
rer les productions de la nature. Le i 3 juin nous dînâmes à
Fousimi.
Un peu après le coucher du soleil, nous prîmes de petits
bateaux pour descendre la rivière jusqu’à Osakka, où nous
arrivâmes le lendemain matin après une navigation nocturne
des plus agréables.
Nous passâmes à Osakka deux journées extrêmement agréables
3 nous ne nous étions pas encore autant amusés dans tout
notre voyage. Nous parcourûmes la ville en norimon : nous
assistâmes à des comédies et des danses, et nous vîmes la
plus grande partie des nombreuses curiosités que renferme cette
ville. J’examinai sur-tout avec une attention particulière des
plantes très-artistement disposées dans un jardin , des .collections
d’oiseaux du pays, et une fonderie de cuivre où l’on coule
ce métal en petites barres.
Je me promenai dans la rue des oiseaux, ou l’on en voit en
effet une grande quantité : ils ont .été apportés de tous les coins
du royaume. On expose les uns en vente , et l’on montre les
autres pour de l’argent.
Il y a aussi dans .cette ville un jardin botanique bien soigné,
mais sans orangerie ; on y cultive tous les arbres, les arbustes et
les plantes qui croissent dans l’étendue du royaume.
Comme les gardiens ont la permission d’en vendre , je dépensai
tout l’argent dont je pouvois alors disposer-, pour me procurer
des plantes et des arbustes empotés 5 tels que des érables (1),
dont' l ’exportation hors du royaume est sévèrement défendue 3
une espèce de palmier semblable au sagou (2), et auquel les
Japonois attachent un grand prix, à cause de sa moelle nourrissante.
Ils ne savent pas que le même arbre croît en Chine. Je
transplantai tous ces individus dans une grande caisse que l’on
(1) Sur-tout les plus belles .espèces du pays.
(2) Cycas revoluta.
relia avec des- cercles et de la ficelle pour éviter tout accident,
Cette caisse fut embarquée pour Nagasaki, Je - Ja joignis à
une autre que j’ayois faite, à la factorerie hoUandoi'se, Je les
envoyai ensuite à Batavia, d’où on les expédia pour Je jardin
botanique d’Amsterdam.
Nous visi tâmes fous les temples (1), et les deux gouverneurs
de la ville nous donnèrent audience. ,
Ou nous £,t la galanterie de fondre du cuivre cij notre pré(
1) H existe à Osakka un temple dédié
à Ddibout, qui né le cède guère :
à. celui que la mêmp .divinité à dans la
ville de Miaco. Il fut construit vers i 6i 4
de l’ère vulgaire . par F en dey o ri., fils
du Taïcosània, souverain ecclésiastique
du Japon. Cet édifice , selon P i-
gneyra, coûta plus'de trois millions, et
renferme plus de mille statués d’idoles
colossales', sans compter les petites.' On
devoit en faire la dédicace dans la hui-
tième lune, c’est-à-dire , à la fin de
septembre ï 6i 4. Trois mille bonzes
s’étoient réunis pour assister à cette
fête soIexnn.elle ; mais le tuteur de ce
.jeune prince voulant le supplanter , lui
chercha «querelle au sujet d’une- ins-
. epiption placée sur la principale cloche
du temple de Ddibout, et vint, interrompre
la fêle en mettant le siège
devant Osakka. Cette guerre finit par
la mort de Fendeyoxi, et le vainqueur
fonda la dynastie des rois civils , qui
occupent encore le trône du Japon.
Les Jésuites avoient une maison dans
celte ville. Le 4 septembre 1.5.96., elle
fut presque entièrement renversée, de
fond en comble par des tremblemens de
terre, qui commencèrent à minuit et se
succédèrent avec ijin€ violence et une
rapidité.incéncbvables pendant le reste
de la nuit. Au bruit effroyable, que l ’pa
enten,doit sous ses' pieds., d i t .un missionnaire
, on eût cru que les puissances
infernales en venoient aux mains. Les
superbes -édifices construits par’ les o r dres
de Taxco , furent renversés. On
regretta sur-tout une tour d’une çon.s-r
truction et d’une élégance surprenantes
sur laquelle étoit gravée dette inscription
: ecouquinimo iagoura (,tour où l’on
observe la lune). Cette tour,- à’sept étages,
v.euoit d’être .terminée on se pro-
po.soit d’y faire monter des ambassàc-
deurs chinois ; ils auroient vu , du .sommet
, cent quatre-vingt mille hommes,
cavaliers.et fantassins, manoeuvrer dans
là plaine. Les greniers d’abondance ,
remplis ;de toutes sortes de comestibles,
furent également, renversés. Voyez da
, Nouvelle Histoire du Japon, composée
en espagnol par le P. Louis Pigneyra ,
p. 658, Hislor. rélalio de legatione régis
ÇinenSs p . .8.54 ,.e.t .3.6q .du t. II du re cueil
intitulé, De rebus Japonicis, Indi-
cis et Peruanis. (Note du Rédacteur. )