
Sinon gui pat une autre route (1) , et traversa la baie d’O-moura,
Mais pour l’éviter, nous fîmes un plus long détour en prenant par
Isafaja, sans passer cependant parla grande baie de Sima-
bara, comme fitKoempfer l’année suivante, à son second voyage
à la cour (2).
Le 6 nous fîmes trois lieues dans la matinée pour nous rendre
à Orissino.,, où nous visitâmes les bains sulfureux :: nous fîmes
encore trois milles et demi avant de dîner, àTâkkivo. L ’après-
midi à Oda en passant auprès de Svota, trois milles et demi ;
de-là à Otsinsou où nous; couchâmes , deux milles et demi.
Les bains chauds, ou plutôt houiüans, sont enfermes dans une
enceinte , avec- une belle maison qui en dépend pour la commodité
des malades. Ils sont assis dans des baignoires; où viennent
aboutir des tuyaux, qui, en tournant des, robinets , leur procurent
autant d’eau froide et d’eau chaude qu’ils, en veulent.
Le même local renferme dès chambres très-commodes pour se
reposer et dormir après le bain , et des promenades charmantes. -
On trouve un grand nombre de ce s établissemens au Japon,,parce
que les naturels,prennent les bains dams beaucoup de maladies,
telles que la vérole , la paralysie, la gale , les rhumatismes , &c.
Svota est connu pour ses cruches d’une terre brune et bien
cuite. Ce sont les plus grandes que l’on commisse -T car elles
contiennent plusieurs tonnes. Les Hollandois en achètent une
grande quantité qu’ils transportent à Batavia ou dans d’autres
comptoirs de l’Inde , où ils les vendent très-avantageusement;
, elles servent à contenir l’eau dont on fait sa boisson journalière.
Elle s’y conserve très-fraîche , très-pure et très-saine, car elle
y dépose tout son sédiment.
Nous n’ avions e u , depuis notre départ de Desima , que- des
(1) Histoire du Japon, tome I I , p. 382.
tome I I I , p. i 58.
chemins montagneux et pénibles ; mais une fois entrés dans la
province de Fisen, nous trouvâmes une contrée plus fertile , des
villages plus voisins les uns des autres et plus considérables ; car
‘certains ont un demi-mille de long, et ne sont quelquefois séparés
du suivant que par un ruisseau , un pont 3 &e.
Toute la contrée est soigneusement cultivée •: on y voit des
champs de riz, &c.
La province de Fisen est aussi connue par ses belles porcelaines.
J-en avois déjà vu beaucoup à la foire de la factorerie
; mais dans mon voyage je n'oubliai pas de recueillir tous
les renseignemens possibles sur les lieux. On pétrit cette porcelaine
avec une terre très-blanche et très-fine, qui ne se travaille
qu'avec beaucoup de peine ; mais on -est bien récompensé de
ses peines, par l'extrême blancheur et le diaphane de la porcelaine
(1).
Le 7 nous traversâmes la grande rivière de Kassagkva : à
un mille au-delà est située la ville de Sanga, longue d'un mille et
demi; et trois' milles plus loin une autre ville moins considérable.,
nommée Kansaki. Nous dînâmes à moitié chemin à Fiosabara 5
nous passâmes ensuite par Nakabara, à deux milles de Kansaki,
par Todoriki, à un peu plus d'un mille, et nous couchâmes à
Taysero , qui est à un mille de Todoriki.
(1) L ’ancienne porcelaine du Japon
est plus estimée que celle de la CHne.
Celle d’aujourd’hui a un peu dégénéré;
on croit même que le secret de préparer
la matière est en partie perdu. On
n’en fabrique que dans la province de
Figen, et l ’on tire l’argille du voisinage
d’Arésima et de Sourata. I l est
probable que les Japonois ont reçu ce
secret, ainsi que beaucoup d’autres procédés
relatifs aux arts , dès Chinois,
qui fabriquoient déj à de la porcelaine
sous la dynastie des Hans , c’est-à-
dire, cinq cenLs ans avant l’ère vulgaire
; tandis que les Japonois , qui
apportèrent leur , premier tribut à la
Chine en 57 de notre ère, étoient encore
à demi-sauvages , et n’avoient ni
sciences, ni arts. Voyez Histoire du
Japon , par Charlevoix , t. I , p. 56 ;
Mémoires concernant l’histoire, les sciences,,
les arts, âc, des Chinois, t. I I ,
p. 464 et 465, Note du rédacteur.
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