
ill
V O Y A G E
relâchâmes i KìUa village à 30. mi l les de Riva.
L e s Turcs mirent pied à terre pour faire leurs
prières ; mais cnfuite nous prolitâiues du Sudo
u e d pour aller jiifqu'à la riviere ¿'Ava ou
¿'Jy,ila à 14. milles de Kilia. Tout ce pays,
o u pour mieux dire , toutes les côtes de la Mer
N o i r e jufques à Trebi fonde font admirables par
leur verdure ; & la plupart de futayes s'étendent
fi avant dans les terres , qu'on les perd de veuë.
II eft furpreuant que les Turcs, ayent retenu
l ' a n c i e n nom de la riviere d'Ava , car ils l'appellent
Sagan ou Saian , & ce nom vient fans
d o u t e de Sai^^arios fleuve aifcz celebre dans les
a n c i e n s Anteurs , lequel firvoit de limite à la Bithynie
: Strabou affûte qu'on l'avoir rendu nav
i g a b l e , &.que fes fonrces venoient d'un village
a p p e l l e, Sa?ipas ^ auprès de Pejîiannte ville de
Phrygie , connue par le Temple de la mere des
Dieux. Lucullus étoit campé fnr fes bords lorfq
u ' i ! apprit lapertedeia bataillede Chalcedoine,
« à : Mithridate deffit Cotta qt'.i commandoit une
partie de l'armée Romaine. Lucullus
j u f q a e s à Ciziqueque Mithridate vouloiraP
ger ; il tomba fur fon armée & la mit en nif™
Pour ce qui ell des autres rtUlfeauxque Stt S
& Arncn font couler entre Chalcedoine & H
raclée du Potlt, il faut qu'ils foient taris , ou,
duits a- peu de choie ; car nos matelot s nousalffi
rereiit qu'ils n'en connoiffoient point-d'autres en
t r e Riva & Ava.
L e 29. Avril , quoique la bonace fût granje
t i o u s n e laiirames pas de faire 40. milles à foS
d e rames, & nous campâmes vers le midi fan
plage de a v & f e . Comme nos matelots étoim
en haleine , nous entrâmes le lendemain àns
l'embouchûre de la petite rivière i'Âmpik
après avoir fait Co, milles terre à terre. Lei'Mii
nous arrivâmes à Pe-^derach,. La rivière d'An
p l i a , fuivant la defcriptiou d'Arrieii , doit tm
celle qu'il a nommée Hiphu , puifqu'il ne s'en
trouve aucnne autre juf^ues à • Heraclée, qu'oi
appelle aujourd'hui En^ri ou Pciidtracbi. Quel-
Hae petite qse foit ia tiviere d'Anapalia , elle
f u t d'un grand fecours à Mithridate ; il fe retira
dans fon embouchure avec f a flote , après avoir
perdu peudaat la tempêt e tiuelques gaieres Comm
e lé'mauvais temps robligeoit d'y relier, H
corrompit Lamachus le plus puiffant Seig««'
d ' H c r a c l é e , qui par fes brigues y fit recevoir K
Roi du Pont & ics Iioupes.
D U L E V A N T . teme XVl.
„ 1 eft une petite ville bâtie, fur les
^ " i r i ncienue ville d'Heraclce; cettedernic-
' " " ¡ " „ i krè une des plus belles villes d'Orient,
'n"* fîiu n-ë par les ruines, & fur tout par les
ra i e s bâties de gros, quartiers^de p erte
' i n , encore fnr le bord de la mer. Pour l'enr
j e la ville qui eft foi t i i ice d'efpace en elpace
T sto" S quarrées, elle ne paroit être que du
Ki s d°8 Empere"^ On découvre de
' ' A?« des cotomncs, des architraves & des
S i io« fort tBaltraité'cs. Gn voft, auprès
i n mofqufe, la porte de la maifon d'un T u r c ,
T O t c P A T a P . qui font les relies
î i K Î ^ Î f l S / u n / S î S é e î ' ^ m i i ^ f
M , Squifemble être faite pour commander
On nous affû 1 qu'il ;
S e ï L s d ' e u e s reses djrbre.
