
T R A I T É
DES MONNOIES, POIDS ET MESURES
D U J A P O N .
L b s détails que M. Thunberg donne dans le cours de cet ouvrage
sur ces différens objets ne m’ayant point paru satisfaisant, j’ai
cru devoir en faire un T r a i t é particulier, et il m’en fournit
lui-même les principaux matériaux dans sa Dissertation sur les
monnoies japonaises (1), lue à l’académie de Stockholm le 25 août
177g - je l’ai traduite en entier avec des additions tirées de
différens ouvrages, que j’aurai soin d’indiquer en note.
~L.es Japonois ne comptent pas par lha'éls, comme les-Chinois ,
mais par mas, dont dix font un thaëlj ainsi, au lieu de dix thaëls ,
ils disent cent mas, et mille mas au lieu de cent thaëls ; et pour
faire les appoints, ils ont différentes monnoies en or et en argent,
en cuivre et en fe r , qui répondent assez à celles de France
et aux rixdalles d’ argent et de cuivre d’Allemagne, Ils ne connaissent
point le papier-monnoie, mais ils paient tout en argent 1
(1) întrades-tal, om de mynt-soHer,
sam i aldre och sednare tider blifvit stagne
ach varit gangbare at i lejsare domet
Japan : bailee for kongl. vetensekaps.
academiën den 2 5 august t y y g , af C.
P. Thunberg. Stockholmhos J. G. Lange
» 1779- Cette dissertation a été traduite
et publiée en allemand par J. T.
P y l , à Stendal en 1784, et ert liollan-
dois dansde troisième volume des Verhandelingen
van het Bataviaasch, âe.
(Mém. delà Société de Batavia), que
j ’ai eu souvent occasion de, citer dans
mes notes. Mon intenti.on étoit d’abord
de la mettre au commencement de ce
volume ; mais j’ai cru qu’ellë seroit
mieux placée à la suite de Vexplication
desfig. donnée par le citoyen Lamarck.
( Langlès , réd. )
comptant et frappé par ordre du Gouvernement. Cependant,
comme les mêmes pièces ne sont pas toujours de la même
grandeur, les marchands ont la précaution de les peser avant
de les recevoir} leurs balances sont décrites dans le voyage
même, à l’article du commerce , page 353 de ce volume, ej on
peut en voir la forme' sur là planché 2, fig. 2.
Les monnoies du Japon sont simples, unies, la plupart n’ont ni'
bourrelet ni cannelure sur les bords} On n’y remarque point ces
enjolivement de nos monnoies européennes} presqu’aucune n’a
une valeur fixe : c’est pourquoi chaque marchand les pèse et
y appose son poinçon, pour indiquer que la monnoie est de poids
et de bon aloi. On voit beaucoup de Ces petits poinçons sur les
kobang anciens et modernes , sur lés itchib, et principalement
sur les grosses pièces d’argent.
Aucune de ces pièces , excepté les daikokogiiin, ne porte d’effigie
ni de millésime, pour indiquer l’époque de leurfahrication.
Le docteur Koempfer, qui visita le Japon quatre-vingt-cinq
ans avant l’arrivée de M. Thunbérg dans le même royaume , a
fait graver sur la carte de la ville de Nagasaki (1) , plusieurs
pièces de monnoie qui avoient cours à Cette époque.
Il y avoit dès-lors plusieurs espèces hbrs de cours, et depuis
on en a introduit de nouvelles , dont lé nombre augmente
chaque jour.
Les Japonois emploient quatre métaux â la fabrication de
leurs monnoies} l’o r , l’argent, le cuivré, et le fer.
Ils n’ ont que deux hôtels impériaux des monnoies, où l’on
frappë_des pièces d’or et d’argent} l’un à , Méaco , l’autre à
îédû. Chaque prince particulier fait battre une monnoie qui
a cours dans tout son domaine. Cette monnoie est généralement
de cuivré (2).
(i) Histoire civile et naturelle du Japon,
par Koempfer, planche .19.
(2) Ingeel japan zyn maar twee
keizerlyke muiithuyzen, te Meaco en
p p p 2