
profit des négocians étrangers pour enrichir les habitans de
Nagasaki. . ■ . ..
L ’exportation d el’argentmonnoyé étant rigoureusement défendue
, les. Chinois sont obligés de prendre des ouvrages de laque,
du cuivre et autres marchandises du Japon en échange des leurs,
qui consistent ordinairement en soie crue,, en drogues médicinales
, comme de la racine de ninsi, de la térébenthine, de la
myrrhe , du bois de kalomb ak, en zing, et en livres imprimes ( i):
mais ce dernier article ne peut être exposé en vente, à moins
que des censeurs n’ aient lu et approuvé les ouvrages. _ .
Toutes ces marchandises forment la cargaison de soixante-dix
bâtimens qui doivent arriver ch aque année à trois époques différentes.
Le premier arrivage , composé d'e vingt voiles , vient au
printems, et donne lieu , comme les deux suivans, à une foire où
se vendent les marchandises nouvellement débarquées. Une seconde
flotte de trente vaisseaux aborde en été; une troisième
•de vingt vaisseaux en automne. Les bâtimens qui mouilleroient
même au p ort, dans ces intervalles., seroient obligés de s. en retourner
sans débarquer le plus foible article.: - '• ; . • - •
Les bâtimens chinois étant chargés, et prêts à mettre à la voile,
des vaisseaux de garde japonais les conduisent hors du port, et
même très-avant en pleine mer, pour les empêcher de vendre en
(1) On sait que les Chinois et les Ja-
ponois cômiôissent la typographie depuis
un tems immémorial ; mais cet art
-est resté chez eux, comme tous les autres,
dans l’enfance. Ils gravent leurs
ouvrages sur des planches de bois î
l ’innombrable multitude de leurs caractères
sembler oit à _cer tains égards leur
interdire l’usage de nos types mobiles ;
mais l ’on sait qu’un ingénieux typographe
allemand, Breitlcopf, de Leyp-
s ick, a trouvé le moyen d’imprimer le
chinois avec des caractères mobiles.
Le savant Fourmont eut bien mieux
employé les fonds qu’on lui.avoit alloués,
à chercher ce procédé qu’à faire
graver des milliers de caractères chinois
en bois , destines uniquement a un
ouvrage qui n’a pas été exécutè.Note
du Rédacteur.
contrebande
contrebande les marchandises dont ils n’ont pu se défaire, et
qu’ils sont qbligés de remporter.
Leurs vaisseaux sont légèrement construits, fort hauts, avec
une galerie encore plus haute, une pouppe, et une proue extraordinairement
relevées. Leur arrière sur-tout est très-évasé. L ’immensité
de leur gouvernail et de leurs voiles en rend la manoeuvre
très-pénible.
Je. n’insisterai point ici sur la différence bien prononcée qui
existe entre les moeurs, les usages et la langue des Chinois et des
Japonois, malgré la proximité de ces deux nations, puisque les
premiers , comme je viens de le dire , ont autant besoin d’interprètes
que les Hollandois (1). D’habiles voyageurs l’ont déjà suffisamment
indiquée. Je me contenterai donc d’observer que les Chinois
portent un gillet et de grands pantalons, tandis que les Japo-
nois s’enveloppent dans d’immenses robes-de-chambre. Les premiers
ont des guêtres pu des bottes de toile, et des souliers avec
des empeignes de cuir. Les derniers marchent les jambes nues-
et n’ont que dés chaussons à semelles de ciiir. Us diffèrent entre
eux pour la religion. Cependant ils se ressemblent beaucoup pour
la figure, pour le teint, ont la même écriture ; on trouve aussi
quelques conformités entre certaines sectes'chinoises et jappnoi-
ses. Us ont même quelques usages qui leur sont communs, ce qu’on
peut attribuer aux émigrations des Chinois dans quelques isles
méridionales qui dépendent du Japon, particulièrement à Liquejo,
dont les habitans paient encore un tribut annuel â l’empereur de
la Chine.
(1) Nous indiquerons, à l’article de quoique les caractères soient les mê-*»
la langue japonoise, en quoi elle dif- mes. Note du Rédacteur,
fère principalement de la chinoise ,