
Iuation, ne laissant aux Hollandois d’autre alternative que d’accorder
leurs marchandises sür le pied de ses offres, ou de les
remporter. Chaque année on diminua le prix de leurs marchandises
et l’on haussa la valeur des kobangs ou de la monnoie ja-
ponoise. A force de se plaindre et de faire des représentations,
les Hollandois obtinrent la liberté du commerce 5 ils firent des
ventes publiques à la folle enchère, mais dont le produit dès i 684
n’èxcéda plus 3oo,ooo thàels.
C H A P I T R E X X V I I .
S é J o vît de l ’auteur à Désima depuis son arrivée d’Iédo
jusqu’à sort départ : du mois de juillet au 3 décembre i j j6 .
L ’é t é que je passai au Japon après mon retour de la Cour,
fut horriblement chaud. Je me promenois souvent le soir pour
jouir de la fraîcheur sur le bord de la mer, et je contemplois
avec étonnement des milliers de barques de pêcheurs dispersées
sut l’élément liquide àplus d’un mille de distance. Chaque barque,
a une lumière, ce qui produit un effet très-pittoresque, sur-tout
pendant les obscures soirées d’automne.
Le 3 t juillet, le Zeeduyn, vaisseau de la Compagnie hollan-
doise , arriva de Batavia, et fut suivi, le 2 août, du vaisseau
amiral, le Stavenisse, monté par le chef Duurkoop, qui deyoit
passer une année à la factorerie,
Le 26 du même mois au soir, commençaJ tant à Nagasaki que '
dans toute l’étendue du royaume, la fête des lanternes (1),
Le i 3 septembre, au soir, on apprit la mort du prince de la
province d’Ovari, cousin-germain duCoubo. Il fut défendu dans
toute notre île de jouer d’aucun instrument pendant cinq jours.
Ç’est le temps fixé ici pour le plus grand deuil. Ce seigneur
n’avoit guères plus de quarante ans. L’Empereur l’avoit choisi
pour son gendre 5 mais la veille meme, de son arrivée à la cour ,
}a mort enleva la princesse qui lui étoit destinée.
Plusieurs malades de l’ équipage des deux vaisseaux nouvellement
arrivés, ne tardèrent pas à être guéris des fièvres qu’ils
avoient apportées de Batavia. Il s’en trouvoit même parmi eux
qui avoient des duretés dans le corps, et le ventre enflé (1),
mais tous ces symptômes disparurent,
Les cornes de licornes se vendirent moins avantageusement
que l’année dernière; elles n’allèrent pas au-delà de quatre mas ,
huit konderyns cinq catches-le mas , ce qui fait soixante-dix-huit
thaels Je çatti. Un des capitaines .nouvellement arrivés, acheta
beaucoup de fer, pour le revendre aux Chinois de Batavia.
Le 10 octobre, le gouverneur de Nagasaki, nouvellement envoyé
par la cour, accompagné de celui qu’il venoit remplacer ,
visita les deux gardes impériales, et se rendit à bord du vaisseau
amiral devant l’île de Désima.
J’ai oublié jusqu’ici de donner les noms des gouverneurs de
Nagasaki, pendant mon séjour au Japon. Comme ils peuvent
servir à l’histoire du commercé, je ne crois pas devoir les
omettre. Ceux de I775 se nommoient Noto-no-Kami et Nagato-
no-Kami.
Ceux de 1776, de même, Nagato-no-Kami et Tango-no-
Kami.
Comme je jugeai que la prorogation d’une année n’ajouteroit
presque rien aux connoissances que j’avois acquises pendant
mon séjour, je résolus de retourner à Batavia. J’éprouvai beaucoup
d’opposition de la part du nouveau gouverneur, qui employa,
pour me retenir, les invitations les plus pressantes et
toute l’autorité dont il étoit reyêtu ; mais j’opposai de mon côté