
D U L E V A Î i T . Lettre I.
nombreufes qu'elles foicnt, uaiffent auffi
X de rArchipel ; eneore la plûpart ne
-fc pis r i t e en Europe. Oa auro t tort de crou-c
n'v ait que des plantes extraordmatres m Le-
5 paiSte ta Matwe, la Fot^ére, les Ort.es,
T M e W r l l e , la Parictaire croient en Armeme,
6 fc fes côtes de la mer Noire, parmi les plantes
' ' V o S ' l a defcription & la figure d'uire plairte»des
5lis remarquables des eirvirons de la Canee. ^
^ a r a e i u e e f t l i g n e u f e , tortue, longue d'un pied,
rouiBtre, tirant îm le brun, garnie de fibres moms
S e s , ípaiffes de demi-ligne, longues de iépt
oT huit poitccs. Les tiges font hautes de près de
de..x pieds, quarrées, épaiffes de dei« ou trots ll-
CT« ^ouve?tes d'un duvet blanc & cotomieux ,
Acompaen&s i chaque noeud de deux feuilles lon-
T . e s de trois Douces, fur un pouce & demi de bri
e arrondies en oreillétes à leur bafe, d ou elles
Îiiùiniieiit infenfiblementjufqu'alapomte, laquelle
eft émouffée. Ces feuilles font chagrinees, ri-
•-4écs vences , vert blanchâtre , ondees , ftifecs ,
•Irerement crenelées : elles diminuent confiderablïmcnt
depuis le milieu de la tige vers le haut, &
•n'ont qu'environ un poucc & demi de long, fir
Îhuit ou neuf lignes de large ; a peine ont elles de-
Iii-pouce de longueur vers l'extremite de la plante.
3ci aiflilles de toutes ces feuilles, le long de là
i"c & des branches, naiflent à plufieurs rangs i^lei
èrrcï des fleurs difpofies par anneaux. Chaque
aeur cil un tuyau, long de demi-pouce, épais duic
ligne percé vers le fond, blanchâtre, evafe en
ieiix lèvres couleur de rofe, dont la fupérieure a
Jliis de demi-pouce de long, ereufée en goutie're,
icluë fur le dos, obtufe , & comme éciiancree a la
-nBointe ; la lèvre inférieure eft de même longueur ,
iécoupée en trois pièces, deux laterales fort petites,
& celle du milieu qui a quatre hgnes de long
fur plus d'un dcmi-pouce de large : le calice elt un
autre tuyau de demi-pouce de long, blanc, cotonneux,
évafé & divifé en cinq pointes purpurines ,
dares & piquantes ; il renferme un piftile à quatre
embryons , furmonté pai- un filet grisdelin, foureiiu,
accompagné de quelques étamines attachées a
leur naillànce au bord intérieur du tuyau de la fleur.
Les embryons deviennent cnfiiite autant de graines
'longues d'une ligne, arrondies fur le dos, pointues
de l'autre côté, noirâtres. La fleur eft fans odeur,
les feuilles &ns faveur remarquable.
Les endroits les plus propres pour herborifcr aux
environs de la Canée font b Calcpo , faint George,
faint Eleuthére, monaftere à un mille & demi
b
Creticîï Uiifolia Inft. Rei Herb. i
c T^ttam CrEo'^^tuörii,p o1c., 0Á.'y..i.t í TíífV'sc. de TS.¡rU»vbí.k ¡híiüífli.. f KuJ^. U i K'/j l'h.»Mirií. 4S. Scylax,ri KgiÍTM.Fni^
l.
S Bfílwi. HiJK -i.
h òli-ut. jW.
de la ville, où quelques-uns mettent le fiége e'piicopal
de C Y D O N I A, qaoiqu'il n'y ait pas des
ruines fort anciennes. Suivant c Strabon , Cydonia
étoit une ville maritime, à dix milles d'Apte'-
re : or la CANE' E fe trouve juftement à cette dif
tance de Palcocaftro, qui cft certainement la ville
d'Aptère, comme nous le montrerons dans la fuite.
Une ville auiE puillantc que Cydonia, d laquelle
faifoit pcneher la balance du côté du paru
pour lequel elle fe déclaroit dans les troubles de
Cnoffe & de Gortyne : cette e Cydonia, dis-je,qui
feule refifloit à- la puiCFance de ces deux villes liguées
enfemble pour la détruire, avoit befoin d'un
bon port, & par conféquent d'Iiabitans portm fur
le lieu pour y tendre des chaînes & pour empêcher
que fes ennemis ne s'en emparaffent. Or il n'y a
f point d'autre port dans ce quartier-là, que celui
de la Canée ou celui de la Sude. Quoique la Sude
femble coiiferver encore quelques reflcs du nom de
Cydonia, cependant elle eft bâtie dans une Ifle, &
ii'cft point oppofée aux terres des Lacédémoniens
dans le Pelopomréfe, par où h Diodore de Sicile
& h Strabon ont fixé la fituation de Cydonia. Par
la même raifon, il ne faut pas chercher des rumes
de cette ville , au delfus de la Culate , comme
quelques-uns le prétendent, encore moins à ce Paleocallro
qui eft à côté de la Sude, où il femble
que Ptolemèe a placé Cydonia. Enfin • Pline décide
poiitivement de la poiition de cette ville, puifqu'il
la marque vis-à-vis trois petites Ifles, qui fans
doute font l'Ifle de Sant Oderò & les écueils de
Turluru.
La ville de Cydonia fut affiégée inutilement par
k Phakcus, Prince des Phocéens ; il y périt avec
fes troupes : preifée par ' Nothocratés , elle dépara
vers Eumenès Roy de Pergame, qui en fit lever
le liège par un de fes Généraux ; la conquête en
étoit refervée à m Metellus, à qui ellefe rendit après
la défaite de Lafthcnés & de Panarés. » Pendant
les guerres d'Augufte & d'Antoine, les Cydoniens
fe déclarèrent pour le premier, & ils rccûrcnt des
marques de fa reconnoifiance après la bataille d'Actium.
Rien ne fait plus d'honneur à Cydonia, que
les médaillés frapées à fa légende, & aux têtes
d'Augufte, de Tibere, de Claude, de Néron, de
Vitcllins , de Vefpafien, de Domitien, d'Adrien,
d'Antonin Pie.
Le 12. Mai nous allâmes coucher au Couvent
de la o Tr ini té, à une demi iournèe de la Canée
i tout près du Cap Mélier. Il y avoit autrefois cent
p Religieux à la Trinité ; préfentemcnt il n'y en a
pas cinquante, quoique ce foit le plus beau mona-
B 2 - fterc
i Comía Cydoniam Letica & dus líudroa:. Fün. HIß, »M. lib.
' 1k pTàatityfmb.. LDtgcfactr. l7j9it.. Cy.cc. in Pimic. Ditd. Sit. BiHio!. lib. 16. mn DFiita,,r,,. lCítäraßmui \loibm. aSJIt.. Hb. 3. '-'f. 7-
o MoiciriiçiTi; ti^iaí T^w'íac.
ccp rCiralcoyers , camme l'en aiaaance ¡íiijcurá'hiíi : anr il ¡eudriil Calogeis, ham vieillardí, rfe ««i o; bon, & di vlciliAi ^ •