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mais il eft aift de montrer que ce fat dans celle de
Cos la patrie da tameux Hippocratc. a L.c même
Pline a remarque que l'on cultivoic dans Zia les
lîguiers avec beaucoup de foin ; on y continue
encore aujourd'hui la cnprification. Pour bien
comprendre cette manuthClure de figues , il faut
remarquer que l'on cultive dans la plûpart des
liles de TArchipel deux fortes de tî^iïcr-s ; la pre-
" 'ce s'appelle Onm du Grec littéral £nr
dpcc
iîiuvage, ou le b Caprijicus des Latins ;
eipéce elt le Fiffuier domellique : lefuitrois
u S d o
vagc porc iin-s, On
rir ccux dc;
Ceux qu
forces deVruits : <= tlr.-hcs, Crattabfolument
necellàires pour taire meui
figtiiers domeftiqucs.
.A'on appelle Furnitcs paroiflent dans le
mois d'Août & durent jufques en Novembre fans
meurir ; il s'y engendre de petits vers , d'où fortent
certains moucherons que l'on ne voit voltiger
qu'autour de ces arbres : dans les mois d'Octobre
& de Novembre ces mouelierons piquent
d'eux-mêmes les féconds fruits des mîmes pieds
de figuier; ces fruits que l'on nomme Crûîhires ne
f e montrent qu'à la fin de Septembre; & les Formtes
tombent peu à peu après la fortie de leurs mouelierons
: les Cro.ùùres au contraire reftent fur l'arbre
jufques au mois de Mai , & renferment les auf s
que les moucherons des Formtes y ont depofé en
les piquant : dans le mois de Mai la troiliéme efpéce
de fruit commence à poufltr fur les mêmes
pieds de figuiers fauvages , qui ont produit les
deux autres ; ce fruit eft beaucoup plus gros &
f e nomme Orm : lorfqu'il eft parvenu à ime certaine
groHèur , & que fon oeil commence à s'entrouvrir,
il eft piqué dans cette partie par les moucherons
des Craîitires qui fe trouvent en état de
paiTer d'un fruit à l'autre pour y décharger leurs
oeufs.
Il arrive quelquefois que les moucherons des Cmiiiircs tardent à fortir d;ms certains quartiers ,
tandis que les Omi de ces mêmes quartiers' fontdifpofeï
à les recevoir : ou cil obligé dans ce cas-U
d'aller chercher les Crathires dans un autre quartier
& de les ficher à l'extremité des branches des
figuiers dont les Orm font en bonne difpolition ,
afin que les moucherons les piquent ; iî l'on manque
ce temps, les Orni tombent, & les moucherons
des Craîitires s'envolent; il n'y a que les payfans
appliquer à la culture des figuiers qui connoiffcnt
les momens, pour ainfi dire, aufqueis il faut y
pourvoir, & pour cela ils obfervent avec foin fceil
de la fi^ue ; non feulement cette partie marque le
temps ou les piqueurs doivent fortir, mais auffi celui
où la figue doit être piquée avec fuccés : il l'oeil
cft trop dur & trop ferre, le moucheron n'y fçaui.
feqL-e,
r Hint. Vf
i capiificar
tu fenile
! H,J}. ..
I Thto^/r
A G E
roit dépolir fes oeufs, & la figue tombe qnandce"
oeil eâ trop ouvert. '
Ces trois fortes de fruits ne font pas bons àinan.
ger ; ils font dclHnez à faire meurir les fruits des fi.
guiers domeiliques ; voici l'uliige qu'on en hk
Pendant les mois de Juin & de jui l let , les pay^
prennent les Onji dans le temps que leurs moucherons
font prêts à fortir, & les vont porter tous enfilez
dans des fétus fur les figuiers domcltiques; (i
l'on manque ce temps favorable , les Orm toinbent,
& les fruits du figuier dometlique ne nicurif.
f u i t pas, tombent auiîi dans peu de temps; lespaylans
connoilîent lî bien ccs précieux momens qi
^""il'ii'ett guércs poffible de bien entend
deus Auteurs qui ont parlé de la caprihcatio
n'di convaincu des circonftaiices qiu fei
lïri riuffir , & non-feulement ce détail 11
» i r n i é à Z i a , i Tine, â Mycone, a S.
iiiis la plûpart des autres Ifles.
