
acquiert même la consistance du suif, de manière qu’on peut
en fabriquer des chandelles, qui ne sont pas cependant d’un
Usage aussi général que les lampes. L’huile que l’on exprime du
camphrier, &c. (1), du sumac à Ternis (2), et de l’azedaràch (3) ,
sert également à faire des chandelles; mais ils ont généralement
des lampes dans lesquelles ils brûlent différentes espèces d’huile,
comme celle d’abrasîn ou driandre (4), celle de navette du Levant
(5) , qui est la plus commune. On emploie pour la friture
et la cuisine en général l’huile de sesame (6) , qui est très-
douce et très-agréable.
L’érable à sucre (7) n’est pas, je crois , un arbre indigène au
Japon, et l’on ne l’y cultive pas même encore. Cependant les
interprètes me dirent que leurs compatriotes' savoient la manière
d’extraire le sucre renfermé dans des cannés , qui venoient d’un
arbre qui croît dans les îles voisines du Japon. Ce sucre est assez
agréable, mais brun et même dégoûtant. Ainsi dans le cas où
l’on regarderait ce sucre comme dèjiiée de première nécessité,
c’est la seule de cette espèce que les Japonois soient obligés
de tirer des étrangers. Du reste, leur pays produit abondamment
tout ce dont ils ont besoin pour se nourrir et se vêtir. En un
mot, ils trouvent chez eux tout le nécessaire imaginable, même
le superflu, qui fait partie du nécessaire des nations civilisées.
Malgré sa prodigieuse population, ce royaume jouit de la plus
grande abondance ; la disette s’y fait rarement sentir. Cependant
il a éprouvé les horreurs de la famine , mais à des époques
bien éloignées. Lafrugalité des habitans et les soins qu’ils donnent
à l’agriculture, font plus, comme on voit, que toutes les su-
(1) haurus carjvphorp. et glaucq.
(2) Rhus vemix. _
(3) Meliaazedarach. Illustr. des genres
9t. 35a.
(4 ) Dryandra cor data. Bancs et
Koempf. t, 23.
(5) Bràssica orientalis.
(6) Sesamum.
(7) Acer saccharinum,
blimes
1mi
blimes spéculations de tous nos profonds économistes et politiques.
Mes coursés botaniques dans.le voisinage de Nagasaki et dans
1 île de Kosido, me procurèrent plusieurs plantes remarquables ,
dont je me contenterai de citer les plus utiles.
La racine de squine (1) croît par-tout,en grande abondance.
Cependant les Japonois en achètent pour des sommes considérables
aux Chinois? Ils l’emploient en décoction dans plusieurs
maladies, sur-tout pour épurer le sang.
Les interprètes me. surent beaucoup de gré de leur apprendre
qu’une racine 'aussi utile croissoit spontanément dans leur
pays" (2).
' Les figuiers Sauvages (3) croissent dans les endroits pierreux,
et leurs racines se cramponnent autour des cailloux ■ on en
mange quelquefois les fruits, qui ne sont pas plus gros que des
prunes^
Le lizeron (4) vient spontanément, et on le cultive aussi ; il
a des racines blanches et noires : ces dernières servent, de purgatif.
Le fagarier ou le buisson à poivre (5) se trouve par-tout;
ses fruits étant murs, ils ont , ainsi que ses feuilles , un goût
d’épice assez désagréable. Ils sont échauffans ; on en met dans
la soupe en guise de poivre ;;la coquille du fruit se prend pour
les vents et pour la colique. On fait, avec les feuilles*pilées et 1 2
(1) Smilax China. Koempf. Amoen.
p. 782.'
(2) Si les Européens neportoient que
des connoissances de cette espèce dans
les contrées lointaines qu’ils visitent,
ils n’y éprouveroient pas tous les désa-
grémens auxquels ils sont exposés. A
Tome I I .
la vérité, ceux qui cultivent des sciences
aussi. utiles n’exr.itcroient guère les
soupçons de leurs hôtes. Rédacteur.
(3) Ficus pumila et erecta.
(4) Convolvulus nil.
(5) Fagara piperita.
P p