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ipouGi Plianiiis Mi î l r e d'Ecolc & de Mnl ique de
l;i ville. Jaimis fille d'efprit n'a manqae' de mari-
N o n feulement Smyrne glorieule de la naiffaiiee
d e ce grand Poete , loi fit dreiiir une Statue &
u n Templ e , mais elle fit frapper des Médailles à
loH nom. Amaliris & Nicée les alliées eu firent
de même , l'une à la täte de Mr. Aurele, & l'aut
r e à celle de Commode . Pour le ruiffeau Meies,
quoiqu'à peine il faile moudre detix moulins , je
vous laill'c à penfer s'il fut oublie fur les Mc'dailtj,,
; il eft J e i enu bien chetif, depuis le tems de
PauQinias qui Viippel]Q nij be^ji Flejive. Ce ruii^
l e a n , à la fource duquel Homer e travaiiloit daus
une caverne , cil reprefenté fur une Médaille de
."iabine , fous la figure d'un vieillard appuyé de la
.•^lain gauche fur une Urne , ten-aiit de la droite
u n e Corne d'abondance. 11 ell aufiî reprefenté
f u t une Medaille de Néron , à la fimple legende
d e la ville , de môme que fur celles de T i t e Si
d e Donu'tien.
A un mille ou environ au delà de Meies, fur
l e chemin de Magiicfic à gauche au milieu d'un
champ , on montre encore les ruines d'un bâtiment
que l'on appelle k Ttmfla de Jaaus , & que
M r . Spon foupçonnoit lître celui d 'Home r e ; mais
depuis le départ de ce voyageur , ou l'a tm's tout
à fait à bas , & tont ce quartier eil rempli de
'oeaux tnarbres antiques. A quelques pas de là
c o u l e une fource admirable qui fait moudre coni
i n n e l l e m e n t fept meules dans le même moulin.
Quel dommage que la mere d 'Home r e ne vint pas
a c c o n c h e r auprès d\nie fi belle fontaine! On y
voit les debris d'un grand Edifice de marbre,
n o m m é los Baixs de Diane ; ces débris font encoj
e .magnifiques, mais il n' y a point d'infcrîptions.
Si des Bains de Diane on veut aller dans les
campagnes de Menrml ; outre qu'elles font fert
i l e s en Melons , en Vins, & en toutes fortes de
f r u i t s , ou y trouve une terre remplie de Tel fixe
nature l , dont on fe fert au lieu de foude pour
f a i r e du fiivon.
L e aç. J iuvi - r nous partîmes de Smyrne pour
Ephefe lur les neuf heures du matin. En fortant
d e la ville on entre dans la voye Militaire, laq
u e l l e eli encore pavée de grands quartiers de
p i e r r e , coupez prefque en lofanges. A trois heures
de Smyrne on pafl"e u n affez beau ruiffeaii qui
va fe rendre dans la mer ; mais nous en rencont
r â m e s un autre , à près de quatre heures de là
cjui peut paffer pour une petite riviere. Le pays
ell plat ,, inculte , couvert en quelques endroits
d e petits bois femblables à des taiUis entrcmê-lez
d e Pins. Nous bûmes du CalTe fur le chemin dans
s u e prairie où- un Tur c avoit établi une échope,
o u petite maifon de bois ambulante. Nous arrivâmes
fur les quatre heures & demie , à Tcbtrpiem
mcchaat village dans une grande plaine toute
i n c u l t e , oil l'on voit les relies d'une grandeeV an
cienne muraille de maçonnerie , laquelle a ¿rvi
d ' a q u e d u c , comme prétendent les gens du pays
pour conduire les eaux à Smyrne.
D e la plaine de Tchcrpicui jufques à Ephefe
ce n'eil qu'une chaîne de montagnes dont leí
bois & les déniez font plein- de voleurs dans la
belle laiton. Nous n'y trouvâmes que des Cerfs
& des Sangliers; mais nous fûmes fnrpris agréablement
de voir des collines couvertes naturellement
de beaux Oliviers , lefqnels finis culture
produilent d'excellens fruits, & ces fruits fe per
dent faute de gens qu! les amalTent. En approchant
d'Ephcle fur la droi te, ces montagnes font
horriblement taillées à p lomb, & font un fpeflacle
affreux. On palfe le Cayfir, à demi lieuS en
deçà d'Ephcfe. Cette riviere, qui ell fort rapide,
coule fous un pont bâti de marbres antiques &
fait moudre quelques moulins. On entre enàite
dans la plaine d 'Ephefe, c'ell à d i re, dans un grand
baflni enfermé de montagnes de tous les cûtez
fi ce n'ell vers la m e r ; le Cayllre ferpente dan's
c e t t e plaine , mais il s'en faut bien que fes contours
ne foient aufiî frequens que dans le deirein
que Mr . Spon en a donné ; & ceux du Mea«drr
qui font bien plus entortillez , n'approchent pas
des contours que la Seine fait audelfous de Parisje
fuis furpris que nos Poetes ne les ayenc iamaii
décrits. Le Cayllre a été réprefenté fur des Médailles
; on en voit aux têtes des Empereur s Coinm
o d e , Septime Severe , Valerien & Gallien.
N o u s cherchâmes inutilement une autre rivier
e , dont les anciens^ ont p,irlé, laquelle arrofoit
les environs d Ephe f e ; fans doute qu'elle fe jette
daus le Cayf t re, plus haut que le Pont . En effet
o n nous alTûra à Ephefe que le Cayftre recevoit
une rivière afiiz conCdérable, au delà des montagnes
du Nord-El l ; ce qui s'accommode fort biin
avec une Médai l l é ae Sepiime Severe, fur laquelle
le Cayftre ell repreienté fons la forme d'an
homme , comme étant un Fleuve qui f e dégorge
dans la mer ; & le Kemhrios, qui eft la riviere dont
il s agi t , fous, la figure d'une femme, pour marquer
qu'elle fe jet te dans l'autre. Outre ces dcnj
figures, la Diane ¿ fUfiem, marneUes eft rcpréfeiitée
d'un côté fur le m ême revers & de l'ant
r e eft une corne d'abondance. Tout cela marque
l a f e r t i h t e que ces deux rivieres procuroient au
t e r r o i r d'Ephefe. La Seine & la Marne qui amènent
tant de richefl-« à Par i s, oeeriieroieiit bien,
c e me femble, une Médaille.
C ' e f t une chofe pitoyable de voir aujourd'hui
Ephefe cette ville autrefois fi illuftre , iu'Etienn
e de Byfance appelle Efifhaneflate , réduite à
u n nnfcrable village habité par 30. ou 40. familles
Grecqties, lefquelles certainement, comme
remarque Mr . Spon , ne fim {as ca¡aiks Ímain
en^ jUos^u^ .
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