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fois de noir et de gris, et en même tems si fragiles , qu’elles
se réduisent en miettes si on les laisse tomber sur du payé. Elles
ont beaucoup de pores si grands, qu’on les apperçoit avec les
yeux sans le secours d’une loupe. Dès qu’une personne a été
mordue d’un serpent , on applique une de ces pierres sur la
plaie , elle s’y colle et y reste jusqu’à ce que tous ses pores soient
saturés de venin; alors elle tombe d’elle-même comme une
sang-sue qui est gorgée de sang. Onia met ensuite dégorger
dans du la it, et on l’applique de nouveau sur la plaie pour s’ assurer
qu’il n’y reste plus de venin. On attribue encore à cette
pierre artificielle une grande vertu contre les fièvres putrides
ou malignes. On l’administre intérieurement pour ces maladies
en la faisant infuser dans du vin, après l’avoir réduite en poudre
; le malade boit cette- infusion jusqu’à son entière guérison
(1).
On contrefait ces pierres de manière à tromper les plus habiles
à l’inspection. Les véritables se reconnoissent à.deux signes
particuliers; i° . elles s’attachent tout de suite au front d’une •
personne qui a chaud ; 2?. quand après les avoir plongées dans
l’eau on.les applique sur la peau, elles font aussi-tôt-des ampoules
' (1) Les Anglais se servent maintenant
Sans l’Inde, del’alkali volatil avec
.le plus grand suçç.ès contre les morsures
des serpèns. Voyez la description de
M. N.... çn the hit of the serpents, dans
le tome II des Asialich researches of the
transactions o f the society instituted in
Bengal for inquiring in the antiquity,
history, Ctc\ of Asia. Calcutta, 1788.
Redaeteur,
C H A P I T R E
i 778. V É G É T A U X , &c. H t
C H A P I T R E XI.
D e s c r i p t i o n des principaux végétaux de l ’îl'e de Ceylan.
L e fruit de l’arbre à pain (1) nourrit des milliers d’indiens;
il est aussi-très-abondant à Ceylan, et l’on en mange pendant
plusieurs mois dè l’année. Il vient sur deux espèces d’arbres, à
la fois- sauvages et cultivés. Celle qui porte les fruits des plus
petits (à peu-près comme la tête d’un enfant) et sans grains,
croît1 à Colombo-, à Galle, et dans plusieurs autres endroits ;
l’autre , qui est la-plus commune dans le reste de l’île , a des fruits
plus gros et-d’un goût plus agréable; ils'pèsent trente ou quarante
livres , et contiennent jusqu’à trois-cents pépins , chacun
quatre fois plus-gros qu’une amande.-; ces-pépins servent à multiplier
l’espèce. Il sort du tronc de l’arbre un suc laiteux et
gluant; on.peut s’ëri- servir pour prendre des oiseaux. Cet arbre
vit plus d’un siècle. Les fruits-sont recouverts d’une écorce
épineuse-, molle et- épaisse, que l’on jette aux pourceaux-; on
ne mange que-l’intérieur, dont le goût approche beaucoup de
Celui- dû* choux. H's< ont une- odeur- un- peu cadavéreuse-; ils
restent pendant huit mois de- l’ année- suspendus aux troncs
et aux plus grosses branches , ce qui est un* bienfait inestimable
de- là- nature- envers l'es habitansv ■
Voici la manière la plus usitée de-préparer la grosse espèce
de fruit à pain dans l’île de Ceylan. Les babitans lui donnent
trois noms différens, suivant les différentes époques où ils les
cueillent ; ils- le nomment polios quand il n’a encore que' six
(1) J’ai déjà parlé de cet arbre in- j ’ai donné la description et cité les usa-
téressant par-son utilité (voyezla-note fi ges dans mon Dict. au mot Jaquier
du tome I , p. i48,).„que.les-botanistes ( v,ol. I I I , p. 2.07 ). Lam.
nomment en latin artocarpus , et dont
Tome I I , K k k