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jAi\ftci-e de hi a Vierge ; cette niaifon n'a rien de
beau, quoique les Religieux foient tort riclies :"?ls
ont Îaiflc perdre la bonne coutume, qu'ils avoient
du temps de Mr. Thevenot, de régaler les paiTants;
nous y euffions jeûné malgré nous, fans M ' . Gafpurachi
de la Grammatica qui nous y envoya la moitié
d'un mouton, d'excellent vin & des rairaichillemens
: le lendemain nous y vîmes à laMelîè beaucoup
d'Albanoifes bien pai-ées, & plus propres que
les Gréques,dont les b jufte-au-corpsfontbeaucoup
plus ronds & plus deiagreables mêmes que ceux que
l'on porte dans les autres liles ; ces jufte-au-corps
des Ûames d'Andros Ont un gros boiirlet qui reffcmblc
à un vertugadin.
L e froid qui commcuçoit à fc faire fentir dans
eette Me, & la mer qui devenoit orageufe d'un
jour à l 'autre, nous obligèrent de palTeràTinedans
le deiTcin de nous retirer à Mycone pour y attendre
le beau temps : l'Archipel eit fort dangereux pendant
l'iiiver. c Denys le Geographe a raifon de
dire qu'il n'y a point de mer qui pouiTe fes vagues
plus haut, & la raifon qu'il en apporte efl: excel lente
: d c'cft que ces vagues ne pouvant s'étendre bien
loin, fe refiechillcnt avec impctuofité entre les liles
qui font fort proches les unes des autres; & comme
dit Hcfychius, leurs flots relfemblent à deschévres
e qui bondlifent dans les campagnes.
Il n'y a qu'un mille de dillance de l'Ifle d'Andros
à celle de T inc, comme Pline l'a remarqué; nous
paflames ce canal le premier Décembre dans un caique
: car les.lîx rochers qui en occupent le milieu,
ne le permettent pas aux gros bâtimens. 'Il faut
faire 40. milles pour aller du port du château d'Andros
à celui de San Nicolo du Tine, oùnousn'arrivâmcs
que fur les fept heures du foir ; & les Officiers
du port ne voulant pas prendre la peine d'examiner
nôtre patente de fenté à cette heure-là, ni de
faire avertir le Confuí de France, on nous obligea
de coucher dans nôtre bateau; ilefi vrai qu'on eut
l'honnêteté de nous oñiic le lazaret poui-ftaice compagnie
à quelques efclaves que la vermine devoroit.
L e lendemain Je Confuí de France dépêcha un
exprez à la forterciTe à Son Excellence Monfe:-
gneur Louis Cornato Provediteurdel'lfle, quinous
accorda la pratique, comme ils parlent, c'eft-à-dir
e , la liberté de nous débarquer; mais la fortcrcife
étant à quatre milles du port , nous nereçûmes cette
permiiTion que fur le midi.
f L'Ille de Tine fut anciennement nommée Teños
fuivent Etienne le Géographe , d'nn certain
Tenos qui la peupla le premier : Herodote nous
apprend qii'elle fit ,partie de l'Empire des Cyclades
a AVi<-
h Colibi.
c ivS-a ri kZ.ux Vnrriut«'" v^ î s 'u/ , Tti^I/P^miTH I T T ' . ^ J I H ^ N I .
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Í L ' TiHy. TEK1.S. THNO^.
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que les Naxiotes poiTederent dans les preniiers temo«.
11 ell parlé des Tçniens parmi les peuples de Gre
ce, qui avoient fourni des troupes à la bataille d?
Platée, où Mardonius General des Perfes fut dé.
fait; & les noms de tous ces peuples furent grave?
fur la droite d'une bafe de la ftatuë de Jupiter re'
gardant l'Orient : à voir même l'infcription tapporl
fée par g Paufanias, il femble que les peuples de «¡1
te l.lle fuirent alors plus puiiTaus, ou aaiii puiirMs'
que ceux de Naxos. Néanmoins ceux de Tcnos
l> les Andriens, & la plupart de autres infulaires '
dont les intérêts étoienr communs , effrayez de Ij
puiiFance formidable des Orientaux, fe tournèrent
de leitr côte. Xerxés fe fervit d'eux & des peuples
de rifle Eiibée pour réparer les pertes qu'il fajfoit
dans fcs armées. Les forces niaritimes des Teiiiens
font marquées fur une médaille fort ancienae, ftapéc
à la tête de > Neptune reveré particulieremeiir
dans cette Ifle; le revers reprefente le trident de ce
Dieu, accompagné de deux Dauphins ; Goltziusa
fain aufli mention de deux médailles de ^Tenossu
même type. Trillan p r i e d'une médaille d'argent des
Teniens à la tête de Neptune avec un trident au rcvm,
L e bourg de San Nicolo bâti fur les ruines dé
l'ancienne ville de Tenos, au lieu de port n'a
qu'une méchante plage qui regarde le fud, & d'où
Ton découvre l'Iflc de Syra au fud-fud-oueft; quoiqu'il
n'y ait dans ce bourg qu'environ ijo. maifons,
on ne peut pas douter par le nom de P é
qu'il porte encore, & par les médailles & les marbres
antiques qu'on y trouve en travaillant la terre,
que ce ne foient les débris de là capitale de l'Ille,
1 Strabon affiire que cette ville n'étoit pas grande:
mais qu'il y avoit un fort beau Temple de Ncpta*
ne dans un bois voilin, où l'on venoit cclebrerles
fêtes de cette divinité, & où l'on étoit rcg-alédsDS
des appartcmens magnifiques; m ce Temple avoit
un afyle dont Tibere regla les droits de mime que
ceux des plus fameux Temples du Levant. A l'égard
de Neptune , Philocore cité par n Ciment
d'Alexandrie, rapporte qu'il étoit honoré dans Tenos
comme un j^rand Mcdecin, & cela fe confirme
par quelques médailles : il y en a une chez le
Roi dont o Trillan & Patin font mention : látete
eíl d'Alexandre Severe : au revers c'eft un trident,
autour duquel efl tortillé un ferpent, fymbole de
la Medecine chez les anciens : p d'ailleurs cette
Ifle avoit t-té appellée l'ifle aux ferpens.
Elle a 60. milles de tour , & s'étend du nordnord
ouefl: au fud-fud-eft, pleine de montagnes pelées
, mais la mieux cultivée de l'Archipel. Tous
les fruits y font cxcellens : melons, figiies, raiiinj;
Spon, vorii^. Tom. ?.
T H N I n N.
p Ofh'Kff. ¡'lia.