
4e>4 1777. P R O M E N A D E S
C H A P I T R E VI .
P u o m e n a d e s de l ’auteur aux environs de Colombo. — Notice
sur les differentes espèces de cannelliers. — Manière de
recueillir et de goûter la cannelle.
P e n d a n t que mes compagnons s’occupoient d’opérations lucratives
et mercantiles, je faisois tous les jours des promenade^
autour de la ville avec un Chingulais, que le gouverneur avoit
eu la complaisance de me donner pour guide. C’étoit un médecin
du pays qui ne manquoit pas d’instruction. Il me dit les noms
chingulais et malabars de chaque plante, et m’apprit même la
manière dont on les employoit dans certaines /maladies: Malheureusement
il avoit peu d’ordre dans les idées ; sa. tete me
parut un véritable, chaos, de manière que je ne pus tirer parti
de ses connoissances en médecine.
Le butopic (1) étaloit ses grandes et belles fleurs auprès des
rivières ©t dans tous, les endroits aquatiques ; ses étamines
tombent promptement.
Le dolic à poils cuisans (2) croît par tout.,Ses gousses hérissées
de poils s’attachent aux mains et causent beaucoup de. douleur.
On se guérit avec.de l’huile ou de la décoction de riz. Ces gousses
passent pour un excellent vermifuge^ ■
Le pangolin ou lézard écailleux (3) est très-commun.dans cette
île , sur-tout auprès de Negumbo ; les Hollandais le nomment
(l) B.arringtonia. Butonica Rumphii.
Lam. Diction, vol. I , p. 521, e tIllustr.
des genres ,pl. ô g o e tô g ijfig .'i. C’est le
mammea Asiatiça de Linné, et le 6ar-
ringtonia speciosa de Forsler ( gen.n°.
38) et deGertner [defruct. 1.101 ),Lam.
(2) Dolichos pruriens'. On le nomme
en Amérique pois à gratter.Yojez dans
mon Diction. Dolic , n° 8.
(3) Mànis pentadactyliçs.
diable de Negumbo, et les Chingulais caballe. On donne aa
chair pour certaines maladies. Les naturels percent ses ecai es
avec un couteau, et le dirigent en le piquant avec la pointe, de ce
couteau. I - - I -, .
Les Européens ainsi que léljlndiens font usage du fruit .de la
mélongène W Ê qu’on regarde comme diurétique et tres-propre
à dissoudre les pierres qui se forment dans la Vessie. ■
Le fruit de tcheremelle (a) mûrit dans les mois d octobre et dp
novembre. On le mange confit... , .A. ,. _
La mamelle {3) mûrit à-peii-près vers la meme époque. On
mange la chair et le fruit avec ou sans, sucre. Il est si visqueux ,
qu’on lui a donné le nom de pomme visqueuse. ■ ■ apple).
Le boulange mûr se mange avec du sucre, et avec du sel quand
il est encore verd ; il est gros à peu près comme un appelsm.
Le panningai est le fruit d’une espèce de palmier; on en trouve
beaucoup dans les environs de Jafna ; il est oblong en croissant,
de couleur jaune * semblable à celle du pisang, mais il est bien
plus gros-que ce dernier fruit. Il exhale, quand on l’ouvre, une
odeur forte et puante. Il paroît d’un goût doucereux, à ceux qui
E’y sont accoutumés, ettrès-fade à tous les.étrangers. Il renferme
deux ou trois noyaux très-durs; on plante Ces hoyaux, .et lorsque
les rejetton^sont sur le point de pousser leurs premières feuilles
(4) on les coupe' comme des asperges pour les manger cuits
avec du sel et du riz ou. sans assaisonnement. On le réduit aussi
en poudre pour Ven servir comme d’une fariné ordinaire. Les
Chingulais la mêlent avec du bouillon de poisson; ils nomment ces
rejettons Jcellingo.
. J (S) I l paroît qu’il.. (i) Salanum melongena. W 1 1 e, s' t : ici q1u est'ion.du
(al Je présume qucleftuit dont parle covalam deRheede (hort. mal. o , t, S7 ),
ici M. Thunberg . sans en donner d’au- qui est le cratoeva marrndos de Linné.
tre détermination, est celui d’un coros- Lam. .
N T (4^ Colyledones. Feuilles séminales,
sol ( annona). Lam. t > J