
d’avril, je trouvai les rizières des environs de Méaco toutes
inondées ; les choux orientaux (i) étoient en fleurs , et for ■
moient au milieu des champs de grandes nappes d’un jaune
éclatant. La graine de ces choux rend au pressoir une huile
à brûler excellente (a). Cette graine est mûre et on la recueille
dans le mois de siogats. On ne tire aucun parti des racines. Je vis
aussi, dans plusieurs endroits, une espèce de ' moutarde (3) ,
que les Japonois vendent aux Hollandois pendant leur voyage
à la cour, ou même à la factorerie. Les Hollandois la prennent
comme de la moutarde ordinaire , mais les naturels en font peu
de consommation. Leur nourriture légère , et végétale en grande
partie , n’exige pas un dissolvant aussi.actif.
Les habitans de la campagne apportent à Nagasaki des fèves
de marais (4) , des pois (5) , et différentes espèces de : haricots
(6) , qu’ils font venir dans leurs jardins. Les Hollandois
achètent et mangent beaucoup de ces légumes.
Les amandiers (7) et les pêchers (8) fleurissent dans le
mois d’avril, long-tems avant le développement des feuilles :
je regardois toujours avec un nouveau plaisir en passant par
différens villages, ces branches d’une blancheur éblouissante
par les fleurs dont elles étoient entièrement couvertes. ■
Les pruniers (9), les cerisiers ' (10) , les pommiers et les
poiriers (11) à fleurs doubles et simples fleurissent aussi à-peu-
près vers le même tems. Les Japonois font un cas tout particulier
du poirier à fleurs doubles : en général ils' aiment beau-
, coup tous -ces écarts de la nature. 1
(1) Br assied orientalis.
■ (2) Natami en. japonois ; l ’huile se
nomme natamiobra.
(3) Sinapis cernua.
(4) Vicia faba.
~ (5) Pisutn salivum.
(.6) Phaseolus vulgaris.
(7) Amygdalus commuais.
(8) Fersiça.
(g) Prunus domestica.
(10) Prunus cerasus.
( i j ) Pyrus malus et cydonià.
Le
Lé plus beau de tous les arbres verts, l’incomparable thuya
du Japon (1) , embellit tous les chemins des environs de FaT
konié. Sa hauteur, sa superbe tige, et ses feuilles - toujours
vertes en dessus, et dont le dessous est blanc comme 1 argent,
méritent incontestablement à cet arbre la première place parmi
tous ceux de. son espèce. Malheureusement il n’étoit plus en
fleurs, èt ses pignons n’étoient pas encore murs;. Cependant
je fis tant auprès dés interprètes et de plusieurs Japonois de
mes amis, que j’en obtins des rejettons que je m’empressai de
faire passer en Hollande par la première occasion.
On trouve aussi dans là même contrée un arbuste que je
nommai lindera ( 2 ) ; les Japonois. emploient son bois blanc
et tendre à faire des brosses pour nettoyer les dents ; elles
n’écorchent pas les. gencives. On. en fait encore plus communément
des allumettes.
L’épine-vinette (3).-ou le vinettier commun et .le vinettier
de Crète--(.4) , étoient en fleurs à mou passage, L’osyris du
Japon (5), un des. buissons les plus singuliers , avoit plusieurs
petites fleurs au milieu même des feuilles, chose très-rare
dans la nature.
On trouve dans les bosquets un arbuste à feuilles dures et
inégales, nommé deutzia (6), dont les charpentiers.:se servent
en guise de joncs de presle pour polir leurs ouvrages.
Cette partie septentrionale du Japon est très - montagneuse
et très-froide; j’y reconnus différens arbres et arbustes d’Europe,
dont quelques-uns me parurent d’une espèce nouvelle.
Des chênes, des airelles (7), des.viornes (8), différentes es- 1 *3
(1) Thuya dolabrata. Flora lapon.
P- 266.
(a) Lindera. Flora Jap. p. i 45. Cum
icône.
(3) Berberis vulgaris.
Tome IJ.
(4) Berberis Crelica.
(5) Osyris Japonia. Flora Jap. p. 3i .
(6) Deulziascabra.Plora.Jap, p. i 85.
(7) Vaccinia,
(8) Viburna.
Qq