
D U L E V A
t> cordon ou aftragak au deiTous du rouleau : le
111 oui portoic fur le toil de îa colonne eil de 4.
pieds trois pouces de diamctre, & finit auili par un
^ T c I S c I f p i c e du Templ e regardoit l'Orient &la
ville de Samos; il eu taut juger par l'alignement
des deux colonnes dont on a parlé plus haut : car
cet •ilieucmcnt va du nord au fod. Nous fîmes
creufa^plus de deux pieds pour découvrir le piédellal
qui foûtient la baie de la plus grande colonne,
¿c ce piédeftal porte fur une pièce de marbre bien
éanarric, laquelle peut-être faiibit partie des degrez
du Temple. Comme il étoit lîtué dans un bas
foad il n'ef: pas furprenant que depuis un fi longtemps
les eaux y aycnt porte allez de terre pour les
couvrir. Si ces conjeihires font vrayes, la façade
du Temple ne devoit avoir que 24. toifes de longueur,
car il n'y a que cette diftance de la grande
rolonne à celle qui n'a plus qu'un tambour : néanmoins,
comme Herodote & Strabon aiïûrent que
c'àûit un grand Temple, il y a beaucoup d'apparence
que ce n'eft-là qu'une partie de cette façade.
Il ne faut pas s'en tenir au dellèin de ccTemplcqui
fe trouve far les médailles antiques ; car on y repiefcmoit
fouvent ditièrens Temples fous la même
forme : j 'en ai vû quelques-unes dans le l icvant ,
où les Temples d'Epliefe & de S amo s étoient de mê -
me deilèin.
Pour ce qui eft de la DceiTe, elle avoit difterens
habits fuivaut les rolles qu'elle jouoi t : on la faifoit
prclidcr aux a mariages , aux b a c couchemens , &
même aux c autres accidens naturels des femmes :
mais pour la maniéré dont elle étoit vêtue dans
chacune de ces ceremonies, c'eft à de plus habiles
antiquaires que moi à la déterminer. Il cft certain
que le croiffant qu'on lui mettoit fur la tête & aux
pieds, niarquoit l'empire qu'elle avoit tous les moi s
fur le fexe : d'où vient qu'on Tappelloit laDéciFe
des mois. C'eft peut-être pour cette raifon qu'on
la reprcfentoit fur les médailles de cette Ifle avec
des bracelets qui pendoient des bras jufques aux
pieds, & qui fovitenoient un croiflàut. d L e croiffant
iîgnifioit les mois, & les bracelets marquoient
*iu'elle avoit appris aux femmes à compter certains
jours : comme nous voyons encore aujourd'hui que
les Orientaux fe fervent des grains de leurs chapelets
ou bracelets pour faire leurs comptes.
Après tout, je ne vois rien de plus obfcur que
ces prétendus bracelets de Junon ; car j e ne vois
pas de fondement à croire avec c T r i f t an, que ce
? Juno pronuba. Ifnque nobilifflmiim & antiquilTlmum Templiira
N T. Lettre X. 1Í 3
ue je prens pour des bracelets fuiTent des tiges
ü'une ancre de vailfeau, ou que ce fuifent des broc
h e s , comme l'a conjeauré f M ' . Spanheim En
tout cas, il n'y a pas grand mal de s'avanturer quelquefois
cius eft Sami, & iîmulacluum in habitu nubentis figtiratum
: & filera ejus anniverfaria nupciarum lilu celebiantur. Uc-
W. t. dt faifa rcUg. tap. 17. „ T V -
0 Juno Lucina, apud Tenir, in Andr. ail. }. Jeta. I. Juno a )«•
nndodifta, h^uit Dondtui.
Lucilia, ab co quid in ìaam poàum : (ic apud noflros Jmio-
Dfin Lucinjcn in pariendo invocant, aie CU. lib. i . dt »;«.
c Dea Mena menftiuis ñuoribus praeft. de Civit. Dd. l.
dans le pays des découvertes quelque fertile
qu'il foi: en vilions. Je ne haxarde donc pas beaucoup
de propofer aux curieux d'examiner fi ces bracelets
chargez d'un croiffant ne feroient pas un at-*
tribiit de Junon, pour marquer ce que j 'ai dit plus
haut des femmes, ou bien ii c'étoient de limpies
ornemcns que Junon leur eût confeillé de porter ;
car cette Déci l e avoit inventé la maniere de s'habiller
, comme nous l'apprenons de faint Athanafe.
g Triftan a donné le type d'une médaille des
S a m i e n s , réprefentant ]unon. avec la gorge aifeî
découverte. Elle eft vêtue d'une tunique qui dcfcend
fur fes pieds, avec une ceinture affez ferrée ;
& le repli que la tunique fait fur el le-même, forme
une ei^Jece de tablier ; le voile prend du haut de
îa tête, & tombe jufques au bas de la tunique,
comme font les écharpcs de nos Dames. Le h revers
d'une médaille qui eft dans le cabinet du Roi,
reprefente ce voile tout déployé, qui fait deux angles
fur les mains, un angle fur la tête , & un
autre angle fur les talons. J'ai des médaillés de
S a m o s , où Junon a la gorge couverte d'une empece
de camail , fous lequel pend une tunique -
dont la ceinture eft pofée en fautoir , comme lî
l ' o n vouloir marquer qu'elle eût été délice. La
tête de ces dernières médailles eft couronnée d'un
cerceau qui s'appuye fur les deiix épaules, & qui
foûtient au haut de fou arc une maniere d'ornement
pointu par le bas, évafé par le haut, comme une
pyramide renverfée. Sur une des médailles du cabinet
du R o i , cette Déelfc eft coe f i é e avec un ¡ b onnet
aiîez pointu, terminé par un croiffant: on voit
fur d'autres k médailles du même cabinet une efpece
de panier qui fert de coefïure à laDéef le, vêtue
d u refte à peu près comme nos Religieux Bénédictins.
La coefture dés femmes Turques approche
fort de celle de Junon, & les fut paroîn-e de belle
taille : cette Déellé avoit Ilms doute inventé ces ornemcns
de tête fi avantageux, & que les fontanges
Ont depuis imitez. Junon qui prélîdoit aux noces,
portoit une l couronne de Souchec, & de ces fleurs
que nous appelions Immortelles : on en couvroit
une petite corbeille fort legere, que l'on arrêtoit
fur le haut de la tête ; c'eft peut-être de làquefont
venues íes couronnes que l'on met encore dans
l e Levant fur la tête des nouveaux mariez, & la
X a in o -
d MTNH CAMlflN. £ß U hgende d'une medAilli d'^té^uj-
U & de LivM dans Fniin. Nümiß". Zmj}. ^«w.
e Comment, hift. torn. I.
f Obf. m Callmac. in hymn, in D¡M,
g lOid.
h Gravé dans Spanhe'iTM. ibid.
i n«Ví.f hJbf^a HVf. f^'ß'l'-
k Gravées dans Sfanh. ¡íid.
1 dMs .Athen, Dti^n. liv, 14. Jnlm ítlluit, ¡li. 5
cip, J6.