
reaux. Ces miso ressemblent beaucoup aux lentilles; ce sont de
petites fèves de dolic du Japon (1). Le miso ou la sauce de soya
constitue la principale nourriture des Japonois. Les personnes
de tous les rangs, grands ou petits, riches ou pauvres, en
mangent plusieurs fois par jour pendant toute 1 annee. Voici
de quelle manière on la prépare. On fait cuire les fèves jusqu à
ce qu’elles soient un peu amollies. On les mêle avec égale quantité
d’orge ou de froment ; on laisse fermenter ce mélange pendant
vingt-quatre heures dans un endroit chaud; on y ajoute
ensuite une même quantité de sel et deux fois et demie autant
d’eau ; on conserve le tout dans un pot de terre »bien ferme,
pendant deux mois et demi, en observant de le remuer pendant
les premiers jours. Après le tems nécessaire, on presse cette
liqueur et on la. conserve dans des tonneaux. Les habitans de
certaines provinces font mieux leur soya que d’autres. Au reste,
plus il vieillit, plus il se bonifie et s’éclaircit. R est toujours
brun , et son principal goût est une' salure agréable. Ils se nourrissent
aussi de poisson bouilli ou frit dans l’huile.
Ils mangent beaucoup d’oiseaux domestiques ou sauvages. Les
pauvres , dans plusieurs endroits , ne vivent que de chair de
baleine. Cette chair, comme on sait, est extrêmement grossière
, rougeâtre et même dégoûtante. J’en ai vu souvent exposée
dans les rues de Nagasaki , en allant a bord de notre navire.
Ils emploient, pour accommoder leurs mets (2) , plusieurs
( 1 ) Dolichos' soja. Lam. .Diction.
n°. 28.
(a) Ils mettent du sel dans la plupart
d.e leurs ragpûts , car ils l ’aiment
beaucoup , ' ainsi que le sakki et l’eau
chaude ; l’abstinence de ces alimens
pendant le carême, étoit pour eux une
grande privation , dont les missionnaires
leur savoient infiniment de gré. En
la quaresma unos non comian sal que entre
ellos se tiene por grande penitencia,
otros non Vivian vino} ni el cha, ni àgua
caliente qü'é son las cosas ordinarias que
biven, &c. Voyez Relacion annual de las
cosas que han hechos los Padres de la
C. de J. en India oriental y Japon, en
espèces d’huiles. Les plus, communes se tirent de la graine de
sesami, de tsoubakf (.1), de kiri (2) , d’abrasin (3) , d’azeda-
rach, &c. Ils se servent aussi quelquefois d’huile de sumac du
Japon, &c. (4) et de guigho. Us mettent beaucoup de champignons
dans leurs ragoûts et des fruits de morelle melongene (5),
ainsi que des racines de patates (6), des carottes, des oignons et
des fèves. .
Le dessert est composé de figues , de k a k i, démarrons, de
noisettes , de poires. On est quelquefois,assez, heureux pour
transporter ce dernier fruit sain et sauf jusqu’à Batavia. Us: ont
aussi des oranges, des citrons , des apelsines, des pompel-
mouses (7), des raisins, &c. &c.
Parmi les nombreux poissons qui servent à la nourriture des
Japonois., je me bornerai à indiquer ceux qui ont l’honneur dè
figurer sur les tables des grands et des riches.
Le ta y , par exemple, que les Hollandois nomment steen braa-
son, coûte si cher, qu’on le réserve pour les jours de fêtes et
de gala.
Lâ persegue rayée (8) est un des plus beaux poissons, que je
1600 et 1601, p. 384. Note du. Rédac-
teur.
(-1) Camellia Japonica. Arbrisseau
toujours v e rd , que l ’on cultive au Japon
et à la Chine dans les jardins, à
causé de la beauté de ses fleurs : il a
beaucoup de rapports avec le thé. Y o y .
Camelli du Japon dans mon Dict. vol. I ,
p. 5 j 2, et mes Illustrations des genres,
planche 5cj4. Lam.
(2 ) Bignonia tomentossa. — Kiri.
Koempf. fig. p. 860. -
(3) Driandra cordata. Ce driandra,
d’après la figure de Koempfer, publiée
par M. Bancks (ic. Koempf. t. 20) n’ést
pas le même que le driandra oleifera
de mon Diction, vol. I l , p. 029. Ses
fruits sont différens. Lam.
(4) Rhus succedanea , taxus baccala.
(5) Solanum melongena.
(6) Convolvulus edulis. Je crois que
ce liseron n’est pas différent delabatate
glabre, dont les fleurs ont le caractère
des quamoclits. Lam.
(7) Citrus decumanus. Rumph. emb.
vol. I I , p. 96 , t. 24, f. 2.
(8) Perça sex lineata. Est-ce le perça
lineata de Linné, dont le corps est mar