
du chaud rend* ces espèces d’incommodités très - communes.
Nous arrêtâmes , pour les prendre ànotre retour, deux articles-,
essentiels , d’un débit avantageux , du riz , qui est. ici excellent
et du charbon pour la. cuisine et le chauffage des appartemens.
Le 12 mars , nous nous embarquâmes sur un grand vaisseau
japonois, long de quatre-vingt-dix pieds, que la Compagnie
hollandoisé loue chaque année à Fiogo. Elle paie quatre, cent
quatre-vingts rixdalles pour un voyage de cent trente petits
milles , qui ne dure pas plus de huit jours quand le-vent est bón,.
Un autre bâtiment monté par les gens de notre suite et chargé
de nos bagages, marchoit de conserve avec nous. _ -
Nous occupâmes, la cabine , nos banjos eurent une chambre-
particulière d’un côté, et les Hollandois la plus grande partie
de l’autre ; car cette portion du bâtiment étoit divisée en deux
parties ; l’une formoit une très-petite chambre pour l’ambassadeur
tout seul, le secrétaire et moi couchions dans l’autre ,-
qui étoit un peu plus grande , et qui servoït aussi de salle à
manger. Les interprètes et les employés occupoient le reste
du bâtiment. C’étoit un des plus grands que l’on, construise dans
lés chantiers du Japon. Il avoit.environ- vingt-cinq, pi-eds de large
sur l’arrière , et étoit extrêmement évasé au milieu , à cause
de l’immensé grandeur de son gouvernail, que l’on pouvoit lever
à volonté. Cette étrange forme est prescrite par le Gouverne-
jjjent, et il est expressément défendu aux comatructeurs.de
s-’ en écarter , afin d’ empêcher -les navigateurs japonois- de-
perdre les côtes de vue et d’aller en pleine mer. La quille est
très-élevée tant à l ’avant qu’à l’arriere. Ces-vaisseaux sont en,
sapin ou en cèdre, mais bien-moins forts que ceux des Euroteilles
de verre dans lesquelles ils l’en- toire , tes Arts et les Sciences des Chi-
ferment pourraient a.isêi former pour ni'is , t . "V I I I , p. 267 , une yotise in-
lious IM article de commercé'. Voyez téressante sur les objets de commerce à
dans' tes Mémoires' concernant l’Uis- importer à la Chine. Note duRédact..
péens. Us ne portent qu’un mât dans les tems 'Calmes, et vont
assez rapidement à la rame. Quand ils mouillent dans un port,
ils s’appuient sur deux poteaux plantés exprès pour, leur servir
d’affourche , et l’on couche le mât sur le pont ; et pour peu
qu’il fasse froid ou qu’il pleuve,- o-n étend la voile sur tout le bâtiment,
ce qui fait un excellent abri pour les gens de l’équipage.
Il y a bien un pont, mais, la cabine en occupe la plus
grande partie , e t . son toit forme un autre pont sur lequel on
peut marcher , et l ’on couche le mât. Dans lès grands bâtimens
et dans les yachts , cette cabine est capable de contenir un
grand nombre de personnes. On peut aussi la- distribuer comme
l’intérieur des maisons , en différentes chambres, toutes fort
bien tapissées , avec des nattes de paille de riz sur lé plancher.
Cette cabine est plus large que le vaisseau, et excède d’une
bonne aune de chaque côté , ce qui ne produit pas un très-bel
effet. L ’intérieur est éclairé par des fenêtres percées sur les côtés.
Enfin, nous mîmes à la voile pour Kamirô, ville située à
trente-six milles- de Simonoseki- A peine avions-nous fait Sept
a illes , qu’un vent contraire s’élevant nous força de mouiller
à Nakassima. Comme loin de baisser il sembloit nous menacer
d’une tempête , il fallut lever l ’ancre et rétrograder de quatorze
milles pour nous réfugier dans un port plus sûr et plus commode
que celui où nous voulions d’abord relâcher. Nous attendîmes
trois' semaines à Kaminoseki, c’est-à-dire , jusqu’à ce que lé
vent eût fait place à un autre-plus favorable et moins violent.
Le tems étoit tellement rafraîchi, qu’il nous fallut faire du feu-
dans nos chambres , e t , malgré cette précaution ,.nous gagnâmes
encore des rhumes.
Après avoir attendu long-tems, nous vîmes enfin s’élever un-
vent favorable. Nous levâmes-l’ancre et tirâmes droit vers Djino-
Kamorou , où nous surgîmes. Pendant cette courte traversée ,
nous voguâmes, toujours entre des îles de toutes grandeurs ?
ces parages en sont remplis