
V O Y A G E
Here de rille, après celui d'Arcadi : chaque religieux
paye fept éeus de > eapitation : t le fupcrieur
de la maifon nous reçût très-bien, felon la coutum
e des chrétiens orientaux , qui eft de loger les
t r a n e s dans les monultéres : on donne ordinairement
en partant plus qu'on ir'a de'penfe ; mais on a
la confolation d'être parmi des chrétiens. Les revenus
de ce couvent font en huile, vin, froment,
avouie , miel , cire , beffiaux , fromages , & laitages.
Queltjuefois la récolt e des olives y ell lî abondante
, que les religieux ne pouvant ftiffire à les
M a l f e r , font obligez de partager les traits qni font
a terre, avec des gens qui les cueillent : ils donnent
quelque argent pour abattre ceux qui font fur
les arbres ; mais on caiTe à grands coups de perche,
la moitié' des Jeunes jets chargez de boutons à
fleurs : on n'émonde jamais ces artres, & l'on ne
labottre la terre d'alentour que pour-y femer quel-
<îues grains.
C e feroit ici l'endroit de vous parler, Monfcig
n e u r , de la regie qu'obfervent ces religieux ; mais
vous me permettre?, de continuer la relation de nôtre
promenade , & de rcfirver pour une lettre
particulière, tout ce que j'ai appris touchant l'étst
prcfent de l'Eglife Grcque. Nous obfervâmes
donc auront du couvent de la Trinité, plulîeurs
plantes rares, parmi lefquelles il y a une efpe'ce c
d'Orchs dont la fleur cil d'une beauté' furprenante.
.La radne eil à deux mbercules blancs, charnus,
prefque ovales, d'environ If. lignes de l o n g , pleins
M fuc, plus chevelus que ne le font les tubercules
des efpe'ces de ce genre, dont les fibres fortent feulement
du bas de la tige : la tige de celle dont nous
parlons, eft d'environ un pied de haut, fur quatre
lignes d'e-paiifetir, garnie à fa nailTanee, en manie'-
re de game, de- deux ou trois feuilles longues de
trois pouces fur près d'un pouce & demi de largeur,
venees, vertgai, beaucoup .plus petites le long de
la tige , furtout dans les endroits d'où les fleurs
naiHent de leurs aiffclles : la coiffe ou la partie fuperieure
de ces fleurs eft à cinq feuilles, trois grandes
& deux-petites-, les grandes ont liï on fept
lignes de longueur , fur trois ou quatre de larg
e u r , cambre'ès, pointues, couleur de rofe, raïèes
de vert fur le dos : les deux petites feuilles font pofees
alternativement parmi les grandes ; à peine ontelles
trois lignes de longueur, 'fur-une ligne de largeur
: la feuille inférieure de cette fleur, qui eft la
pins grande & la pins belle de toutes, a près de i<-.
licrnpc Inno- ^ .
a Caratch, o» Haiatz, ir/i«/.
d Ms-^as-i-'çi'îi -^'yifj lo^'niv.
e ORIGANI; .vî.Crciicum Uiifoliutn , fomentorum, feu Dic-
2aninus Creiicus Inft. Rei HEib. iss^
i Di'fi. hi', 3. m;-. 16.
Chape d Evêque, arrondie & chantournée en b-,,1
retrouUèe, découpée en trois parties dont la moyctl
IK ett la moindre, legérement crenclée, & qui » "
roit comme cchanctee ; les deu.x autres partira 4
plus pointues : la chape eli minime tanné, velo,
t e e , relevée de je ire ffai quoi-de purpurin & è
brillant comme le dos des abeilles; deux éniinc,!
ces pointues, vert jaunâtre & velues, s'élevem iij
pen au deffous, & à .côt é de l 'ef tomac de pigeon • J
cet. el lomac tait une partie d'un eartouclie obloni
dont le bas qui cft. minime fauve, eft orné de Jm
tons jaunâtres , terminez en maniere d'ancre •
fleuron inferiair eft relevé d'une tache aiîcz en
de même couleur que le cartouche : la queùé a
cette fleur eft longue d'environ un pouce, épaift'
de deux lignes, & comme torfi : elle devient '"
fruit dans la fuite : nous ne l'avons pas vû dans
maturité, .
^ Du couvent de la Trinité nous alldmes concini
a celui de fiintdjean, à l'entrée du cap IVI éliti"
dans une petite plaine d'où l'on defcend toijoiiiî
pour aller à la pointe du cap. On trouve fur '
chemin un autre monaftére du mime nom, lequel:
a Me fi fouvent pillé par les corEtires, qu'on K
M e tomber en ruine, quoique la maifon fût bio!
bâtie, & la folimde agréable : on y defcend parW
efcaher de 135-. marches, taillées dans le roc , pi,.;
nu des précipices horriblement efcarpez-, & tapiflti
de ce beau = D i S ame de Crète dont les anciens omi
dit tant de merveilles : il y fleurit prefque tout
1 annee de m cme qu'à Paris dans le Jardin du Ro'
nous n avons viî cette plante qu'en Candie ; &
f O i o l e o r i d e en eût fait le voyage, il n'auroit
aiieure qu'elle no- perte ni- fleurs- ni graines. Li
cap Melier cft' un des plus beaux endroits de I'lflt'
pour herborifer r c'eft là que nous obfervSmes pour
la premiere fois cette belle plante que Profper Alpin
a nommée f l'Ebénier -de Crète , bien qu'elle
n a î t aucun-rapport avec le veritable Ebénicr.
L e cap Mel ier,au Levant & à l'abri duquel foui
1 Ifle & la ville de la Sudc, que les Vénitiens pofledent
encore, s'appelle Caio i l i , ; maison«
Içait-pas précilèment quel nom les anciens lui oui
donne. A fuivre le dénombrement des lieux tc-f
marqnables de Crète , dont h Ptoleniéc fait men-'
tion en parcourant la côte du nord du levant an
cotichantj il femble que le- golphe de la Sude, le
m e i l l e u r s : le feul golphe de l'Ifle, doit être celui
1 d Amphimal e , puifqu'il le nomme immédiatement
après Retimo. A quel propos cet Autemauroit
il parlé de la rade courbe, qui cft entre Renino
& & Puma de Drefam, où il n'y a point d'endroit
propre à fervir de retraite aux vaiilè-aux 1 Ccg
E»E»1-S CretiCT r. Alp. E«ot. m . lia,ta I„,i, ¡.ampoih
GctfT, l-.h. 3. M/". 17.
i Khxnot. Ptol. iùid.
A'fAiif^xhKio Adì h'upiuxKKi, StephM,.
Aojphiinailj. i/w. mi, nm. iik cap. 12,
Tot»-. J .^aa. 12..
• f W Orchis Critica., m.axim.a. >
Jlort jriilUi J^jiiscajiiilùrJ'trrma,