
Le port de Galle est environné de bons remparts, et forme
une baie d’un accès un peu difficile (i), C’est dans ce port que
viennent aborder tous les bâtimens destinés pour l’Europe ou
pour les Indes. Ils viennent y compléter leur cargaison.
Nous mîmes à la voile par un vent très - favorable ; le 1 1 ,
nous passâmes la ligne, et le j6 mars nous étions déjà au-delà
du tropique du capricorne. Notre navire , capitaine Koch,norvégien
, étoit chargé d’environ quinze cens balles de cannelle provenant
des arbres cultivés aux frais de la Compagnie, et un peu de
cannelle de Candy, en outre un grand nombre de ballots de toile
de coton de Surate et de Jatacoryn , avec du poivre de la côte
de Malabar.
Les officiers emmenèrent pour leur compte plus de trente
esclaves , qu’ils . vendirent très - avantageusement au Cap de
Bonne-Espérance ; tous ces esclaves étoient. mâles , les uns de
la côte de Malabar, les autres, mais en petit nombre , de Pam-
pouse , avec des cheveux crépus. Je fus occupé pendant plusieurs
jours à m’assurer de ceux qui avaient eu la petiter-vérole
ou la rougeole, à prendre aussi des mesures pour prévenir les
ravages de ces deux maladies contagieuses. Ces précautions sont
d’autant plus nécessaires, que si un marin de notre équipage en
eût été attaqué , il nous auroit fallu mouiller à Robben-Eyland,
et y faire la quarantaine avant d’ être, reçus au Cap ; car dans
cette colonie on craint la petite-vérole et la rougeole autant que
(1) La pointe de Galle est située1 dans
la partie méridionale de Ceylan 5 sa
longitude est de
80 des. 1 m. 3o s. selon Huddart.
go — y — » — selon Dundas..
80 — 17 — » —■ selon West.
8o — 8 — ,3p — pour terme moy.
Sa latitude est de
i 3 min. 45 sec. selon Vàn-Keulen.
10 — — )> — ■ selon d’Après.
3 -----» <—• selon d’Anville.
8 min. 55 sec. .ou g min. pour terme
moyen..
Memoir o f a map. o f Hindoostan by
Rennel, p. 45-46. (Rédacteur,)
la
la peste ; cependant les côlons ne connoissent pas l’inoculation,
ou au moins ne-la pratiquent pas, non plus que certains moyens
Salutaires imaginés par les Européens contre différentes maladies
épidémiques, capables de dépeupler des provinces entières.
Là maladie vénérienne attaqua généralement les gens de notre
équipage'durant la traversée ; nos matelots et nos esclavés
l’avoient gagnée avec les femmes publiques de l’île de Ceylan.
A la hauteur du 3o ou 35e degré de latitude méridionale,, nous
éprouvâmes des tempêtes furieuses , accompagnées d’éclairs et
de tonnerre, arec de la pluie, de la grêle et de la neige, qui ne
tarda pas à se fondre.
Le 28 mars , pendant que le tonnerre grondoit, nous apper-
çûmes une houppe de feu électrique au sommet des mâts.
■ Le 7 avril, et pendant les nuits suivantes., beaucoup de longs
vers luisans (1) tombèrent sur le. pont du navire ; iis vendent
du côté d’où le vent souflloit. Ils me parurent tomber des-mâts
et des vergues , mais non pas des voiles. Quand on les écrasoit
avec le pied ou autrement, ils rendoient une lueur phosphorique;
Je ne découvris sur leurs corps aucune marque d’aîle. On prés
tend, ètje serois assez porté à le croire, qu’ils grimpent an haut
des-mâts par le moyen de leurs nombreuses pattes, le vent èn-
suite les abat sur le pont.
Le 22 avril , à la hauteur du 45 ou 46e degré de latitude;
à quelque distance du Cap de Bonne-Espérance, nous découvrîmes
à midi une iris sur la surface des eaux; il faisoit beaucoup
de vent, le soleil étoit à son zénith N. N. O. ; cet arc-en-ciel
se dirigeoit vers le S; S. E. Il commença par former une courbe
parallèle à l’horizon; cette portion de cercle s’éleva peu à peu;
et formaune bande immense bordée d’un rouge foncé. Les deux
(1) S c o lo p e n d r e s ele ctr ic c e . Ne seroit-
çe pas plutôt des individus'du s c o lo p e n -
d r a p h o s p h o r é a de Fabricius, ou de
Tome I I .
quelqu’espèce de néréides, vu que le
s c o lo p e n d r a e le c tr ica . n’iiabife pas ordinairement
la mer 2 L a m .
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