
V O Y A G E
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importe di
ÎÇLivoir conimsnt elle s'appelloît du
temps de 1
•a guerre de Troye? Ou'li elle ii pris fon
n om d'Kr
)|-.clas fils de Caytoe & de l'Amazone
Ephcfe ?
i l n'ell Riiere plus important de fçavoir
fi c'eli l'ouï
uvrage des Amir/.ones, ou d'Aadroclus,
nudes fils d
; Uodrus Roid'Athenes; cela ne peut
i è p i r qu'ai
claircir un endroit de Syncelle , où il
cil dit que c
e f u t Andronic, au lieu d'Androdus,
qui fit bâtir
Ephele. Qui eft-ce qui s'embaraffe de
r^avoir s'il y
[ quartier de cette ville qui
s'iippelloit Smyr
:s fortes d'érudi t ions ne nous
interellent plus ;
il y a plailir de fe fouvenit
que pendant les ,,
des Athéniens & des La-
ccdemoniens , Ephefe avoit avait la politique politiqi
d(
cil boiulc intelligence-teHiJcnce- avec le parti le '
plus fc
Q u e le jour de la naiffince d 'Al e x a n d r e , les devins
de cette ville le prirent tous à crier que le dellructejir
de l'Alie étoit venu au monde : Qu'Alexandre
l e : G r a n d , far lequel la prophetic étoit tombée,
vint à Epliefe après la Datai lie d u Granique ,& qu'il
V rétablit la Démocrat i e : Q u e la place fut prife par
Lyfimachus l'un de fes fucceffeurs : Qu'enfin Antigonus
l'occupa à fqn tour , & y failit les tlirefors
d e Polyfpcrchon.
•Peut-on ignorer qu'Annibal ne fe foit abouché
à Ephefe avec A u t i o c h u s , pour prendre de concert
des mefures contre les Romains? Que le Proconfttl
Manl ius y palTa l'hyver, après la deffiiite des
G a l a t e s ? Tous ces évenemens renouvellent les
erandes idées qu'on a de l'Hilloire ancienne. Rien
s; eliroyable que le rrraifacre des Romains
ï i l l c p a r les ordres de Mithridate. Lucul-
; grandes-fctes à Ephefe. Pompée & Ciccmanquérent
pas de voir cette celebre
D U L E V A N T . Lettre XXU 207
ii'eft plu
e n cett(
lus fit de
r o n ne
le. Cicerón ne faifoit aucun pas dans la Grece,
qu'il n'y trouvât de nouveaux fujets d'admiration.
Scipion le bcau-pere de Pompée eut un peu tuoins
d e refpeapour Ephefe,. c.ir il fetaiiit des threfors
d u Templ e ; mais rien n'eft fi confolant pour les
G h r é t i c u s , que de fuivre S.Paul à Ephefe. Aue
u l l e honora cette Place d'une de fes vifites, &
Von y dreffa des Temples à Jules Cefar & à la ville
de Rome. Ephefe fut rebâtie par les foius de
T i b e r e . D'un autre côté les Perfes la pillerent
dans letroifiéme fiécle, & les Scythes ne l'épare
n é r e n t pas quelque temps après. Il y a beaucoup
d'aparence que le fameux T empl e de Diane fut
détruit fous Conf lant in, enfaite de l'Edit par lequel
cet Empereur ordonna de renverl'er tous les
T e m p l e s des" Pavens
• ^ ' • ce trop confidérable pour
tour aux ravages des Ma-
,ene rapporte,'que les Ini
maî tres d 'Ephe f e , f<
Ephefe étoit une PI
n ' c t r e pas expoCée à for
hometans. Aune Com
fiddles >'étant rendus k
reg
f o u
Gei
_de fon pere Alexis, il y envoya Jean Ducas
beanpere, qui deffit Tangripsrme & Ma
e i a u ï des Mr l.ia hoine t ans . L a bataille f e donna
dans la plaine au deiTous de la Citadelle ; cc qui
fait connoître que la plus belle partie de la ville
étoit déjà détruite pour lors.- Les Chrét iens eurent
tout l'avantage, on fit deux m:41e prifouniers, &
le Gouverneinent de la Place fut donné à Pet7.eas.
Il y a apparence que la Citadelle, dont parle Comnene
, étoit l'ancien Château de rnarbre abandonné.
Theodore Lafcaris fe rendit le maîtrcd'Epliefeen
iio6. Les Mahometaus y revinrent fous
Andronic Paleologue, qui commença à regner en
121)^. Mantachias, un de leurs Princes, conquit
t o u t e la Carie, & Homur fils d'Alia , Prince de
Smyrne, lui fucceda. Tamerlan, après la bataille
d ' A n g o r a , ordonna -à tous les petits Princes d'Anatolie
de le venir joindre à Ephefe, & s'occupa
pendant un mois -à faire piller la ville & les environs.
