
g°. Uempade est le même mets que le précédent, auquel
on ajoute d e l’oignon haché, du poisson sec,-de la cannelle eu
poudre ; on fait bouillir le tout dans un pl-at avec du lait de
coco.
io°. Pour les fricadelles de polios, on fait bouillir le fruit
avant qu’il soit mûr ; quand il est réduit en pâte , -on y .ajoute
de l’oignon, de la cannelle., du poivre , de la muscade, du se l,
du pain de froment en poudre , et un jaune d’oeuf. Ce mélangé
forme une pâte qu’on divise par houlettes ; on la roule -dans du
blanc d’oeuf, et on la fait frire, soit dans du beurre seulement,
Soit dans du beurre et de-l’huile de-coco, jusqu’à oe-qu’elles
aient atteint une teinte rougeâtre. On les glace avec une .sauce
au beurre et au jus de citron.
n Q. On confit les grains et les pellicules charnue« .qui environnent
les. grains. On commence par les Gouper -en deux .ou
trois morceaux , et on les fait frire dans d’huile de coco ; -en
les retirant de la friture , on les essuie et cm dos .pose :sur un
tamis, pour que l’huiles’égoutte entièremeut.-Onlesfait bouillir
ensuite dans de la mélasse de sucre , pour les .enfermer, quand
elles sont bien séchées, dans des flacons-de verre hermétiquement
boudhés : cette confiture se conserve pendant plusieurs
mois, on en mange avec du thé. On prépare de la même manière
■ les grains bien séparés de leurs enveloppes-charnues 5 on les
recouvre de sirop dans les caraïbes , quand on veut-les-conserver
pendant une demi-année.
120. Le fias se fait avec les grains du même fruit trempés dans
du lait de coco, où'l’on démêle un -jaune d’oeuf; on les fait
frire ensuite dans de l’huile fraîche de coco.
i 3°. Les omélette-s sont un mélange de suc et de lait de
coco, de farine sèche et de jaune d’oeufs , qu’on laisse fermenter
une nuit entière.
14°. Le pei ou jambol est plutôt une sauce qu’un ragoût. On la
mange avec du poisson, du r iz , &c. On la prépare avec le polios
non mûr, qu’on fait bouillir, de la graine -de .senevé , de con-
-combre., qu’on broyé séparément dans un mortier, -pour les
mêler .ensuite-e.t en faire une pâte delayée avec .du vinaigre ; on
y ajoute du poivre -d’Espagne , .du gingembre et -.du sel bien
broyés. - '
i5°. On fait sécher .aussi ce fruit pour le manger quand il n’y
en a plus de frais. On le .cueille .des qu’il est a moitié mur, et
après en -avoir vuidé l’intérieur, on le laisse entier, ou bien on
le coupe par morceaux; on lui fait jetterun bouillon,-et quand
il a été bien .séché au soleil, .on l’ attache a la cheminée ou
dans un endroit -très-sec , pour le .conserver tout le reste de
l ’année. Les -pauvres en -mangent avec du coco pulvérisé, ou
bien tout simplement bouilli.
Je fis tout ce qui -dépendoit de moi pour transporter en Europe
quelques individus de «ces espèces , sur - tout de la plus
•petite, -dont .les fruits n’ont pas de pépins. J’en plantai cin-
•quante tiges dans une -caisse, -où elles .poussèrent très-bien. Je
pris -des graines -de -la plus grosse espece , je les semai , et .les
vis bientôt pousser dans -une autre caisse. J’ en gardai plusieurs
.dans- de -la cire., -dans du sable se c , pour les empêcher de
s’éventer.
L’ arbre puant, nommé strunt-hout en hollandois , et pou-
renne en chingulais , à cause de là mauvaise odeur qu’exhalent
son tronc et ses branches, et qui devient insupportable quand
on ratisse ce bois et qu’on verse.de l ’eau.sur ces raclures. Cette
odeur est absolument la même que celle des excrémens de
l’homme ; elle n’empeche point les naturels de prendre intérieurement
l’infusion de ce bois, on bien de la raclure melee
avec du jus de citron : c’est un excellent épuratïf du sang. Ils
en frottent aussi les parties malades du corps. J’ aurois bien désiré
yoir des fleurs de cet arbre pour en déterminer l’espèce, mais
tous les Chingulais. que j’envoyai dans les forêts m’en apportèrent
des branches sans fleurs. L ’examen de ces branches me