,,rt de Zia, nous montâmes f
iiKre de Saint Pantaleon, où r
Géogtapilique fuivante :
Macronifi & le cap Colonne
tous les matins en failànt leur revùé, ils ne tranf.
portent fur les figuiers domciliques quelcs..i)r;?/'bieii
conditionez , autrement ils perdroient leur rccoite:
il cft vrai qu'ils ont encore une relfource quoique"
legere , c'cft de répandre fur les figuiers donicili.
ques d VÂfcvl-wbros plante très-commune dam les
n i e s , & dans les fruits de laquelle il fe trouve des
moucherons propres à piquer; peut-être quccefont
les moucherons des Omi qui vont picorer fur les
fleurs de cette plante : enfin les pay fans ménagewfi,
bien les Orni que leurs moucherons font meurir lej
fruits du figuier domeftique dans l'efpace dequamii.
te. jours.
Ces figues fraîches- font fort bonnes : pour h
fecher on les expofe au foleil pendant quelque
temps, puis on les palfe au four afin de les confcrver
le refte de l'année; le pain d'orge & lès'figues'
fechcs font la principale nourriture des paylks k
des Moines de l'Archipel ; mais il s'"en fautbieiique
ces figues foient aufiî bonnes que celles que l'onfcche
en Provence, en Italie & en Efpagne; lackleur
du four leur fait perdre toute leur délicatcircS
leur bon goût; d'un autre côté elle fait périr les
oeufs que les piqueurs de VOrniy ont déchargez, &
ccs oeufs ne manqueroient pas de produire de petits
vers dont ces fruits feroient endommagez.
Voilà bien "de la peine & du temps pour n'avoir
qne de mauvaifcs figues. Je ne pouvois aifezadmirer
la patience des Grecs occupez pendant plus de
deux mois à porter ces piqueurs d'uii figuier à l'aut
r e ; j'en appris bien-tôt la raifon : un de leurs arbres
raporte ordinairement jnfques à deux ceiisqiiatre
vingt livres de figues, au lieu que les nôtres
n'en rendent pas vingt-cinq livres.
Les piqueurs contribuent peut-être à la inatuiitc
des fruits du figuier domeftique, en faifant extravnfer
le fuc nourricier dont ils déchirent les tuyaux en
déchargeant leurs oeufs :. peut-être auiTi qu'outre
leurs oeufs ils laifTent échaper quelque liqueur propre
à fermenter doucement avec le lait de la figue
& eu attendrir la chair : nos figues en Provence &
jr è r/lvcdri
ipfa jioii habet
lî. ro.
d Scolymus Chryfar.lhcnios. C.
i.m Hmniujiti.r fM r.
D U L E V A
Paris mSmc mmriffent bien plûtflt fi 011 pique
„„yeux avec unepa!llegraifleed'hmlcd'oIi^i.e: les
™ J & 1« par quelque rafeae meu-
E t p l û t ô t auffi,& la ehau- d'autour delap.queu-
' f ï c meilleur goût que le relie : il eft hors de
iootc qu'il arrive un ehaiigcment eonliderable à la
S r c des fruits piqués, de mime qu',1 arnve aux
ics des animaux percées avec quelque mllrimient
:c les aliti,
fi l'on
•vent à la
ous a Été
Avant nôtre dér
la tour du Moras
fîmes la ftation
•eflei l'oueft-
iiord-oueft.
Gaidironili & Porto-Leone d'Athènes à 1 onelt.
Sjiiit George d'Albora & Hydra à l'oueft-ftidoiiett.
Eiigia ou Egina entre l'oueft & l'ouett-fud-
. oueft.
Thermie entre le fud & le fud-fud-eft.
Serpho & Sipiianto au fud.
Milo entre le fud & le fud-fud-oueft.
Syra il l'eft-fud-eft.
Aiidros au nord-ell.
Cariilo au nord-nord-eft.
Joura à l'eft.
Tiue entre l'eft & l'eft-fud-eft.
Le esp Sltilli à l'oneft.
Négrepont au nord.
Le port Raphti an nord-oueft.
On compte de Zia an port Colonne 18.
111 cap d'Oro 40. milles, & du cap d'Oro
Colonne 60. milles.
