
paroissent contraires à la justice e tà laraison; ils ne veulent'pas
que les richesses assurent à leurs propriétaires l’impunité des
crimes. Tous les meurtriers sont punis de mort, ainsi que leurs,
parens et tous ceux qui ont négligé de secourir la personne
attaquée lorsqu’ils le pouvoient. La même peine est prononcée
contre ceux qui tirent le sabre , contre les contrebandiers et
leurs complices , c’est-à-dire , les vendeurs et acheteurs'. Toutes
les sentences de mort passent sous les yeux du conseil d’Iédo,
qui les signe après que l’affaire a été bien instruite par un tribunal
légalement institué pour recevoir toutes les dépositions à
charge et à décharge. On coupe la tête aux criminels avec un
sabre dans la prison. C’est le supplice le plus usité. On les met
quelquefois èn croixr ou on leur fait subir d’autres tortures;
alors ces exécutions sont publiques (1).
Les coupables que l’on ne juge pas dignes de la mort, sont enfermés
pour le reste de leur v ie , ou exilés dans quelques îles
éloignées , et leurs biens confisqués.
Tous les habitans d’une rue se trouvent quelquefois impliqués
dans un crime commis auprès de leurs maisons, et sont punis
aussi rigoureusement que le coupable même. Les maîtres sont
responsables de leurs valets , les parens de leurs enfans, à proportion
du peu de soin qu’ils ont mis à les surveiller ou à des
instruire ; car on regarde la faute de ceux-là comme une suite
naturelle de cette négligence, que les juges punissent aussi
rigoureusement que la complicité.
Les prisons ne sont pas plus belles au Japon qu’en Europe ;
(1) Notre auteur oublie d’observer
que'les gentilshommes ont ordinairement
le choix de là m ort, et qu’ils se
la donnent eux-mêmes en sc fendant le
ventre avec un sabre, court. Un de leurs
amis se tient auprès du mourant pour
lui prêter la main s’il venoit â foiblir ou
à s’évanouir au milieu; de cette affreuse
opération. Voyez la gravure qui représente
lé supplice d’un noble Japonois,
dans les Observations de Caron sur le
Japonj t. I l , p. 1 q de la collection, de
divers Voyages curieux de Melchisodech
Thévenût. Note du Rédacteur.
mais elles doivent être beaucoup plus saines, à cause de la propreté
qù’on y entretient (1). Il y a une chambre pour donner
la question aux accusés, une autre pour les exécutions secrètes,
une cuisine, une salle à manger et une salle de bains.
Les impôts ne sont pas également répartis dans tout le royaume;
ils diffèrent pour les habitans de la ville et pour ceux de la
campagne^-Outre les présens considérables que le Coubo reçoit
annuellement des princes particuliers et de la compagnie hol-
landoise, il tire encore un certain revenu de plusieurs villes et
provinces désignées pour son entretien.
Les princes particuliers touchent le revenu de leur gouvernement
et des villes qu’il contient, et ce revenu est proportionné
à l’ étendue de la province, à sa situation, à sa population
et à sa culture. Les maisons sont imposées d’après l’espace
de terrain qu’occupe leur façade sur la rue , sans y comprendre
les présens à faire aux gens en place, et la somme fixée pour
l’entretien des temples:.
La ville de Nagasaki, par exemple, renferme quatre-vingt-dix
rues et soixante-deux temples., dont les revenus sont évalués
près, de ,trois mangokf.
La taille que paient les habitans de la campagne est proportionnée
au produit de leurs champs, et s’acquitte assez volontiers
en riz. Les forêts et les champs peu cultivés paient moins.
Un trésorier est chargé de percevoir ces impositions. Les
champs sont divisés en trois classes, suivant leur fertilité. Celui
(1) Le sensible et philan trope Howard
, le patron des prisonniers, auroit
encore pris des leçons d’humanité dans
les: cachots' de la Chine et du Japon.
Nous regrettons qu’il n’ait point lu les
Viyages de Fernand - Mendez Pinto
avant de composer son précieux oiivrage
furies prisons : il y auroit vu que
des sociétés de consolateurs sont uniquement
occupées à la 'Chine du soin
d’adoucir le sort des malheureux prisonniers
, et que des avocats sont char»
géa de les défendre. Rédi
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