
d autant plus de résistance , que son seul intérêt personnel le
faisoit agir. J’avois eu le malheur de lui inspirer plus de confiance
que mon successeur. Je parvins à lui échapper, et à quitter
un pays dont j’avois â-peu-près épuisé toutes les productions
naturelles , et où ma liberté couroit quelque danger.
Le 23 novembre , je quittai l’île de Désima pour me rendre
à bord du vaisseau amiral en rade à Papenberg.
Le 3o , nous levâmes la première ancre , mais nous ne déma-
râmes que deux jours après.
Le 3 décembre , à dix heures, nous levâmes notre seconde
ancre et mîmes à la voile. Le Zeeduyn partit en avant, fit une
décharge pour nous saluer ; nous lui rendîmes son salut à onze
heures, vis-à-vis de Papenberg ; et à midi, auprès des montagnes
de Cavallos , nous nous souhaitâmes mutuellement un bon
voyage.
La cargaison de chaque vaisseau consistoit en 6750 picles de
cuivre en barres, 364 cuves de camphre , pesant chacune cent
vingt-cinq ou cent trente livres.
D I X I E M E P A R T I E .
D u 4 j a n v i e r 1 7 7 7 , a u 1 4 - m a rs 1 7 7 8 .
C H A P I T R E P R E M I E R .
y in m v é e et séjour de l ’auteur à Batavia, ses courses et ses
■ observations dans l ’intérieur de l ’ile de Java ( 1 ) : du 4 janvier
au S juillet.
L e 4 janvier 1777, nous mouillâmes dans la rade de Batavia ,
qprès une heureuse navigation. La grande rivière qui coule à
travers la ville et se décharge assez loin dans le port, étoit
considérablement enllee , et nous courûmes quelques dangers
. '( 1 ) Le retour'de notre'voyageur à
Batavia me dispense de renvoyer a un
errata la correction d’une de mes notes
sur l’île de Java. J’ai dit dans le 1 .1,
que les Persans nomment l’île de Java
Maharadje, et les Arabes Dj'ezyret-âl-
Maharadje ou Saryrah ; c’est l ’opinion
du docteur Hyde dans son Historia reii-
gionis veterum Persarum, ôte, p. 512.
Mais en parcourant le Taqouym âlboldan
(la géographie) d’Aboulfedha, j ’ai trouvé
qu’il établissoit une distinction entre
Séryrah, île de Zandj or ou du pays des
N o ir s , située, selon lu i , au quatre-
vingt-huitième degré trente minutes de
longitude , et au huitième degré quarante
minutes de latitude-, et l ’île de la
Tome I L
grande Djavah (.Djavah â-kebyrah) dans
l’Océan indien, vers le cent quarante-
cinquième degré, de longitude, et le
cinquième dé latitude. Elle est célèbre,
dit-il, par l’abondance de ses racines
aromatiques. Sur le rivage méridional
de cette île se trouve la ville deFanfour
( lis. Canfour ) , qui a donné son nom à
une espèce de camphre très-recherchée
j cette ville est située vers le cent
quarante-cinquième de longitude., et à
un degré trente minutes de latitude. Sur
le rivage oriental delà même île on voit
la ville de Kalah, qu’on nomme dans le
pays Alkalahijo. Voyez Abulfedha Ta-
qouyrn âlboldan, table x r i , îles de l ’Océan
orièntal. Note du Rédacteur.
Zz