
de superbes plantations de cannelliers auprès de Kaltoure et de
Matouré. Quand ces arbres auront acquis la force nécessaire, la
Compagnie en tirera plus de profit que des forêts meme , dont
Je produit diminue considérablement.
Je fixai avec étonnement dans ce jardin, un arecque d’une
hauteur prodigieuse et très-élancé : sa cime se divisoit en deux
branches, qui avoient chacune leur couronne de fleurs.
Il y avoit aussi un palmier maritime ( i ) , dont on avoit apporté
l ’amande des Maldives. Elle ne produisit sa première feuille
qu’après être restée huit mois en terre , et n’avoit que trois
feuilles la troisième année (a).
Le terrain sablonneux qui longe la cote, et que les Chingulais
nomment marendam, produit lameilleure cannelle de tout Cey~
lan. Quand on coupe les arbres qui y croissent, et qu’on les
brûle sur les lieux , leurs racines produisent de longs je ts , dont
les Européens font des badines qu’ils nomment cannelle : ils en
ont en effet l’odeur quand on les frotte. Ils ressemblent, pour
la couleur, aux baguettes de noisettiers. On m’en donnoitsouvent
en présent.
j(r) Borassus. Je crois que ce pal- lingues. Voyez une biopne figure du
rider déjà connu sous le nom de coco- port de ce palmier, de la conformation
lier de mer, ou cocotier des MalcÙvés, de son fruit, et d’une portion de régime
et qui est si remarquable par ses grosses de 0 5; fleurs mâles ( qui nepsroissent
graines ou noix didymes, dont on en' pas iexandriques , comme l ’indique la
voit une représentée.dans l’Herbarium description );7 dans le Voyagea la Nou-
amboinense de Rlumpüus ( vol. V I , vellé Guinée , de Sonnerai, planches 3
planche 8 t) , est d’un genre différent > 7 . Lami
e celui du borassus de Linné. Son (a) Fol, multipartilo-primatifid. pinfeuillage
et ses graines en sont bien dis- nis bipartilis.
C H A P I T R E Y ï I.
jg Blf I
f^orJGE à Matouré : clu & novembre au lÿ du même mois.
L e 4 riovembre, je partis de Colombo pour Matouré avec
M. Frobus, que le gouverneur avoit chargé, ait nom de la Compagnie
, de faire emballer la cannelle à Barbary, à Galle et à Matouré.
M. Scheysken venoit de partir pour faire la même opération
à Negoumbo , et pour surveiller l’embarquement de cette
marchandise.
Nous fîmes cette route dans un palenkin, espèce de litière
un peu plus ouverte qu’un norimon japonois , avec lequel il a
cependant beaucoup de ressemblance. Un bâton de bambou passé
par-dessus l’impériale de cette voiture ,-sert à la porter. On a ordinairement
pour porteurs, six ou douze Mores qui se relaient {1 i ijj
en marchant. On peut s’y tenir assis ou couché très à l’aise. Des .
rideaux que l’on baisse à volonté, aux deux extrémités et sur
les côtés, servent à vous garantir de l’extrême ardeur du soleil.
Notre itinéraire n’est pas long; cependant je vais le donner en
faveur des géographes qui pourront s’en servir pour de nouvelles-
cartes des possessions hollandoises à Ceylan.
De Colombo à Pantouré , 5 lieues.
De Pantouré à Koltéré, 3.
— à Barbary, 3 ï-
— à Neltottes, 1.
— à Amlagotte, 5.
— à Hekkede, . 3*
— à Galle , 3.
— à Belligama , 5.
Enfin à Matouré, 3 i
3i lieues.