Ducas aifeùre que tout lut épnifc, or , argent,
bijoux ; on enleva même jnfques aux habits. Après
le départ de ce Conquérant, Cineites grand Capitaine
Tur c, fils de Carafupafi qui avoit été Gouverneur
de Smyrne fous Bajazet, déclara la guerre
aux entans d'Alin, qui s'étoient venus établir
à Ephefe. Il ravagea d'abord la campagne à la rite
de 500. hommes ; enfaite il fe préfenta devant la
Citadelle avec un plus grand nombre d'autres
T r o u p e s , & l'emporta facilement : mais quelque
temps après , un autre fils d'Afin qui s'appelloit
H o m u r , dit même nom que fou frere, qui venoÎE
d e mour i r , fe joigni t à Mantachias Prince de Carie
, qui l'accornpagna à Ephefe avec une armée
de «ooo. hommes. Carafupafi , pere de Cineites,
commandoit dans la vi l le, où ce même Cineites,
qui étoit dans Smyrne, n'avoit laiiTé que jooo.
hommes. Malgré la vigoureufe defenfe des Ephefiens,
les afl3ége.ans mi rent lefeuà la ville, &dans
deux jours tout ce qui étoit échappé à la fureur
des Tartares fut réduit en cendres. Carafupafi
s'étaut retiré dans la Ci tadel le, enfontint le fiégc
jufques en Automne ; inais ne pouvant être fecouru
par fon fils, il fe rendit à Mantachias qui remit
le pa/s d'Ephefe à H o t n u r , & fit enfermer dans le
Château de iVlamalus, fur les côtes de Car ie, Carafupafi
& fes principaux Officiers. Alors Cineites
partit de Smyt-ne avec une galere, & fit fçavoir i
ton pere fon arrivée à Mamalus. Les prifbnniers
firent tant boire leurs gardes , qu'ils les enyvrerent
, & profitant de cette rufe ils defcendirent
avec des cordes & fe fauverent à Smyrne. Au commencement
de l 'hiver, ils entreprirent le fiege d'Ephefe.
Homur à fon tour feretira dans la Citadelle.
La ville fut livrée aux foldats; on y commit
toutes fortes de crimes & de cruautez. Au milieu
de tant de malheurs , Cineites fe réconcilia avec
H o m u r , & lui donna fa fille en mariage. Ephefe
enfoite tomba entre les mains de iVlahomet I. qui
ayant vaincu non feulement tous fes frères, mais
encore tous les Princes Mahometaus qui l'embarrafr
a f f o i e n t , refla paifible pofi-effeur de l'E^mpue. Depuis
ce temps-l à Ephef e ell rtfiée aux Eurcs ; mais
f o u commerce a été tranfporte a Smyrne & a
^ " n o u T " p a r t î m e s d'Ephefe le 27. Janvier pour
aller voir cette derniere place que les Turcs appellent
Cm/W^ , & les Grecs Sc^Unova, nom
Italien que les Francs lui donnèrent peut-être
après la deftruaion d'Ephefe. Ce qn' i lya de platfant
dans ce changement de n om, c'eflqiiil repond
à l'anden nom delà ville qui e(l la iVf^po/"
des Mi lef iens. IVlalgré une très-grande plnye nous y
arrivâmes dans trois heures. Quand on ell près des
ruines du Temple d'Ephefe il faut tirer droit au
S u d . e n f u i t e ou Sud-Outft pour gagner laMarine.
D e l à on prend fur la gauche au pied des collines,
o ù en la prifon de S. Paul , laifiànt à droite le
marais qui fe dégorge dans le Cayftre. Ce cheiniB
en fort étroit en plufieurs endroits, a caufe
â c la tiviere qui ferpentc & qui vient battre aii
pied des montagnes, après quoi elle tire droit il
la mer. A peine diftingue-t-on le chemin à cauf e
de la quantité des Tamaris & des Agus cajlus. L a
rade d'Ephefe ell terminée dans cet cndroit-lî,
qui e(l au Sud-Oueli , par un Cap qu'il faut laiffer
à droite, & fur lequel on paflcponr prendre
le chemin de Scalanova. On vient enfnite à la
M a r i n e d'où l'on découvre le Cap de Scalanova
qui avance beaucoup plus dans la mer. A deux
milles en deçà de la ville , on paCfe par labreche
d'une grande muraille, laqudle, à ce qu'on prétend
, a fervi d'Aqueduc pour porter les eaux à-
E p h e f e , mais il n'y a point d'arcades. On voit
pourtant la fuite de la muraille qui approche de la
ville en iiiivant le contour des collines. Les avenues
deSc.ilanova font agjreables par leurs vignobles.
On y fait un negoce confidérable en vinsrouges
& blancs , & en raifins- fecs,- on y prépare
aulfi beaucoup de peaux de Marroquin.
Scalanova ell une affeî jol i e ville, bien bâtie.
Scaltvnoijn. proche <U Srtvyrfle
t i e n pavifeir couverte de tuiles creufes c omme ïes
t o i t s de nos villes de Provence. Son enceinte ell
prefque quarrée , & telle que les Chrétiens l'ont
bâtie. II n'y loge que des Turcs & des Juifs. Les
G r e c s & les Armeniens eg occnpent te fauxb
o a r g î . O n voit beaucoup de vieux marbres dan?'-
cctte ville.
L ' E g l i f e d e i . Gmge desGrecs efl dans le faux--
bourg fur la croupe de la colline qui fait le tour
d u Port ; vis-à-vis efl l'ccuei! fui lequel on a-
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