
mérite l’attention des naturalistes par la grande quantité
quantité de liqueur mucilagineuse et limpide qu’il rend. Lorsqu’on
met dans un verre ses branches dépouillée^ de leur
écorce, elles suent cette liqueur de tous côtés , et de l’épaisseur
d’une ligne; on l’emploie au lieu de celle que l’on tire de la
ketmie manioth (1), pour la fabrication du papier. Les femmes
en oignent leurs cheveux pour les rendre luisans.
Le camelli à feuilles étroites (2), étoit assez abondant aux
environs de Nagasaki ; il ressemble beaucoup à l’arbuste à thé,
tant pour les feuilles que pour les fleurs, qui ne diffèrent lés unes
des autres que par la grandeur.
Les feuilles Ont une odeur si agréable, que les femmes en font
souvent une décoction pour laver leurs cheveux, et les mêlent
quelquefois avec le thé pour lui donner un plus doux parfuim
On cultivé, dans des pots, une espèce d’oranger (3) très-
petit; cet arbuste n’ a pas plus d’un quart d’aune de hauteur,
et produit des fruits d’un goût doucereux, mais agréable, et
ffela grosseur d’une cerise ordinaire.
On déterre des truffes (4) grosses comme des prunes dans dif-
férens endroits; en sortant de la terre elles sont molles etbrunes,
mais elles acquièrent bientôt un goût salé et une teinte noirâtre.
Quand elles ont ce goût, les Japonois les mettent dans leurs
potages comme des morilles.
Leur sauce de soya, qui s’est introduite chez plusieurs nations
européennes, se fait avec des fèves-soya (5), de. l’orge ou du froment
et du sel. Quoique ces fèves viennent spontanément et
très-abondamment dans beaucoup d’endroits , la prodigieuse 1
(1) Hibiscus maniat.
(2) Camellia sasanqua. Flora lap.
p. 273.
(4) Lycôperdon tuber.
(5) Dolichos soya.. Y oyez Dolic du
Japon, Diction, v o l , I I ,p . 299,11°. 28v
Lam.
(3) Citrus Japonica. Flora Jap. p. 292.
consommation qu’ils font de ce farineux, les détermine à donner
un soin tout particulier à sa culture.
Je n’ai vu .que peu de galé du Japon (1) auprès de Nagasaki. Le
bois en est très-blanc , et sert à faire des peignes que les femmes
mettent dans leurs cheveux.
Les menuisiers se servent principalement de pin sauvage (2) ;
ils tirent aussi beaucoup de parti des cyprès japonois (3) , de
l’if à grandes feuilles (4) , et de plusieurs autres sortes de bois.
On cultive le gouet comestible (5) sur des couches , tant pour
ses racines;;qui sont bonnes à manger, quoiqu’un peu aigrelettes
avant d’être'accommodées , que pour ses tiges qui entrent dans
les potages.
. On mange, encore les racines de la fléchière (6), de la renouée
multiflore ( 7 ) , de l’ignhame du Japon (8), plantés sauvages
dont les deux dernières fournissent un excellent fourrage aux
bestiaux. J’en trouvai beau coup parmi les herbages qu’on appor-
toit chaque jour aux bêtes de somme de la factorerie hollandaise.
L ’arbuste à thé croît spontanément au Japon ; j’en vis particulièrement
sur le bord des terres cultivées, sur des montagnes
et des collines également en culture , mais qui ne conviennent
pas à quelques,végétaux d’une grande utilité.
(1) Myrica riagi.
(2) P in üs silvestris.
(3) Cupressus Japonica.
. (4) Taxas macrophylla. Cet arbre est
représenté parmi les figures de Koemp-
fer, publiées par.M. Bancts, planche24.
Ses fruits non ouverts en dessus., mais
portés sur un réceptacle turbiné et
épaissi, indiquent qu’il est, ainsi que
mon if du Cap (Diction, vol. I I I , p. 229,
n°. 2 ) , d’un genre particulier, distingué
du taxas, et qu’il a sans doute aussi
les fleurs mâles dispo ées sur des chatons
filiformes, garnis d’anthères nombreuses
rangées en spirale. Lam.
(5) Arum esculentum.
(6) Sagittaria sagittata.
(7) Polygonum multiflorum.
(8) Dioscorea Japonica.
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