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l’ophtalmie, ils font la figure de deux yeux avec des plaques
d’argent, dont ils façonnent aussi des feuilles du figuier des
pagodes (1) ou des fruits de Vanacarde (2), qu’ils croient agréables
à leur dieu, et sans lesquelles même ils n’oseroient paroître
en sa présence. Les prêtres ramassent ces offrandes avec autant
de soin que de piété , les fondent el les vendent aux orfèvres sur
le pied de la valeur intrinsèque de la matière. Je me suis procure
quelques-une de. ces offrandes, et même un petit dieu Bouddou
en argent fin. Les Chingulais qui se trouvent dans le besoin,
mettent quelquefois leurs idoles en gage .chez les Européens,
mais ne manquent jamais de les retirer. Ce dieu est constamment
représenté-assis à la manière indienne, une main sur la tête,
deux croisées en devant; ses oreilles lui pendent jusques sur les
épaules. J’en vis de pierre et de bois dans les pagodes (3).
Mon-séjour dans l’île de Ceylan n’étoit pas. assez long pour
que je consacrasse une partie de mon tems àl.etude des langues
çhingulaise et malabare. Je remarquai seulement beaucoup
de différences entre elles.
■ Je me bornerai à donner les noms dénombrés malabars.
1 Ounou, oundou.
2 Kendou, rindou.
3 Monudou.
(1) Ficus religiosus, arbre du diable
( duyvels boom en hollariclois, Boga en
chingulais ). Les naturels regardent cet
arbre' comme sacré. Iis croient que
Bouddou s’est reposé sous son ombre ,
et ils V contractent et passent tous leurs
traités et leurs alliances.
(2) Anacardium. C’ est sans doute du
véritable anacarde des anciens et du
commerce, que 31. Thunberg parle ic i ,
4 Nalou.
5 ndnji } anjou.
6 *eirou,
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c’est-àdire , du semecarpus de Linné
fils, et non de l ’acajoû ( cassuviam.) ,
qui porte le nom à’ anacardium dans les
ouvrages de Linné. Voyez , dans mon
Diet. les. mots Acajou et Anacarde.
Dam.
(3) Baldoeus et Valcnlyn ont donné
un long traité de la religion des Chingulais
, à la suite de leur relation de
cette île. Rédacteur.
7
1777. C U L T E S R E L I G I E U X . 4ûl
7 Blou.
8 Etta,, illou.
g Ombedou.
10 Pattou.
11 Pattinendou.
12 Patterendou.
13 Pattimoundou.
14 Pattindou.
15 Pattinanjou.
20 Iruedou,
21 Irouedoudou.
36 Mouppedou.
4o Natpedou.
5o ydnbedou.
60 ^irouedou.
70 Elouedou.
80 Enbedou, aymbedou.
00 Toumouroju, imbedou.
100 Nourou, nour.
101 Noutcondou.
2QO Irnour.
3oo Mounour.
4oo.o Syrern, ay rim.
10,000 Pattayrim (1).
Un missionnaire danois, de la cote de Tranquebar, vient
prêcher et communier de tems en tems lesluthériens de Colombo,
qui n’ont ni temple n i ministre. Celui-ci fait cette corvée par
charité chrétienne^1 car il néreçoit qu’une bienf|ible indemnité.
J’entendois vanter la douceur et le zèle des missionnaires danois
de lacôté de Tranquebar; tout le mondé s’ accorde à refuser les
mêmes qualités aux missionnaires romains, qui, par leur orgueil,
leur avarice et leur ambition démesurée, sfe' sont rendus odiéüx
à tous les naturels. '
I ; (1) L e laconisme de notre voyageur et à VAlphabetum grandonico-malaba-
ne me permet de taire aucune note; je . ricmri, imprime a Rome, à la Congre-
me bornerai donc à renvoyer le lecteur galion de la Propagande. 17 71,1« -
à la onzième dissertation de Reland de Note du Redact.
Lingùis insular, oriental, p. 80et seq.
Tome IJ. E e e