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boiuTos & des mouchoirs que Ton blraicbit au feu.
L'alun de plume au concniire cil un véritable Ici
qui n.' ditfct-c d.' l'alun ordinaire qu'en ce qu'il cli
p.utagc en petiis filets : les pierres au tr;n'crs delquelles
cet alun s'échape font très-lege'res 6: friables.
Nti'is fiiTiGs plus de ccnc pas .pour re\ cnir
de \i deniiérc de ces voûtes à la caverne, & nous
fûmes contraints ailèï foavenr de nous coucher fur
le venire pour palier d'une voûte à l'autre.
Les anciens ont connu toutes ces elpcccs d'al'un.
a Pline aflûre qu'après celui d'Egypte, on
faifoic çrand cas de celui de Mclos , où l'on en
trouvoit, à ce qu'il dit, de folide , de liquide & de
elicveiu, ou délié comme des cheveux : on ne fçauroit
mieux, ce me femble,dépeindre l'alun de plume
, que par cette comparaifon. Diofcoride qui
en avoit parlé de même avant lui , alfùre que l'alun
de Mclos empêche les femmes de concevoir;
c'cft peut-être une fauífe obfervatiojî. Cependant
ces Auteurs que l'on traite fouvent de faux hiibriens
de la nature, ont bien mieux connu ces ford'alun
que pas un de nos modernes, b Suivant
i=ntqi 2 peu
P i o d o r e de" Sicile, les
d'alun de l'Ifle dont nous parlons, & ils
noiiToient que les mines de Lipara & de Melos
A quatre milles de la ville, vers le fud,
au bord de la mer , dans un lieu fort efcarpé,
voit une grotte d'emiron quinze pas de profondeur
où les eaux de la mer pencrrent loriqu'elle ert agitée.
tout
fe
Cette grotte qui a près de quinze ou vingt
pieds de haut, eil toute incruftée d'alun fublimé,
aulîi blanc que la neige en quelques endroits, rouffutre
en quelques autres, & doré comm.e les iieurs
de fel ammoniac calibées : cette couleur jaune
ians doute-' de quelque mélange de fer ou
ces incrullations ne brûlent point .daws
d'c
îc feu , & laillei
les font confumées.
autour de la caverne ,
concrétions : il y en
du fjl marin fublimé ,
farine ; ou y voit des i
pur & comme friable, anais d'une chaleur ezcelTive
cfpéce de touille après qu'el-
Tous les rocher-s qui font
, font revécus de femblables
. beaucoup qui ne font que
.uffi doux que la fleur de
où l'alun pa
: ces concrétions fermentent à froid avec l'huile
de tartre.
Parmi ces concrétio
de fleurs très-blanches
de Sove : les unes fon
les autres font tout £
Les filets alumineux n'ont qi
g n e s d e l o n g , & font attache:
d'alun ; ainfi ils ne" différent p;
me ; mais les filets pierreux fc
peu fléxiblcs , & fortent de c
beaucoup d'apparence gue.c'eft 1
s on découvre deux fortes
déliées comme des brins
alumineufes & aigrelettes :
fait inJîpides & pierreufes.
• .ou quatre lide
raUiu.de plu-
: plus longs , im
rochers. Il y a
pierre que dDiof-
Goride¿ comparée à l'alim de plume, quoiqu'elle
a Concr.-ti alumiris uniirr
pilUmfnt.i qua-dam canefct
0 poùus appeÜavcie. Hiß.
gcnns Schiílou appellant Grs
nti.i dehifcens; unde quidam ti
lar, W. 35, 15,
A
f o i t .
G E
omme il-dit,fins goût , & fins s/ir'ftiort,
Auteur la dilliiigue de la pieirc ami;,„i
Qaoïqo'il C]i loit , il femble que cette concrétio,,
10,t uuc végétation de h rociic même,car on trou
ve des paquets de ces hîets qui ont perdu leur flé
xibilité, qin fe Ibnt durci i , & qui font devem,
pierres, fans pourtant que la direSion des filets f.
loit confondue on eftacée ; cela pourroit don,»
de nouvelles lumières pour taire connoître la végétation
des pierres, que j'ai propolee dans l'Hit
toire de l'Académie Royale des Sciences. La mime
direelion des fibres paroît fenlibleinent dam
toutes les efpéces d'miiantiic, & fur tout dans ctlui
des Pyrenees, & dans celui de Smyrne. Ces
pierres font très-dures pendant un certain temps
& rayées fuivant leur longueur : enluite elles it
décompolent d'elles mêmes par je ne fcai quelle
railon, & leurs filets fc détaciicnt les niis.dcs autres
par portions, comme s'ils avoient été collt!
enfemble, & qu'ils viiiffent à fe décoller. On remarque
auili très-fenliblement la même direflion
dans la pierre d'où l'on tire ce bean plâtre d'El'piglie
: cette .pierre cil rrès-cDmmuiie en Proveiict.
