
pose dans un endroit pour l’année suivante. Elles.sont en cuivre ,
et d’une demi-aune de proportion (i).
Le 25 février , le che f, accompagné de quelques subrécargues
et assistans, des interprètes, se rendit à la ville pour prendre
congé du gouverneur avant de partir pour Iédo. .
Le 2 mars , toutes nos malles furent visitées ; la- caisse qui
contenoit des médicamens, fut aussi-tôt transportée-au magasin
pour y être gardée sous le scellé jusqu’au moment de notre
départ. Cette caisse est ordinairement assez grande. Les me-
dicameiis dont elle est remplie proviennent de l’apothicairene
dirigée par le médecin , et située tout près de sa demeure.
( i) Cette cérémonie se nomme lefou-
mi j et se pratique particulièrement
à Nagasaki, dans le district d’Ornou-
ra , et dans la province de Boungo.«,.
Je n’ai pu découvrir l’époque de son
institution , mais je crois qu’elle doit
remonter au commencement de 1600,.
c’est-à-dire, vers le terris où les Jésuites
furent. expulsés du Firando. Leurs
intrigues et leur complaisance à modeler
la religion de Jésus sur celle de
C h a ta , leur avoient valu un grand
nombre de partisans, qu’ils appel—
loient des convertis. Ils devinrent suspects
au gouverneur de la province ,
qui fit massacrer plusieurs «de ces convertisseurs
, et chassa les autres. Yoyez
le Recueil des Voyages de la Compagnie,
\ .’ I V , p. 2 1 1 5 Histoire du Japon
, par Koempfer , 1 .1 , p. 3o6 , et
t. I I , p- 128 ; id. par Charlevoix 9
t. Y I I , p. 336. Rédacteur.
C H A P I T R E VI I I .
Jo u R NJ l de Vambassade de la Compagnie hollandoise à
Vempereur civil du Japon, à lédo. Du 4 mars au zô juin
1776.
L e 4 mars i 776, l’ambassadeur partit de l’île de'Desima pour
Iédo. Ce départ est ordinairement fixé au i 5' ou au 16 du premier
mois de l’année japonoise (1). Notre ambassade n’étoit
composée que dé trois Européens. M. Feith , ambassadeur,
moi , qui l’accompagnois en qualité de médecin de la légation ,
et M. Kohler, son secrétaire. Nous avions une suite assez considérable
, car elle se montoit à deux cents personnes, tant
officiers qu’interprètes , valets , esclaves , &c. tous Japonois.,
En passant devant le corps-de-garde placé auprès du pont qui
joint la ville à la factorerie, nous fûmes soigneusement visités.
Mais.nos malles et notre bagage, qui étoient scellés,
passèrent debout. Tous les Hollandois et les Japonois employés
à la factorerie , tels que les ottona de la ville , les premiers et
sous-interprètes, ainsi que leurs élèves, les compradores en chef
et en second, les banjos et sous-banjos, les inspecteurs, des
kouli ou valets, et beaucoup 'd’autres , nous accompagnèrent
et traversèrent la villè de Nagasaki avec nous. Les derniers
nous suivirent jusqu’à un temple situé hors l’enceinte de la ville ,
où nous fîmes une pause. Là nous régalâmes toute la compagnie
de sakki. Les Japonois qui ne dévoient pas être de notre Voyage
se rangèrent , suivant leur qualité , le long du chemin , et
(l) Le 4 mars 1776 répondoifau i 5 tans de Nagasaki, sans doiate à cause
djogals. Le départ de l’ambassade liol- du spectacle qu’offre le cortège. Ré-
landoise est une fête pour les habi- dacteur.