
• T J -
Sítenica Drie,n.talis wnaus ^\tLSsOm.o et Lotvaissnrio Jo Lio
S-pica^lo-riim. crassicTi ^
D U L E V A N T . Laire XV III, 12S
d'Erieron, il nous faifoit grace d c deux écus q u e
]u¡ doivent toutes les b é t c s dc fointne qui paiïl'iit
par là: & comme on lui fit faire reflexion que
nüus n'étions pas M a r c h a n d s , mais Mcdc c ins , il
mit fur fon marché que nous guéririons avant
partir , un A g a d e fcs ami s qui avoi t une finule
ail fondement . C omme il parloit iî g ravement &
que nous ne v o u l i o n s pins tomber dans fcs filets,
après l'avoir fait remercier de fes h onnê t e t e z , j e
lui fis dire que n o u s prendrions foin de fon ami ,
& que nous lui donner ions tousles fecourspoffibles
pendant que nous ferions à C a r s ; mais qu'une
filîuleau fondementnepouvoit ttreguerie que
par l'opération qucjnalheureufement nous n 'avions
pas les i nQr ume n t s neceiTaires pour la faire.
Nous nous retirâmes à niitre C amp beaucoup
plus fatisfaits que le j o u r precedent. Pendant que
nous étions à table, un des valets dei'Agad'Èrîeroii
vint nous rcprefenter que f o n maître nous
avoit rendu unf e r v i c e for t coniîdcrable; qu'il n ' é -
ligeoit aucune rcconnoiífancede nous, mais q u e
nousfçavions trop bien l e m o n d e pour ne pas lui
faire quelque prefent. Nous en f ûme s q<iittes pour
trente fol s pour le v a l e t , & pour deux oqiies de
caié que n o u s envoyâmes à f o n maî t re, trop heureux
d'en f o r t i r à fi b o n m a r ché . De peur qu'on
ne vint encore nous faire quelque nouveau c ompliment,
nous prîmes le parti de nous tenir à ]a
campagne à chercher des Plantes jufques au d e -
part de ia C a r a v a n e ; ainfi les T u r c s pillent t o û -
jûurs & p r inc i p a l ement fur l eur s frontières ; mais
il faut dire à leur louange qu'ordinairement ilsfe
contentent de c e >qu'on leur donne.
On peut douter avec raifon , fi Cars n'eil pas
l'ancienne ville que P t o l omc e marque parmi c e l -
les qui font dans les montagnes de la petite A r -
ménie. L a reiTemblance des n oms e i l aflez favorable,
& i i ne faut pas s ' emba r r a i f e r fi cet Aut eur la
place dans lapetite Armenie. Outre quecepourroit
être une faute d'inadvertance, les d i v i f i o n s de
rAiinenie ont changé fi fouvcnt , qu'il y a beaucoup
dc c onf u f i o n parmi les A u t e u r s qui parlent
de ce pays. O n p o u r r a i t auffi foupçonne r que Cars
foit la P lac e que P tolomc e appelle Chorfaàc qu'il
place dans la g rande Armenie, fi ce Géographe
ne la marquoi t le l o n g de l 'Euphrate. Tout cela
pourroit avoit trompé Sanfon ; mais il elt certain
que Cars eft bien loin de c e t t e rivière, & j e parfionnerois
plutôt à ceux qui ont p r o p o f é comme
un doute, fi Cars ne fcroit pas la ville deiViVo-
H'/que Pompée fit bâtir dans le lieu o ù il avoit
^ m Mithridate , puifque cette ville fe trouvoit
entre l 'Euphrat e & l 'Aras e . Cedren & Curopalate
ijomment C a r s , Carfe , L e u n c l a w Carfeum. Ce
dernier aflTûre qu'en 1579. MuQapha Pacha c omjji^
iidant l ' a rmé e dc Sultan Mourat contre lesPerles
G é o r g i e n s , fortifia C a r s ¿clapourveutdes
m u n i t i o n s nécciîàîrcs. O.n en pourroît faire
une des pins fortes Places du Levanr.
L e 12. & le 15. Juillet la Caravane y féjourna
pour payer lesdroitsde laDouanne. Nous en part
î m e s le lendemain à une heure après minuit,
p a r c e que n o s plus gros Marchands qui n 'uvoi tuc
d é c l a r é qu'une partie dc l'argent qu'ils faifoient
v o i t u r e r en P e r f c , voulurent éviter , par leur di -
l i g e n c e , les nouvel les recherches que les Of f iciers
e n auroienc pû faire . Ils montèrent donc achevai
dès qu'ils furent expédiez , & nous traverfâmes
une grande plaine pendant toute la nui t , quelque
o b f c u r e qu'elle fût. O n campa fur les n e u f heures
du mati n auprès de S^r^a^î gros village, dont
le Château à moi t i é démoli paroit avoir été bien
bâti dans fon t emps . O n n e d é c o u v r i t prefqueque
des Plantes ordinaires , & furtout beaucoup de
Gallium jaune, & du Gramem fparteum , -pennA.
turn C B . O n defcendi t fur le midi dans une a f l e z
b e l l e vallée à d emi lieue de Barguet . Parmi quelques
Plantes rares nous y obfcr râmes une e fpece
de Betoine aflTez iinguliere , dont la g r a i n e a levé
& multiplié dans le j a r d i n du R o i . Elle fe difiing
u e principalement par la longueur des feuilles
l o n g u e s de demi pied fur un pouce de largeur ,
que la culture n'a point changées. Il y a longtemps
que cette Plante eft c onnu e en France,
p u i f q u e M r . l e Premier Medecin en a t rouv é la
figure parmi les Planches que M r . de la BroJJe
f o n grand oncle & Intendant du Jardin du R o i ,
a v a i t fait graver. C'cft dommage que c e s Planches
n'ayent pas paru dans leur temps; elles font
auiTi grandes que celles du Jardin á'AiJled &
b e a u c o u p mieux gravées. Mr. l e P remier Medecin
qui les a recouvrées depuis peu, n ous fliit e f -
perer de les donner au public.
J e ne fçai par quel l e deilinée la plûpart des
grands ouvrages de Botanique qui ont été faits
en France dans le fiécle pafíe & qui auro{ent:feit
b e a u c o u p d'honneur au Royaume , n'ont point
e n c o r e paru. Mr. Rieker de Bellevgl Chancelier
de rUniverfité dc Mont p e l l i e r avoit décrit & fait
g r a v e r une infinité de Plantes rares qui naiiTent
dans les A l p e s & dans les Pyrenées, & que l ' o n
d o n n e tous les j o u r s comme des Plantes inconn
u e s . Il paroît par les Planches qui font entre
les mains de fes héritiers , que les Bauhins n ' a -
v o i c n t rien découvert de fi beau dans ce tempsl
à . L'ouvrage du P. BarrHUer eft enfevel i dans
le fond de la B i b l i o t h è q u e des D omini c a ins de la
rué S. H o n o r é Cet h omme infatigable après avoir
p a r c o u r u toute l'Efpagne & toute l'Italie, & d é -
p e n f é beaucoup à faire graver ce qu'il avoit d é -
c o u v e r t de plus rare , mourut à Pans fans avoir
rien mis au j o u r . Il n' y a pas d 'appar enc e que
c e beau R e cue i l foie jamai s .publié. Il en fera de mêm
e , M o n f d g n e u r j d e celui d u ? . P Iumt e rÁihúmc .
Q 3 fi