-Latone, &que
Delos fut le premier nom de l'Ifte; fuivant les ap-
' • " donné par les habitans des
mps de l'inondation caufée
Pont-Euxin dans l'Archiété
couverte des eaux, reimme
fon nom le marque
:s ce nom lui fut
illes voiiînes ; dans le te
par le dégorgement du
pel : cette Iflc qui a'
parut & fe manifefta
•.fiotlt yya}Jai(. Zping.
e On u^fetU ainß dim la Midi! « relit Une ¿ífdle m* it
Il n'y a pas de perdrix aujourd'hui dans Delos,
mais beaucoup de becaffes : nous y vîmes quelques
viperes & des crocodiles de terre ; ce font
de beaux le7,ards de neuf on dix pouces de long ,
tout-à-fait femblables aux crocodiles ordinaires ; la
peau de ceux de terre qui eft griiatrc eft relevée de
petites émincnces allex pointues en quelques endroits
& comme écailleufe : ces animaux ne font
point malfaifans, & les enfans qui les prenoient à
Mycone dans les trous des murailles, nous en apportoient
plus que nous n'en Ibuhaitions : les mulots
font auflî frcquens dans Dclos, où ils ne vivent
roibir efi kflmr -Vm
ci Ait>i«.
C in vtrf. m? , lib.