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» „ arbres, ornées de belles fontaines : on ne
3 r e point de chiens dans lesMofquécs, perion-
J n ' v cOTfe & n'y commet d'irréverence , elles
L bien rentées & beaucoup plus riclies que nos
^trlifes • quoique l'ai-chiteaure n'en foit pas comfnhle
à la nôtre, elles ne laiiTent pas de frapper
, r leur gi-andeur & par leur foliditc. On execute
„>11 les domes dans tout le L e v ant , ceux des Mof -
uées font d'une juñe proportion, & accompagnez
Hutres petits dômes qui les font paroîtrebien nours
& point dû tout élancez ; il n'en eft pas de mènedc
leurs minarets, qui font des aiguilles aufli
iiutes que nos clochers & aufîimenues, pour ainiî
lire que des quilles ; ces minarets fervent d'un
rmi'd ornement aux Mofquées & aux villes : ceeiidant
quoique nous n'ayons pas d'ouvrage ii har-
N T. Lettre XI. 185
devoient recevoir, ou par des pcnitences publiques
qu'ils devoient fnbir. Les Turcs ont bâti un grand
c l o î t r e parallele à ces veftibules , pour loger les
Officiers de la Mofquéc.
« U n dôme d'une firuéture admirable tient lieu
de nef ; au pied de ce dòme regne une colonnade
qui porte une galerie de cinq toifts de largeur, dont
la voûte eft très-belle. Dans l'cfpace qui eft entre
les colonnes, le parapet eft orné de croix en basr
e l i e f , que les Tur c s ont fort maltraitées, quelques
ctoit deftinée autrefois pour les femmes. A la nail- .
iiuice & fur la corniche du dôme regne une autre
petite galerie, ou plvitôt une baluftrade qui n'a de
largeur qu'autant qu'il en faut pour laiiTerpafferune
perfonne, & l'on en a pratiqué une autre par deffus
Ipu'iTii nous, nos yeux font faits à nos clochers,
filios oreilles au fon de nos cloches,'qui font plus
urmonieufes qite les chanfons des Maejim , c'cll
aiiifi qu'on appelle ceux qui annoncent en chantant
dahaut des minarets, les heures des prieres.
Sainte Sophie efl la plus parfaite de ces Mofauées
: fa fituation eil avantageufe , car elle fe
trouve dans un des plus beaux endroits de Conf-
Minople fur le haut de l'ancienne ville de Byzan-
:e&de la colline qui vient fondre dans la mer
pir la pointe du Serrail : cette Eglife qui eft fans
doute le plus bel édifice du monde, après Saint
Pierre de Rome , paroît furieufement lourde en
ta, & ne montre rien de fort magnifique, le
ptaiieiicil prefque quarré , & le dôme qui elt la
feule piece de remarque , s'appuye en dehors fur
quatre arc-boutans qui font effroyables par leur maf-
::cefont des efpeces de tours très-maffives,qu'on
a été obligé de faire après coup pour fofltenir ce
rand corps de bâtiment & le rendre inébranlable,
m m pays o ù les tremblemens de terre renveritiitfouvent
des villes entieres.
Le ftontîfpicc n' a rien de fuperbe, ni qui réponde
U'idée qu'on a de fainte Sophie : on entre d'aiorddans
un portique d'environ iîx toifcs de large,
tjuiafervi de veftibule dans le temps des Empeleurs
Grecs : ce portique communique à l'Eglife
par neuf portes de marbre, dont les batans de Bronze
relevez de bas-reliefs, font d'Une grande magnificence;
on voit encore fur celles du milieu quelles
figures à la Mofaïque , & même quelques
peintures i le veftibule eft joint à un autre qui lui
ellparallèle, mais qui n' a que cinq portes de bronze
fans bas-reliefs ; ks batans étoient feulement
chargez de croix , dont les Tur c s n'ont laiiîe que
•es poteaux :. o n n'entre pas de front dans ces deux
'•ellibules, mais feulement par des portes ouvertes
furies côtcz, & fuivant les regles de l'Eglife Greque,
ils étoient neceftaires pour faire placer ceux
que l'on diftinguoit, ou par les iacremens qu'ils
uns l'appellent la galerie de Conftantin ; elle
cellc-ci : ces baluftrades font un effet merveilleux
dans le temps du Ramezan, car elles font toutes
garnies de lampes. A peine les colonnes de ce
dôme ont-elles du renflement, & leurs chapiteaux
nous parurent d'un ordre fingulicr , moins beau
pourtant que ceux qu'on obferve pour les nôtres :
le dôme a 18. toifes dans oeuvre, & s'appuye fur
quatre gros piliers d'environ huit toifes d'épaiffeur
, la voûte paroît une demi fphére parfaite,
éclairée par 24. fenêtres difpofées dans la circonférence.
D e la partie orientale de ce dôme , on paiTe
tout de plein pied dans le demi-dôme qui termine
l'édifice, b C e dôme ou coquille étoit le fandtuaire
des Chrétiens, & le maître autel y étoit placé; Mahomet
II. s'étant rendu le maître de la ville , s'y
a f f t les pieds croifez à la maniere des Turcs, il y
fit fa priere, lefitrazer, & fie attacher à un des
piliers où étoit le thrône du Patriarche, une belle
piece d'étoffe releyée en broderie de chiffres , &
de carafteres Arabes, qui avoit fervi de portiere à
la Mofquée de la Méque. Voila quelle fut la dédicace
de Sainte Sophie. On ne trouve à prefent
dans ce imituairc , que la c niche où l'on met
l ' A l c o r a n : elle regarde la M é q u e , & les Muful -
mans fe tournent toujours de ce côté-là , quand
ils font leurs prieres; la chaife du Mouf t i n'eft pas
l o in de là, elle eft élevée de plufieurs marches,
& à côté il y a une efpece de tribune , où fe mettent
les O.fficiers deftincz pour, reciter certaines
prieres. ^
C e t t e Mofquée bâtie en croix Greque, c cft-adire
racourcie & prefque quarrée, a dans oeuvre 42.
toifes de long, fur 38. toifes de large : le dôme
occupe preique tout ce quarré. On m'a aiTuré
q u ' o n y comptoit jufques à 107. colonnes de ditfcrens
marbres, de porphyre ou de granit d'Egypte,
car 310US n'eûmes pas le temps de les compter..
T o u t le dôme eft revêtu ou pavé de plufieurs for^
tes de marbre : les incruftations de la galerie font
Tt;\î{ Kai Sixes trulins , trulls,"" hemîfphciium, tefludo,
¿Titjíij.cpiJ'Bj tisse. Utfycb. un dôme, b 5aj tâ mire le dm«& It dimi dòmi, ¡'ap^tlU 2«^é«o
des-.
Il