
On enveloppe dans du papier plusieurs de ces pièces d’argent
pour des sommes plus ou moins fortes, et le directeur des mon-
noies, ou celui qui paie, met son cachet sur le paquet; on y
inscrit aussi le montant de ce qu’il renferme. Ce paquet ainsi
cacheté , passe par une multitude de mains sans être ouvert,
et tant qu’il est cacheté, le propriétaire du cachet répond de la
somme contenue : et s i, à l’ouverture , elle ne se trouve pas
conforme à l’indication , il est obligé de remplir ce qui manque.
Ces paquets restent très-long-temps sans etre ouverts.
5°. Le gonome-guin (1) ,
Dont le nom signifie cinq mas d’argent, est une pièce de
ce métal, plate , longue de deux pouces et large d’un , avec
des angles émoussés, et épaisse comme un stuber de cuivre suédois
; l’argent en est assez fin : on frappe plusieurs étoiles à l’entour
de la pièce et des deux côtés, pour annoncer qu’elle n’a
été ni ébréchée ni altérée. Une moitié de chaque coté a une
élévation qui ressemble parfaitement a un nandio-guin (2)
qu’on y auroit appliqué, avec l’empreinte d’un gros poinçon
qui représente des lettres en relief : la plus petite moitié de la
pièce est unie d’un côté, et de l’ autre environnée de deux rangs
de points, avec deux filets droits , entre lesquels circule une
ligne tortueuse toujours en relief : elle vaut cinq mas ( 4o s. ) ;
elle avoit cours autrefois à Iédo et [à Miaco : aujourd’hui on n’en
reçoit plus.
6°. Le nandio-guin (3) ,
Est une pièce d’argent fin, longue d’un pouce, et large de
la moitié, plate et épaisse comme un stuber de Suède. Elle est
(1) Planche IV , fig. 12.
(2) Voyez ci-dessus, n°. >.
couverte , sur le bord , d’un rang d’étoiles, qui la préservent de
la rognure, et bordée de points en relief. Un côté est uni et
parsemé de caractères toujours en relief; l’autre porte des caractères
sur la plus grande partie du champ ; la plus petite portion
est couverte d’un double croissant en bosse et uni, avec
un point en relief à droite et à gauche. A la gauche de ce
double croissant on met, après que la pièce a été fondue, un
caractère qui indique sa valeur, laquelle est ordinairement de
sept mas cinq konderyn ( 3 liv. ) : elle a cours principalement dans
l’île de Nipon, et dans les deux capitales , Iédo et Miaco.
70. L ’itaganne ou tcho-guin,
Est une pièce d’argent blafard, longue , arrondie des deux
côtés, très-épaisse et plate , un peu concave d’un côté, marquée
de huit gros poinçons et de lettres en bosse ; et de l’autre, raboteuse,
et sans inscription.
Nota. Ita signifie en japonois plat ou planche, et ganne, métal ;
tcho, le district (1) où cette pièce a été frappée, et guin, de
l’argent : il y en a de deux espèces.
A. Le grand itaganne (2) est épais d’un doigt, long de trois
pouces , large d’un peu plus d’un, aminci vers les bords ; il vaut
soixante-deux mas, plus ou moins, selon son poids qui varie
beaucoup.
B. Le petit itaganne (3) est épais comme un double stuber de
Suède, long d’un peu plus de deux pouces, et large d’un ; il
vaut trente-trois mas , plus ou moins. , - 1
(1) Landschaft.
(2) Planche Y , fig. i 4.
(3) Planche V I , fig. i 5.
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