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D U L E V
A N T. Letire ri. 95,
oui fépare la goiiiTc en deux loges, dans îefquclles
Je trouvent quelques Icmenccs .profque fphériques,
roiiilatres, de demi ligne de diaracrre : la cloifon
finit par une elpéce de corne Ipongieufe, longue
de deux ou trois lignes, dans laquelle il y a une
mine leniblable aux aiures : toute la plante elî d'un •
^ lût acre & piquant. „ , „ ,
La grande roche qui eu a cote du bourg eft le
bel endroit de l'ille pour les plantes : nous y obfervâmes
avec nôtre quadran univerfel que le Mi!o
rciloit à l'oueft-nord-oueft , & que Policandro dé^
diiioit de l'ouell à l'oacrt-fud-oueft.
a II y a beaucoup d'apparence que POLICANDRO
eftl'ine nommée bPholegandros par Strabon
& par Pline: outre la rcflcmblance des noms, le premier
de ces Auteurs n"uirque précifcment que navigcaiitd'Iosversle
couchant,on rencontre i'/c^woj-, La-
^¡a h Phoîcganâros. PourLagufa, je crois que
c'cft Cardiotilîîî, méchant écueil au milieu de Sl-
Iciuo & de Policandro, fur lequel il y a une fameufo
chapelle de la " "
les Fêtes avec d' _
Aratus dit de Pholegandros dans Strabon, convient
bien à Policandro ; Içavoir qu'on l'appclloic une
IlU'defer; car elle cil toute hériiTée de rochers,
c Etiomie le Geographe , qui cite le même paflàge
d'Avatus, uiTûre qu'elle a pris fon nom de Pholegandros
l'un des fils de Miuos.
Cette lile d n'a point de port : nous débarquâmes
le 1. Oâobre à la Cale , dont l'entre'e regarde
reft-fud-eft. Le bourg qui en eft à trois milles
du côté du nord-ell, aifez près d'un rocher effroyable,
n'a d'autres murailles que celles qui forment
ledeméredes maifons , & contient environ 120.
familles du rite Grec, lefquelles en 1700. payèrent
pour la capitation & pour la taille réelle 1020. ecus.
Quoique cette lile foie pierreufe, feche, pelée, on
y recueille aiTez de bled & allez de vin pour l'ufagedes
habitans. Ils manquent d'huile, & l'on y
laie toutes les olives pour les jours maigres. Le
'ays eft couvert du e Tithymale arbriileau , que
'oa y brûle faute de meilleur bois. L'Ifle d'ailleurs
eflaifez pauvre, & l'on n'y coinmerce qu'en toiles
de coton; la douzaine de ferviettes n'y vaut qu'un
écu , mais elles n'ont guéres plus d'un pied en
qiiarré : pour le même prix on en donne huit qui
font un peu plus grandes, & bordées de deux cotez
d'un paiTement.
Cette lile ne manque pas de Papas & de chapelles;
celle de la Vierge eft aflêz jol ie, lîtuée fur la
grande roche tout près des ruines de Caftro, vieux
château des Ducs de Naxie, bâti fans doute fur les
ruines de l'ancienne ville, laquelle portoit le nom
de Philocandros fuivanc Ptolemee : il refte dans
cette chapelle quelques morceaux de colonnes de
l i e ANDRO. íOAF.r ANÛP02.
HOLF.GAY)L>FTOS. $lA0ICANAr05. Pttl. Affò it tS
marbre. Pour la ftatuë ancienne dont parle M^
Thevenot, on nous aÛiîra qu'elle avoir e'té fciée
& employée à des monians de porte : on y découvrit
il y a quelques années le pied d'une figure de
bronze, que l'on fondit pour faire des chandeliers
à l'ufage de la chapelle. L'ancien monaftere des
Caloycrs ne fvibfilk plus : celui des Filles , dont
l'Eglife cft dediée à Saint Jean Baptifte, ne renferme
que trois ou quatre Religieufes. Au refte cette
Me paroît aifez gaye dans fa fecherefle ; nous logeâmes
^ .iCtTfffpay (ivTi 2iii«ïo{ Xïi /idymn K«Í ^sXÍj.aviTfSí Si
A.'ctTícffiJífíivsvoMa^« ¿•.iTÍHTfaXÚTncL.SiraO.T^erm» GioZ-lib ¡o.
C •¡»KIYTUISFIF ,I¡FA¡ SFL-OPÁITA'» ¿»I 9IHÍYCI.ISJISV TS WI'WSF,
chez le Confuí de France Georgachi Stai
Candiot, homme d'efprit, qui faifoit auifi les fonctions
d'Adminiftrateur & de Vaivode.
O n nous alfûra qu'il y avoit une fort belle grotte
dans cette eftroyable roche dont on vient de parler;
mais nous ne pûmes pas la voir, parce qu'ori
n'y entre que par batteau dans la bonace, & la mer
éroit alors en ñirie. Cette roche eft le plus bel endroit
de l'Ifle pour la rcclierche des plantes : notis
. . . y amaflames la graine de la plus belle efpéce de
¿ Vierge, où l'on vient en celebrer f Campannle qui foit en Grèce; heureufement cet-
'e grandes réjouïïlances. Ce que j te graine a levé dans le Jardin Royal , & produit
" ' • la plante que j e vais'décrire.
T o u t e la plante , qui n'eft haute que d'environ
deux pieds, eft arrondie en fous-arbrilTcau, touffu
& branchu dès le bas ; fes premieres feuilles ont
environ huit pouces de long , fur deux pouces &
demi de large , & commencent par une queue de
quatre pouces de long , creufce en gouttière fort
déliée fur les côtez ; au delà de cette queue les
feuilles vont en s'élargiftànt, & fe découpent profondément
de chaque côté à la maniere de celles
de la Jacobée ordinaire, luifantes, parfcmées de
veines blanches de même que la côce : les feuilles
qui nailfcnt le long des branches n'ont qu'environ
deux ou trois pouces de long , & ne perdent que
leur queue en confervant leur figure : les dcrnieres
n'ont que quatre ou cinq lignes de large, fur un
pouce & demi de long , legerement crenelées & •
pointues; la tige de cette plante eft ligneufe/groiïè
connne le pouce à fa naillànce , toute chargée de •
fleurs à fes extrêmitcz : cliaque fleur eft une cloche ..
haute d'environ quinze lignes-évaféejufques à près
de deux pouces, bleu-lavé,découpée en cinq parties
taillées en arcade gothique, dont la pointe eft
tournée en dehors : le calice a un pouce de long.,
découpé en cinq pointes fort aiguës, rabatuës en
maniere d'aîles : le piftilc s'élevc du centre de la
fleur, blanc & velu jufques vers le milieu, verdâtre
enfuite , terminé en maniere d'étoile à cinq
rayons, accompagné à fa naiifance de cinq étamines
blanciies, longues de deux lignes, fur trois lignes
de large, courbées vers le piftile , cha^rgées
d'un fommet long de quatre lignes : le calice devient
un fruit arrondi eu maniere de tête, du dia-
N 2 metre
St'pb.
«1 Ka^afii/î-as- Static carinarum.
e Tithymaliis atboreus. P. Alp. Es«.
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