
3g'4 1777. C L I M A T DE C E Y L A N .
Kon leegryp der christelike religie in de tamulsche sprache
(Abrégé de la religion chrétienne en langue tamoulle), door Si-
gisbertus Abraham Bronsveld. Colombo, 1754, in- 8°.
Tamulsch kinder Cathechismus, door Sigisbertus Abraham
l’on connoisse en pierres précieuses, Les Chinois (6) la-nomment Su-tsit-
telles que l ’yagout, lesombadedje, le Koue (royaume dos lions), ou- Sen-
mas ou diamant, les bêlons ; elle pro- Chen, et Polomuen-Koua (royaume des
duit beaucoup d’aromates-: on y pêche Brahmanes). Ils disent que ce pays est
de ttès-belles perles. Les habitans de à côté de l’Inde et dans l i mer indien-
l ’Iraq et de la Perse viennent y com- n e , qu’il produit beaucoup de choses
mercer. On y voit le Relihouân, mon- rares et précieuses ; qu’on n’y connoît
tagne sur laquelle Adam est descendu. pas la différence de l ’été et de l’hiver.
Baqouy (a) place Serendyb, île de Elle n’étoit pas autrefois habitée ; il n’y
la mer d’Herkend, à l’extrémité de l’In - avoit que des génies et des serpens
d e, vers le cent trentième degré de qu’on ne voyoit pas; mais des mar-
longitude., et le dixième cinq minutes chand3 de différentes contrées s’y rende
latitude. I l lui donne quatre-vingts doient pour ramasser les objets pré-
parasangs de large sur autant de long. cicux qu’on y trouvoit en abondance.
Elle est gouvernée par trois rois ; on
y trouve toutes sortes d’aromates et
de drogues, dubois d’aloës, des cocotiers
, du musc, des pierres précieuses,
des mines d’or. On y pêche des perles :
Frappés de sa fertilité, plusieurs d’entre
eux s’y établirent et formèrent un
grand royaume, que l’on appelle le
pays des lions, à cause de la quantité
qu’il y avoit de ces animaux ; les moeurs
on y voit une montagne sur laquelle des habitans sont les mêmes que celles
Adam est descendu. La plupart des ha- des brahmanes, et l ’on y adore Fo ou
bilans sont mages ; il y a cependant Boudha. Vers l’an 4o5 de J. C. le roi
quelques musulmans. de ce pays envoya à Gan-ti, empereur
Après avoir compulsé les géographes de la Chine, une très-belle statue de
arabes et persans, consultons les Chi- Fo, qui étoil de pierres précieuses. Denoissur
cette île intéressante, et dont
l ’histoire bien connue répandroit le plus
grand jour sur les antiquités de l ’In-
dostan.
puis ce tems on a vu à la Chine, en
différentes fois, des ambassadeurs de
cette île.
Il résulte de ce récit , que l ’ale de
(a) Notices et extraits, &c. t. I I , passim.
(fi) Mémoires de l3Académie des Inscriptions et J3elles-Lettres, t. VT. ,p, 236.
i l
.1777. C L I M A T DE C E Y L A N . 3g5
Bronsveld (Catéchisme tamoul pour les enfans). Colombo, 1776.
ih- 8°.
F] vcmgelium Je su Chris ti v c lt i JVLcitthoeus ? in dcr malabarsche
taie (l’Evangile selon Matthieu, en langue malabare). Colombo,
174l , Z7Z-4g.
Ceylan a été long-tems l’objet du commerce
des nations étrangères , mais
qu’ellen’étoitpas habitée; que ce sont
principalement les brahmanes qui l’ont
peuplée et qui y ont porté leur religion.
Le P . Martini prétend que des colonies
chinoises s’y sont établies; sentiment
qui ne me paroî t pas mieux fondé , puisque
les Chinois n’ en disent rien. Au
reste , cet établissement, s’il est vrai,
doit ê tre postérieur au douzième siècle.
Les habitans de Ceylan ont encore la
même religion ; mais elle est plus conforme
à celle des peuples du Malabar
qu’à celle des Siamois (a). Ils nomment
leur principale divinité Boudouj c’est
le Boudha des Samanéens. Ils datent
d’une époque qui part du tems ou ils .
prétendent qu’il a vécu parmi eux , et
cette époque tombe vers l’an 4o de l ’ère
chrétienne ; elle a sans doute rapport à
l ’établissement de la religion chez eux
par quelque samanéen ou brahmane, .
qui, prenantlenomde Boudha, avoulu
faire croire que c’étoit l’ancien fondateur
de la religion indienne qui repa-
roissoit en sa personne ; imposture qui
a souvent eu lieu dans ce pays. Suivant
Cosmas Indopleustes, vers l’an 520 de
J. C. il y avoit une église de chrétiens
persans à Ceylan. Un voyageur arabe
(b), qui y étoit en'877 ,. rapporte
qu’il y avoit beaucoup de juifs et de
tanouis ou de manichéens , et que différentes
autres religions y étoient établies;
il ajoute que les habitans de Cey-
lan ont parmi eux beaucoup de savans
qui tiennent des assemblées et des conférences
sur leur religion.
Ce que racontent les Chinois, que
l’île de Ceylan n’étoit pas d’abord habitée
, quoique les négocians y allassent,
paroît.être confirmé par le récit de Pli-
ne (c) , qui dit, d’après Eratostènes-,
qu’il n’y avoit point alors de v ille , mais
seulement des villages au nombre de
sept cents ; ce qui est peu considérable,
s’ils étoient répandus dans toute l’île ;
d’où il faut conclure, comme le remarque
M. d’Anville (d) , que ces insulaires
n’avoient point encore de villes sous le
règne du troisième des Ptolemées, sous
lequel vivoit Eratostènes, c’est-à-dire,
deux cents cinquante cinq ans avant J.C.
(a) Histoire du christianisme des Indes,
par Lacrose , t. I I , p. 348 , et ci-dessus,
p. i 54 et suir.
(&) Anciennes relations des Indes et de
la Chine, par deux voyageurs arabes, &c.
traduite par l’abbé Renaudot ,p. io5.
(c) Plinii Histor. nat. lib. v i , cap. a6.
(d) Antiquités de l'Inde, p. i 5o.
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