
V O Y A G E
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Ces tiges font aiTei fortes pour fervir d'appui &
t r o p legeres pour bicffer ceux que l'on frappe • e'ellpourquoi
Bacchus, l'un des plus grands a Legiflateiirs
de l'iuitiquité, ordonna làgement aux premiers
homines qui burent du vin, de fe lervir de emnes
de b Ferule, parce que fouïent dans la fureur du
vin , ils fe calfoient la tête avec les bâtons ordinaires
: les Prêtres du même Dieu s'appuyoient fur
des tiges de Ferule, & c Pl ine remarque que les
anes mangent cette plante avec beaucoup d'avidité
quoi qu'elle foit un poifon aux autres bêtes de fomm
e : nous n'avons pas vérifié cette obfervarion
parce qu'on ne nourrit que des moutons & des
chèvres dims ces Mes defertes. La Ferule d'Italie
& de t rance eft dilîerente de celle de Grèce; ainfi
quand d Martial a dit que la Ferul e étoit le fceptre
des Pedagogues à caufe qu'ils s'en iervoîent à
châtier les écoliers, il a parle fans doute de fefpéç
e qui vient en Italie, en France & en Efpagne fur
les côtes de la Mediterrane'e.
Celle de Grèce fert aujourd'hui à faire des tabourets
: on applique alternativement en long &
en large les tiges iéches de cette plante pou? en
former des cubes,arrêtez aux quatre coins avec des
dievilles ae bois; ces cubes font les placets des
Dames d'Amorgos : quelle difference de ces placets
& des ouvrages où les anciens employoient la
I - e r n i e ? Plutarque & Strabon remarquent qu'Alexandre
tenoit les oeuvres d'Homerc dans une caff
e t t e de Ferule a cauje de fa legereté ; on en formoit
le corps d e la caifette que l'on couvroit fnivant
kl! apparences de quelque riche étoffe ou de
quelque peau relevée de plaques d'or, de perles &
de pierreries : nous incifâmes quelques tiges dé Fer
u l e dans.cette Ifle; le lait qui en fortit, de même
que les grumeaux qui s'étoient tbrmn naturellement
lur d autres tiges de la même plante ne fen
toient point du tout le Gdbmum : cette drogue fe
tire d'une plante umbellifere qui naît en Aiiique
que nous avons confervée aifez long-temps dans k
Jardin Koyal, & quej'ai rapportée au genre = d'Oreafeimum
par J f i ftruéture de fon fruit
D e Sk-inofa nous paffâmes à RAGLI A antre
éeiieil a trois milles de diftance, iitué entre Naxie
« JNio a douïe milles environ de fune & de l'au-
T • co u c h âme s à Radi a le 23. Septembre
dans le deflein de partir incellamoeent pour Nio •
mais hi mer e'toit li groffe que nous fûmes obliVez'
d e fépurner près de trois jours fur ce mèchtnt
ecued qm n' a que douze milles de tour: au lieu
que N i o eft une Me fort agréable & beaucoup plus
grande. Les Moines d'Amorgos maîtres de Rad
i a y font nourrir huit ou neuf cens chèvres ou
brebis : ou n'y trouve ordinairement que deux paua
/¿ÎÎB î.
ï S« »„ „ ! , „ . ;„ f i , , , .
" " " ''"f'"' "l i o t . a . 10. I>;-
vres Caloyers qui en prennent foin, & qu;
de bilcuit tort noir e<c de coquillages; leiir fm!!"'
g e eft ttès-bon : ces Moines l o V vers le t
d e la tîiontagne auprès d'une foutcï aiTez aboiiî! '
t e , font inquiétez i tous momens par les CoS"
res qui n'y abordent foiivent que pour pr„ £
quelques chèvres : il n'y palfe pas mâtue de S
dont les matelots n'en volent quelqu'une • d î
trois jours les nôtres n'aflòmmèrent que fo, J
ces animaux .; & quoi qu'ils ne fuifent aue îrok
lis les inangerent jufques aux os ; nouS allSm»'
nous-mêmes les dénoncer aux Caloyers , & J
payâmes les chèvres un quart d'ecu pièce • édifo
de notre procédé, ils nous firent prefent d'un ftï
mage & d un chevreau qui fe trouva alfez bon
parceque nous le laiilimes aiiortifier pendant qn i
qttes heures. ^^^
II fcmble d'abord que le nom de Radi a foit titt
d-HeracIee, mais outre que les Geographes aiieicii.
n ont tait mention d'aucune Ifle de ce nom il,
a beaucoup d'apparence que cdle dont il s'a¿it
ère conimë fous le nom de f A î r r f , , , que f liie
Etienne le Geographe, Suidas & Eulfathe placciil
auprès de Naxos. Comme nons avions fort m
d occupation a R adi a , nous nous avifâmes, t.
attendant 1 o c c a f i on de palièr à N i o , de faire ont
ilation géographique fur le haut de h roche la pins
elevee dii p,ys ; c'eft-à-dire qu'après avoir fa
oriente notre quadran univerfel, nous prîmes foii,
de demander aux Caloyers les noms des Mes voilines
& de remarquer à qud vent elles refloieEf
o n obferva donc que
Naxie étoit an nord de Radia.
S t e n o l a , au uord-nord-eli.
S k i n o f i , au nord-eft.
C h e i r o , à l'eli-nord-eft.
A m o r g o s , à l'eft.
Stampalia, au fud-eil.
P a r o s , au nord-oueft.
n n / V ^ Na x i e , & l'autre au nor¿
coquilles qu'on appelle des 1> yeux de bouc eue
l'envie nous prît de les y diffequer. ' '
¡aile pièce yi , d'environ tm pouce ou deux dt
S e d' e n t o n n o i r , terminé en
u H ^ i d ''r,P" qui prefente d'abord
5 ™r ? r' ^ '^g^ment ondé : la furface de
coir de
6& mmême e Îs e lna n e, e nPt , ^ c o' m®m e o n le r ema rsq'uae™ fu«r
les
lío. Inft. Rei herb. 319.
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