
merçantes de tout le Japon , a un mille japonois de long. Une
rivière la traverse et va se jetter dans la mer. Malheureusement
on 'a laissé le port se combler, au point qu’il n’y a plus
que les barques et les petits bâtimens qui puissent y entrer. Elle
forme un quarré oblong. On a établi des corps-de-garde à toutes
les portes. A l’une des extrémités delà ville et près de la rivière ,
est une belle citadelle bien fortifiée à la manière du pays , environnée
de murailles et de fossés, et flanquée de hautes tours.
Le. prince de là province de Kokoura y réside avec sa cour.
A quelque distance de cette ville/deux jeunes gentilshommes
vinrent à notre rencontre . de la part 'de ce prince ; ils nous
firent traverser la ville pour .nous Conduire : à notre auberge.
Nous y fûmes bien logés' fet’'traités. Nous-ne partîmes que -le
lendemain après-midi.
Selon un usage: établi depuis long-tems, nous distribuâmes
'ici une petite gratification d’un ,_thaël et cinq mas , environ une
rixdalle et demie (1) , aux valets que le gouverneur de Nagasaki
nous avoit' donnés pour nous servir pendant tout- le voyage.
Nous occupions, dans toutes les auberges"; le corps-de-logis
de derrière , qui est le plus commode de la maison. Il donne toujours
sur un parterre orné de différens arbustes , de buissons ,
de plantes et de pots de fleurs», où l’on peut se promener. Il
y a tout auprès une salle de bains pour l’usage des-étrangers. ."
Les plantes qui ornent le: plus communément ces parterres ,
sont le pin sauvage (2) , l’azalée des Indes (3), la chrysanthème
des Indes (4) , &c. Je remarquai aussi deux arbres nommés:, l’un ,
(1) Six livres de notre monnoie. arbuste intéressant pour la bgauté dp
Rédacteur. | se4s fleurs , et qui sert, en effet, dans
(2) Pitius silvestris. les Indes et a la Chine, à Tornè-
(3) Azalea.Indica. Tsutsusi. Koempf. ment des parterres , est cultivé à Pa-
Amoen. t. 846/ ...... ... : ris depuis quelques années. Il y fleurit
(4) Chrysanthemum Indicum. Cet très-tard ; c’est-à-dire > vers la fin de
aukuba ,
aukuba, et l’autre nandina, qui, selon un préjugé du pays ,
portent bonheur à la-maison dont ils dépendent. Le corps de bâtiment
qui donne’ sur la rue forme un attelier ou une boutique.
La cuisine et les appartemens des gens de la maison sont dans
l’intérieur. Les étrangers occupent la partie la plus reculée et
la plus tranquille , où ils ne-peuvent être incommodés'par le
bruit de la rue.
Les maisons, en général, sont spacieuses, mais elles n’ont jamais
plus de deux étages. Le bas seul est habité. Le reste sert
de grenier. Elles ont un extérieur très-singulier, mais très-propre.
On les croiroit d’abord construites en pierres, par l’industrieuse
disposition des morceaux de bambou entremêlés de mortier, qui
forment la cage. L ’intérieur .se distribue en plusieurs chambres,
selon le goût du propriétaire. Les cloisons qui forment ces distributions
intérieures ; sont simplement des châssis sur. lesquels
on colle du papier fort et transparent. Ces châssis s’ajustent
avec autant de célérité que de justesse dans deux coulisses
pratiquées aux planchers supérieur et inférieur. C’est ainsi'que
dans notre voyage on formoit aussi-tôt des chambres pour nous
et pour les gens de notre suite. On n’ouhlioit pas non plus la
salle à manger, qui ét-oit plus grande que les autres chambres.
Ces cloisons se placent et se déplacent en un moment. Les voisins
ne voient pas bien ce qui se passe les uns chez les autres
mais ils s’entendent très-distinctement. Les Japonois n’ont aucun
meuble, pas meine de bon lit. Il nous falloit donc étendre tout
simplement sur des nattes nos matelas et nos couvertures. Les'
naturels qui nous accompagnoient en faisoient de même ; leur
lit étoit encore plutôt prêt et plutôt enlevé que le nôtre. Au
l’automne. Ses fleurs, dans notre cli- mis. D’après cette observation il sera
mat, ont leur réceptacle chargé, tic. , nécessaire de ne plus les ranger parmi
petites paillettes sélacées , ce qui leur les chrysanthèmes. Lam.
donne le caractère véritable des anthe-
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