
des renseignemens que leur donna un jeune Japonois , qui vint
exprès se faire baptiser a Goa. Ce néophyte indiqua aussi aux
Roi tugais tous les avantages qu ils trouver oient à venir commercer
dans sa patrie. Ceux-ci avoient alors la liberté de trafiquer,
de prêcher dans les Indes, et même par-tout où bon'leur sem-
bloit. L ’entreprise réussit au-delà de leurs espérances sur-tout
pour le spirituel. Plusieurs princes Japonois , tels que ceux
d’Arima, de Boungo, d’Omoura et plusieurs autres, embrassèrent
le christianisme. Des Portugais' épousèrent! dés naturelles,
et s’établirent dans le pays. Enfin les missionnaires acquirent
une telle consistance,'qu’ils envoyèrent une ambassade de
Japonois au pape. Grégoire X I I I avec de riches présens (1).
vile enlrc le Daïri et son premier offi- f r e , De miSsione Legalorum Japônen-
c ier, qui venait de le dépouiller de sium ad Romanam curiam , rebusque in
toute 1 autorité civile , n etoit pas eu- Europa ac toto itineve animadversis dia-
core éteinte. Pour diminuer l ’influence logos ex ephemeride ipsomm legatorüm
du Daïri et de ses prêtres, l’usurpateur collectas ac in linguam lalinam conoer-
accueillit les chrétiens : ces encourage - , sus a i Eduardo de Sande, Macao , 4§ | |
mens et le zèle,des missionnaires firent in-4". japonois-Iatin. Ce dernier ou-
bientôt un nombre,de prosélytes capa- vrage-est extrêmement rare et curieux,
blés d’inquiéter le nouvel empereur. Je n’ai pu me le procurer dans les M-
La conduite audacieuse des prélats et bliothèques publiques de Paris, | f e l -
même des simples prêtres n’étoit pas ques recherches que j ’aie faites' Nous
faite pour le rassurer. A sa mort, arri- • apprenons par le p r em ie r , que trois
vée en i 5gS , on comptoit au Japon un princes Japonois ayant embrassé- le
million huit ceri t mille chrétiens. Voyez christianisme,, voulurent profiter du
les Litleroe anima P P. sqcielatis Jesu, retour d’un visiteur des Jésuites, en Eu-
&c. Note du. Rédacteur.: ~ rope pour envoyer une ambassade au
(î) Cette ambassade a donné lieu à , vicaire de Jésus-Christ. Ils ‘parfirent
deux ouvrages très-curieux Sur le Ja- du Japon a v an tle l“ - février i 58a elle
pon , l ’un en italien, intitulé, Relation, l 3 avril i 586 ils se rembarquèrent à
délia venuta degli ambasc.ialori Giapone- Lisbonne pour retourner au Japon. Ils
si a Roma , Ctc. raccolla daGuido Gual- essuyèrent dès dangers des fati
tien, , 586, Roma, in-8". un vol. L ’au- incroyables. Fecero delà in aUo'àdit
Ces succès et les immenses richesses que leur produisent le
commerce, enflèrent tellement l’orgueil des Portugais, qu’ils ne
tardèrent pas à se rendre odieux à leurs hôtes. Dès i 58g , des
ordres rigoureux pour exterminer, tous les chrétiens (t) , furent
promulgués et exécutés avec.tant d’activité, que dans le cours
- de l’année-suivan te , il y eut plus de vingt mille personnes
misés.à mort. Ces persécutions n’ empêchoient pas les conversions1,
car elles montèrent à plus de douze centsen i 5gi et i5g2j
le .Coubo lui-même, nommé Fide-lori, -ainsi que sa cour et son
armée,, avoient embrassé le christianisme; il ne tenoit donc qu’aux
Portugais de, se maintenir parmi des hommes si favorablement
disposés à leur égard. Avec de la prudence ils auroient évité la
persécution et l’anathème dont ils. furent frappés.. Mais la conduite
insolente, d’un de leurs évêques,,enyers un prince Japonois
, aigrit encore,., les esprits. Le .différend eut lieu sur la
route d’Iédo.; l’offensé se plaignit au Coubo en, arrivant à la
cour, et l’on vit en r5g7 les persécutions recommencer avec
plus de violence que jamais. Toute espèce, dé .prédication fut
sévèrement interdite , et la plus grande partie du clergé chassée.
On relégua les négocians dans l’île de Desima. Sur ces entrefaites,
les Portugais ne- méditoient rien moins que de détrôner
l’empereur : cette conspiration fut découverte par les Hollan-
dois qui étoient alors en guerre avec eux : dans un vaisseau
qu’ils leur prirent, se trouva une lettre d’un officier Japonois
nommé Moro, adressée au roi de Portugal, pour l’instruire
Gualtieri , dove andando essi tuttavia
Come s’ ha da credere combatlendo con
l’ onde e borasche di quel grande Oceano ,
p. 156. Note du Rédacteur.
(î) Cet édit portoit : «.Nonquelareli-
D gion soit mauvaise en elle-même, mais
» parce qu’elle prescrit des clioses po-
» sitivement contraires à celles déjà re-
» eues qu’elle refuse même dé tolérer •
» l ’exercice de: deux religions si oppo-
» sées , peut occasionner des troubles
» qu’il est de notre devoir de .préve.-
» nir ». Note du Rédacteur,