
Quoique Mia soit bâtie x sur le bord de la mer , on voit que
les vaisseaux ne peuvent en approcher ; ils s’arrêtent à une
certaine distance , et nous en vîmes à l’ancre un assez bon
nombre.
. Cette ville n’a aucune fortification , mais elle n’en est pas
moins commerçante et peuplée. La grande rue aboutit-à un
chemin qui longe là rivière , et. conduit à Nogaià, capitale de
la province d’Ovari , à deux milles de Mia.
Nous partîmes: après le dîner.pour aller coucher à.Tchiriou,
quatre milles plus loin. Nous passâmes.par Kassadera, Maroumi,
Singo et Imo-Kava. '
Le 18 avril nous, dînâmes à Okosaki, ville forte de la province
de Mikava. Je remarquai sur la route Ousida, Osamà et Iafagui.
Après, le dîner, nous allâmes voir le pont de bois de cette
ville , qui passe pour être le plus long que l’on çonnoisse dans
tout le Japon. Il a-çent cinquanteThuit brasses, et a coûté trente
.mille kobangs, environ trois cents mille rixdalles (1). Le prince
particulier de la province réside dans la citadelle , qui est
bien fortifiée, avec de hautes tçurs et de bonnes murailles.
L’après-midi nous fîmes plus de sept milles pour nous rendre
à lots-sida ou Iosida, par Kaguinoico , Fousikava, Motosikou,
Akasaki, Goiou, Diakasen et Iootsia. La contrée me parut
plus montagneuse que toutes celles que nous avions parcourues.
Nous avions, jusqu’à présent, voyagé dans.des plaines
et des vallées aussi fertiles que bien cultivées. ,
Le 19 à midi*, nous arrivâmes à Array., petite ville sans
murailles, située sur le bord d’une grande baie. En supposant
que le fond réponde à la situation et à l’apparence de ce
port, il n’y en auroit pas de plus sûr au monde ; on pourroit
même le rendre inexpugnable en le fortifiant suivant les principes
des Européens : d’Ietsida. jusqu’ici on compte cinq milles,
( i) Vu million deux cents mille liv. argent de France.
Nous
Nous passâmes par Imouri, Ftagava , Ietsoiiri-iamamoura,
Siraska et Moto-Siraska.
Tous les voyageurs, et sur-tout les princes du pays qui vont
à la cour, sont visités dans cette petite ville par des préposés
de l’empereur. Parmi les articles dont ils doivent soigneusement
empêcher l’introduction , ' comme capables d’exciter ou
dé favoriser les troubles dans le pays , on sera étonné de
trouver les femmes accollées avec les armes.
. Nous dînâmes très-bien ; tout notre bagage fut soigneusement
visité., mais avec beaucoup d’honnêteté. Nous rendîmes
visite aux officiers de l’empereur , et flous nous -embarquâmes
ensuite sur des bateaux plats pour nous rendre de l’autre côté de
la baie, dans une ville nommée Maïsakki. Nous en partîmes
l’âprès-midi, et allâmes coucher sept milles plus loin , à Mitske,
après avoir passé par Sinovara, Nimboutsdo , Tammarnats ,
ville cohsidérablë , Tindjenmats, où nous prîmes un bateau
pour traverser la rivière de Tindigava, et enfin , par Ikeda*
et Daïsoïn.
Le lendemain 20 avril, nous fîmes quatre milles avant midi,
et nous dînâmes à Kakegava, ville importante’ et bien fortifiée.
Nous vîmes sur la route, Mikano-Foukouroy, Nakouri
et Firagava, et l’après-midi lammafano, Nisaka, Kikougava,
Kanaia et la rivièré d’Oïngava, qui coule à quatre milles de
Kakegava-»cette rivière, ou plutôt ce torrent est un des plus,
dangereux de. toute la contrée. Il grossit prodigieusement
dans les grandes pluies ; son cours est très-rapide, et il va
directement se décharger dans la mer; des pierres que ses
eaux détachent des rochers voisins remplissent son lit.
On ne- saurait trop louer les sages mesures du gouvernement
japonois, pour faciliter aux voyageurs le passage des
rivières ou des ruisseaux sur lesquels on ne peut construire
de pont ; l’on est sûr d’y trouver des bateaux ou des porteurs
toujours tout prêts à vous conduire à l’autre bord. Ces
Tome I I . x