
lagnes et des ro.chers .escarpés hérissent les côtes baigné,es par
une mer orageuse et toujours agitée. Tous ces parages sont peu
connus des Européens, et ,ce n’ est même qu’en tremblant qu’ils se
hasardent daiis ceux que l.es navigateurs fréquentent. Ils ne
trouvent, de tous côtés, que bas-fonds , sable et mauvais ancrage.
Autrefois les Portugais et les Hollandois mouilloient à
Firandp ; mais ce port est maintenant fermé .coijime tops les
autres , excepté celui de Nagasaki (1).
Nous avons déjà vu que dans la rade d’Iédo l’eau étoit si
basse , que les petits bateaux approchent difficilement du ru
vage ; les gros bâtimens sont obligés de s’arrêter à une grande
distance. Un vaisseau Européen ne pourroit pas approcher du
rivage de plus de cinq milles.
Parmi les plus hautes montagnes du Japon, on cite celje de
Fousi (2), dopt la cime per,ce les nuages : ,oij l’app.erçpit à la
distance de plusieurs milles.
La plu? grande partie -des montagnes est couverte de bois j
on cultive celles qui ne sont pas trop escarpées.
La qualité du terroir des vallées et des plaines varie ; mais
généralement le sol est composé de terre grasse ou de sable ,
quelquefois de l’un et de l’autre mêlés ensemble ; il est au total
assez bon. La culture, les.engrais , la pluie et la chaleur contribuent
infiniment à sa fertilité.
La chaleur, en été , est .extrêmement v iv e , et ne serpit pas
même supportable , si le vent de la mer ne procurait de la fraîcheur.
Il en est de même du froid ; quand les vents nord et nord-
est soufflent en hiver,-ils semblent donner au froid une nouvelle
activité, et le font même paraître plus piquant qu’il ne l’est réel-
(1) Voyez ci-dessus , p. 9.Us furent les Chrétiens. Note du Rédacteur,
expulsés de Firando en i 64o , et on (2) Voyez ci-desus, p. 87.
démolit tous les édifices construits par
enient, car au milieu d’e certaines1 bouffées' dé’ veut, on croit
sentir des traits de glace qui pénètrent dàtïs le corps'.
Le teins est continuellement variable, et il pleut presque toute1
bandée ,• sur-tout vers la mi-été’, dairs l:es mois’ nomnïés,• à‘cause
décela1,- in'ois pluvieux (r)J. L ’on- a- attribué à; ces- pluies' auôn-
dànfes la- Fertilité' et la grande population1 de’ ce royaume. t)u
entend souvent gronder le tonnerre ; les ourag’ari's ét les tréni-
Memëns de férré' sont assez fféqùens.
Oh aura- une juste idée dit climat du Japon , en jettant un
coup-d’ceilsur mes observations météorologiques, dont j’ai dresse
ùn‘ tàbléau-qu’on trouvera ci-après. Comme’ c’ést’ jusqu’à présent
les1 seules observations de ce genre faites au Japon , je les'donné
daiis tous leurs détails’; elles ont été faites' én grande p'artie
dans les cantons méridionaux , d’abotd darisl’îlé de Dèsima, près
de Nagasaki, pendant notre voyage à la cour d’Iédo', et dans0
cette ville même. Je me suis servi du thérràoihètre de Fahrenheit
,.qui eSt- di-vïsé en cerit douze degrés’ , avec un verre doublé’
et du vif argent, qui, comme on sait, marque le' plus0 léger changement
dé température'. IÎ;étoit toujours- attaché en d'ehbrs de
nos fenêtres, en plein air, du côté du nord." Lé p'ôiht dé congélation
est au 32e degré.
La plus’gr'àhde chaleur, à Nagasaki, à été de 981 dégrés1 au
mois d’août, et le plus grand, froid de’ 35 degrés', dans' lës1
matinées du mois de janvier. Le froid v in t, cette année-ci,
plus tard que de coutume , et dura moins long - tems ; nous
allumâmes aussi plus tard le feu de nos cheminées.
Quoique je n eusse pas de baromètre , voici cependant les
observations que j’ai pu Taire.
i° . Les vents E. N. et N.-E. sont très-froids, les vents S. O.
et S.-O. plus chauds; ces derniers viennent du côté delà mer.
Quand il pleut, le tems ne tarde pas à s’adoucir.
(1) Satsouki.