
très-recommandable par un désintéressement bien rare parmi
les officiers de la Compagnie des Indes, Né à Ceylan, il avoit
étudié à Utrecht, et devoit tout son avancement au gouverneur-
général Van-der-Parra,
Parmi les estimables amis ou connoissauces que je fis à Ceylan
, je ne citerai que deux ou trois personnes que j’ai plus particulièrement
fréquentées, M. Van-der-Sluyken, capitaine ca-
nelle_, c’e st-à-dire , chef des ouvriers qui dépouillent le ,ca-
nellier et en ôtent l’écorce interne.
Je dînois chez lui deux fois par semaine avec une nombreuse
société bien choisie et deux de mes compatriotes, M. le baron
Albedyl, et M. de Kenlea ou Kiellyn, qui avoit acquis le droit dp
bourgeoisie , et faisoit un grand commerce avec la côte de Coromandel.
Je n’oublierai pas non plus un vieillard respectable ,
M. le capitaine Haprer , qui étoit parti de Suède très-jeune
comme matelot sur un bâtiment marchand. Il avait eu le pouce
emporté par une balle dans un combat contre un corsaire d’Alger.
Il entra ensuite au service de la Compagnie hollandpise des
Indes, et ne dut son avancement qu’à sqs çonnoissances en
artillerie. 11 excelloit à faire des feux d’artifice. Cet estimable
officier ne me regardoit pas seulement comme un compatriote,
il me traita comme un ami, et me fit des offres que.je ne voulus
pas accepter., afin de disposer de mon tems avec plus de liberté.
i777. C L I M A T DE C E Y L A N . 39i
C H A P I T R E I I L
C l i m a t de Ceylan. — Etablissement des Hollandais’ tant
à Colombo que dans le reste de l ’i le .— Maures.
C oi.ombo est la capitale de l’établissement hollandois dans
cette île ; la ville, est grande, belle et environnée de remparts.
Le palais du gouverneur est magnifique , quoiqu’il n’ait qu’un
étage; La galerie qui s’étend sur toute la longueur de l’édifice,
offre un abri trèê-frais contre la chaleur dévorante du climat,
elle aboutit .par les deux extrémités à différens appartemens.
Le climat de Ceylan n’est pas moins chaud que celui de Batavia ;
mais.lesptes sont plus hautes:, et conséquemment plus exposées
au vent, qui tempère l’extrême chaleur et contribue à là salubrité
de Tair-(î). '
(i) Cette île est célèbre parmi les
Orientaux et même les anciens auteurs
grecs et latins • les premiers la nomment
Serendip , Sarandib , Sacandib , Sieledi-
ba, Silân, Lunka ou Lança (a)'; les
autres mj^ ^ , ou plutôt 2m-
/.( j/f) 9 selon le docteur Hyde. Ils en
parlent aussi sous le nom de Tapro-
bane y c’est le sentiment des plus sa-
vans géographes , tels que d’An ville,
(«) D’An-ville dit positivement : «Je suis
» surpris que quelques savans aient pu dou-
» ter , vu la situation que Ptolemée donne
» à la Taprobane, que cette île ne fût pas
» Ceylan». Eclaircissement géographiques
sur la carte de l’Inde, p. 108. — « La Ta-
Rennel, Gosselin, &c. Ils s’appuient
sur sa situation et sur l’analogie de son
nom actuel avec celui de Saline, quelle
porloit aussi autrefois. D ’An ville trouve
dans cette dénomination , 1e Selen-dib,
ou Serandib, d’où est dérivé Ceylan,
et dont il ne diffère que par la suppression
du mot indien dib ou dip (île). On
sait que la mutation de VI en r est plus
autorisée par l’usage. Le moine Cos-
» probane , dit M. Gosselin , ne peut être
» représentée que par Ceylan». Géographie
des Grecsan aly sée, ou les Systèmes d’E ra -
tostènes, de Strabon e t de P to lem é e , comparés
entre eu x et avec nos connaissances
modernes, p. a54 et suivantes.