Noiis commencions fort à l ions emiiiyc
Zia où les vents contraires nous obligèrent de refter
depuis le y. Novembre jufqu'au 21. lorfqu'nn
jour de bonace fe prefenta pour nous inviter de
loiTet à a Macronifi , Ifle b abandonnée , mais faincnfe
i 12. milles de Zia fi l'on compte d'un cap
' l'antre, & fépitée de la terre ferme de Grèce ou
k la eiite du cap Colonne par un détroit de fept ou
lioit milles, c Pline affûre que l'Ifle Helene on la
Hacronifi des Grecs modernes eli à égale diitance
le Cea & du çap Sunium ou cap Colonne où font
lis ruines du Temple de Minerve Suniade : il en
termine la diftancc à cinq milles pas : il efl: à
croire que la mer qui a fait tant de changemens en
a
nilles,
m cap
• dans
¿MAKn
( fio. S[ad« tx,..„c„
N T. Lettre VIII. 131
l'ifie de Zia, eft la caufe de la difference de nos
mefures.
Cette Ifle qui s'âppclloit d Mucrts au rapport
d'Etienne le Géographe & que Pline prétend avoir
été féparée de l'Ifle Eubée par les violentes fécouffes
de la mer, n'a pas plus de trois milles de large
fur fept, ou huit milles de long, ce qui ne s'éloigne
pas trop de la e longueur que f Strabon lui a
donnée, & qui lui avoir attiré le nom de l'Ifle longue
: Ce Géographe aflTûre qu'elle s'appelloit autreibis
Craaae âpre & rude ; mai:
d'Helene g après que Paris y c
Gréque qu'il venoit d'enlcvei
gr.aphe prétend avec Pauiiuiias
près la prifc de Troye ' '
ande importai
ille reçût le nom
: conduit cettebelle
h Etienne le Géoque
ce ne fut qu'aa
datte n'cft pas de trop
1 eft certain que I'lfle eft
le iiiéme état que Strabon l'a décrite, c'eft à
dire que c'eft un rocher fans habitans; Scfuivantles
apparences, la belle Helene n'y fut pas trop bien
logée : je ne croirois pas même que cette llle eût
été habitée, fi Goltzius i ne faifoit mention de deux
médailles à la legende de fes liabitans ; elle eft relevée
en dos d'âne par nne crite de rochers forthériirée
& percée de grands trous par où nous pafl"âmes
pour aller voir la terre-ferme de Grèce ; Macronili
n'a qu'une méchante cale dont l'entrée regarde
l'eft; àpeine trouve-t-on de l'cauà boire dans
cette Ifle ; il n'y que ies bergers de Z ia, qui fçachent
l'endroit où coule une petite fource.
Nous couchâmes dans nne caverne auprès de la
cale ; mais nous eûmes belle peur dans la nuit :
quelques k Veaux marins , qui s'étoient retirer dans
une caverne voifine, firent des cris fi épouventables
que nous ne fçavions fi c'étoient des animaux d'un
autre monde; nos matelots ne faifoient qu'en rire,
& cela nous raflûra : je ne fçai fi ces Veaux crient
en veillant ou en dormant, c'eft une grandcdifpute
parmi les Commentateurs de 1 Pline : Hermolaus
Barbaras croit que c'eft pendant leur fommei î , fou
fentinient n'eft pas favorifé par les anciens inanufcrits
de Pline ; d'ailleurs on lui oppofe un texte m
d'Ariftote conforme à ces manuferits ; fans entrer
dans cette diftèrtation, je crois qu'il vaut mieux
s'en tenir à ce que nous en dirent nos matelots ,
qui nous aiTûrerent que ces Veaux faifoient l'amour
à leur aife dans ce temps-là : à la pointe du jour on
les vitfortir de leur caverne,&ilsfeplongerentfivit e
dans la mer,qu'on n'eut pas le temps de tirer defliis.
L e feul plaifir que nous eûmes dans cette Me fut
celui d'herborifer, c'eft la plus agréable de tout l 'Arehipel
pour les plantes; elles y font m ême pins grandes
, plus fraîches & ¡ilus belles que dans les autres
Ifles ; nous y en oblèrvâmes beaucoup que nous
R i n' a -
mhu I nl i4ti ftii lli in ed t ta fìupro Helen: i Sirab. i