.ntiquite ;
laiiuit qui s'approchoi. , & les tentes, des fem-
1 eu'on -ivoit dtcffées proche de ces mafur
'n n^us permirent pas' d'aller les reconoi-
I,e ' Par un malheur même auquel nous ne nous
r t - s ' c e i s n r p s ; . ? «
bicndanfer ce jour - là. N_ous f
apparemment cronpiffent les eaux du
infques a
Tille, oi
S e S e s T e ^fp^^admirable de
font blanches , au lieu que celles de la ptante
de Diofcoride doivent être jaunes C eft le
iom SHeraclk qui nous en impola car luivm
cet Auteur 0.1-l'appello.t Pamccc^Hcrad«
i caufe de fes grandes vertus que 1 o n compatoit
aux forces d'Hercule. La plante de D.o 1-
eoiidevcnoit naturellement dans la Bccotie , dans
l a P h o c i d e , d a n s . | a M a c e d o ! n e , fur les côtcsd Aftique
, & donnoit le fuc qu'on appelloit Ofopu-
J , 'lequel eft peut-étte difterent de celui qui
perte le même nom aujourd'hui , quoiqu il en
foit la plante qui croît dans les ruines d Helaclce
me parut très-belle, & la plus grande de
tontes les efpeces de plantes à fltut en parafol qui
foit connue ; c'eft pour cette raifon que je 1 ai
appel'.tie ^ , „
•on Orientait , maximim. Cor. Inft.
Rei herb. 21.. .La tige eft haute d'environ cinq
pieds, épaiflTe d'on pouce & demi , crcufedun
nceud à l'autre, canelée, vert pâle velue, accompagnée
de feuilles de deux pieds & demi de
long fut deux pieds de large, découpées jnfques
à leur côte en trois grandes parties , dont celle
du milieu ell recoupée en trois pieces , & la
mo y e n i r de celles-ci c il e n c o r e taillée de "
me. Toutes
es feuilles fc
lilK
blanches & vi
ï s par deffou
i, fonten
c ô t e pins grc
: que 10 poni
e , folide
cmbraOEuit la
ige par deux
grandes
forment nne
jecc de gaine
de neuf
ces de long,
)es ailielles d.
feu
de grandes bl
quelquelbii
ches tout-:
commun ;
ont un p
quoique v,
plus g; •
p,n- deiTus,
.les par une'
, charnue,
a î l e s , qui
ou dix pouilles
fortent
la t ige, &'
da'
fait fcm
mais les o
;d & demi-
-tes & peu a'
s que cellei
plante n
Certe
Iles qui fon
la première
belles mur;
parurent d-
O n doute li Strabo
ville eut un bon Port
cet Auteur le mot qui
point. Pour moi je c
ell entièrement ruiné,
vrage des Génois
mens de quelqu'at
toit à couvert du ^
;Clie
,uffi hautes qu.
ige , chargées de fleurs blanlables
à celles du Sphoijdylîafyî
ombelles qui les ioutiennenf
de diametre ; les graines,
vaucées , étoient beaucoup
î des autres efpeces de ce
ait dans les débris de ces
t fur le P o r t , & qui nous
antiquité.
n a voulu aire que cette
, on s'il faut laift'cr dans
exprime qu'elle n'en avoit
rois que le vieux Mol e qui
& que l'on croit être Toua'voit
été bâti fur les fondetre
Mole plus ancien qui metent
de N o r d , lesvaiflcaux des
1 Rade qui forme la langue de
:-ine à'ÂchérTffias , eft trop déft
pas même d'un- grand fecours
1 prefqu
&
pour les fa'i'ques, bien loin de- pouvoi r fervir de
P o r t à des vaiftcaux de guerre. Cependant Arrien
dit pofitivement que le Port d'Hcraclée étoit
bon pour ces fortes de bâtimens. Xenophon allure
que les Heracliens en avoicnt beaucoup, &
q u ' i l s en fautnirent quelques-uns pour favorifer la
r e t r a i t e des Dix mille qui regardoient cette place
comme une ville Gt équc , foit qu'elle eut ete foir^
d é e p a r les Megariens, parles Bceotiens, par ceux
de Mi l e t , ou par Hercule même. La belle Médaillé
de JuHa Darm, qui eft che i le Roi , & dont le
revers repréfente un N eptune , qui de I
lin dr(
t e tient un Dauphin , & de la gauche
a Tridei
marque bien la puiftïnce que cette ville avoit fut
mer ; mais rien ne fait plus d'fionn
ir à fon
cienne marine , que la hôte qu elle
ivoya au fed
cours de.PtoIcmée après la mor
e L,ylimachus
l ' u n des fucceffeurs d'Alexandr;
C e fut par ce
f e c o u t s que Ptolemee battit Antigonus ;,
&-Memllfcau
nom;
.... Ir Lym , d'une beauté furptenante, & d'
grandeur fi prodigieufe qu'il avOK plus de 1
L 3
'il s'y tre
ne
m i l l u