J'ai des morceaux de plâtre de Montmartre où il y
a de femblables concrétions.
L a flexibilité de ces pierres de Mi lo, qui nefojt
à proprement parler que des cmbrions pierre,ii,
peut fervir pour rendre raifon d'nne pierre mervcilleufe
que M' . Lauthier Secretaire du Roi , & limcux
Avocat au Confeil, a confervée long-temps
dans, Con cabinet : cette pierre qui étoit fort dure,
de la qualité dugrez, quarrée, de près de deux pouces
d'épailieur & d'environ uu pied de longueur.,
avoit nue certaine fiésibilité qui la tàifoit plicTlenliblemem
quand on la tenoit par le milieu en équilibre
fur la main-
A quelques pas de cette caverne, fur le bord de
la tncr ell une autre grotte dont le fond & le te
font remplis de foufre qui brûle fans ceflè, en for.
te qu'il n'efl pas poflible d'y entrer. Tous les environs^
fument continuellement, & jettent fouvtm
des fiâmes : on y voit du Ibufre. totit pur & eo,,,.
me fublimé , lequel ne ceflë de s'enflammer ra
certains endroits ; il y en a d'autres d'où diiille
goutte à goutte une folntion d'alun beaucoup plnl
acte que celle de l'alun ordinaire : cette folutiol,
ell d'une ilipticité prefque corroiîvc , & fermente
c Pli-
:ment avec l'huile de tartre. Suivant le,
renees ce devroit être cette eipéce d'alun qui. . i
ne a appellé alun liquide & qu'il délîgne préeifi
ment dans l'Ifle de Mclos; néanmoins cette efpéct
d'alun n'étoit pas liquide, comme on peut le Voit
dans Diofcoride. Il femble que la liqueur qui coule
de cette grotte ne foit qu'un efprir de fel qui
nent en folution des parties terrcufes •& alumiiK"-
fcs : cela confirme la produâion naturelle & coutib
H' ^^ix^lii. Diifc. Lib. 5. m;-, m ,
c BMaih. hiJL Hi. $,
d Lik S. llî.
D U L E V A N T . Le t t r e I K
tiiuielle de felprit de fel,-dans l'intérieur de ccttlllc.
Ceux qui ont la galle vont fuer dans cette
crrotte: ils baiïïncnt Icgerement les endroits les plusfnal
traitcz de la peau avec cette liqueur d'alun : ils
fe lavent un quart d'heure après avec l'eau de la
iilent ordinairement, fans taire d'autre
remede.
On ne finiroit pas ñ l'on vouloït décrire toutes
íes différentes cavernes de cette lile. Il n'y a point
de trou dans ces rochers, où l'on ne fenteunechaleur
conlidorable dès qu'on y enfonce la tête. Du
!mps que les Corfaires regnoient dans l'Ille, ils
firent racommoder une ancienne étuve qui porte
encore leur nom. On y fit bâtir des chambres allez
cominodes. , où ils alloient fuer pendant quelqives
jours ; cette étuve eft une caverne naturelle, fituée
à côté de la montagne de faint Helie & échauftce
p.ir les vapeurs de quelque eau chaude , fembla
ble à celle' des bains
On fent bien que c
pas Line exhalaifon f é . „ . ,
elle amollit la pea
& facilite par là le paflige des matières de la Iran
fpitation : on pourroit en faire un grand ufagc
pont les rhumatifmes & pour certaines paralyiies ;
mais comme ce lieu n'elt fréquenté que par des
p,:rfoniies iufeûées de maux veneriens, la plupart
en fortent plus malades que lorfqu'ils y .font
eiitreï, parce que la fueur n'emporte que la
plus fiibtile partie du virus , ce qui relie  •
Siumetir devient fi at ; qu'il détruit la tiffure des
Après avoir .examiné
cette liqueur alumineufe
cli„pelle dcdiée
il y a un terre:
1K ch,tmps des
a d'atifîi jaunes
de Sauve ou d(
-tioniie cette
braïaiitc de Daup'hiné, que l't
plus de raifon le terrcin brûlant
mtarc
-caverne d'où -diilille
. t nous conduifit à une
' liiint Cyriaqne, près de laquelle
qui brûle inceffammcnt, & dont
virons fument toujours- II y en
ne s'ils étoient couverts de fleurs
ouci : c'eft la fleur de foufre qui
la terre. La fontaine
de même
Quoique l'air de Milo foit affcz mal fain, &que
les babitans y foient fujets à des maladies d-angereufes,
on ne laiflc pas de s'y divertir ; on y fait bonne
chcte à peu de frais ; car les perdrix n'y valent que
jnatre ou cinq fols la piece; les tourterelles, les
« I l e s , les bccfigucs , les ramiers,'les canards y
foiit en abondance ; on y mange de bonnes figues,
bons mêlons, & d'exccllens raifins ; les ciiouxravcs
Ir'v font pas mauvais : b on n'y
® poiflbns délicats les jours maigres
mer, & de .bonnes huitrcs ; m,lis
ippelle c huitres ronges, fout coriaces
: les <i yens de bouc y font tout
aenx, & pi„s gjos qu'en Provence,
Dais le temps que nous étions dar
y rcgnoit une makidie très-fâchcufe
Jow. I.
EraOEca GongyloJes C. B. Pin,
manque pas
d'hérilfons
lellcs qu'on
& trop faà
fait déliî
cette Ifle,
, & qui eft
aOii commune en Levant, où elle emporte les
enfans en deux fois 24. heures. C'eft un charbon
dans k tond de da gorge, accompagne'd'une cruelle
fièvre : cette maladie que l'on peut nommer la
pelle desenlans, eft épidcmique, quoiqu'elle èpargiie
les grandes perfonncs. La précaution la plus
neccflaire pour arrêter les progrès d'un Ii grand
mal, ell de faire vomir les enfans dès le moment
qu Ils le plaignent du mal de gorge , ou que l'on
s appcrçoit que leur tête commence à s'apefantir: il
faut reitcrer cc remede fuivant le befoin, afin de
vu.der une cfpecc d'ean forte qui fc décharge fur la
gorge. Il ell néceiraire de foutcnir la oirculatioti
des liqueurs & les forces du malade, par des remedes
fp.ritueux comme font la thériaque, l'efprit volatile,
aromatique, huileux, & femblables. La folution
de flyrax liquide dans l'eau de vie, eft excellente
en gargarifme dans cette rencontre ; m;us le
cas eft preflimt, & l'on ne fe preCfe guère en Levant
dans les maladies les plus aiguës. On n'y
trouve ordinairement que des Chirurgiens très-ignorans,
François ou Italiens. Nous avons pourtant
connu a Conftantinoplc M, . Defchiens, habile Chimrgien,
élevé dans la pratique de l'Hôtel-Dieu de
Paris. Parmi les Medecins M<. le D u c y tient le
premier rang ; il eft de Vil-e en Norm.andie , &
exerce la Medecirre avec beaucoup de fuccès & de
reputation. Nous y connûmes auflî un excellent
homme, qui a joint l'étude des Mathématiques &
de la Phyfique à la bonne pratique de tMedecine ;
c e f t Mr. Spolet! ProfclTeur de Padouë, qui étoit
auprès d e M. Soranïo B-aile de Venife.
Les Médecins ordinaires en Levant , font des
Juifs ou des Candiots , vieux irourrilfons de Padoue
, qtn n'ofiroient purger que les convalcfeens.
I oute la feienee des Orientaux en fait de maladies
, conlille à ne point donner de bouillons gras
à ceux qui ont la fièvre, & à les réduire à une diète
outrée : c'cft-à-dire que pendant les quinze ou
feree premiers jours d'une fièvre continué", quelque
accident qui furvienne, on ne fait prendre aux malades
que deux légères panades par jour , on deux
pnfes d'eau de ris , fans ofer tenter autre chofe
Ces panades ne font pas faites avec du bouillon 4 la
viande : on lailîe tremper dans de l'eau chaude une
certaine quantité de mie de pain, & l'on fait bonillir
cette eau jufques à ce que la mie foit prefque
tondue : quelques-uns y ajoûtent un peu de fucre
fiir la fin : cette nourriture convient mieux à des
Chartreux qu'à des gens du monde qu'il faut faire
laigner ou purger en certains temps, pour difliper
des accidens, qui lans cette précaution les feroient
uniî ces ¡pauvres Grecs ne revicmietrt des
fièvres qu'avec la peau & les os, Se font
-s entières à fe rétablir- Hippocrate le
nt de tous les Medecins Grecs , con-
•ee raifon la diète outrée, & ordonne la
put-.
moindre
des ann
plus fiv
damne ;
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" Iti ?î
F ' i l
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