
8°. Le Jcodama,
Est une pièce de mauvais argent blafard, qui a cours dans tout
le royaume, semblable à un pois ou à une fève, d’une forme
inégale , plus ou moins rond, sphérique, un peu mais rarement
applati, portant d’un côté des caractères plus ou moins gros , et
souvent aussi la figure de Daïkokou, suivant sa grandeur : l’autre
côté est tantôt uni, et tantôt raboteux, et quelquefois marqué
d’un petit poinçon par les marchands.
Il y a des Jcodama de diverses espèces, que l’on distingue
selon la grandeur, l’empreinte, le poids et la valeur. Ils diffèrent
très-souvent par les caractères du poinçon, quoique ce soit la
principale partie de la pièce. Ce poinçon est très-gros, et ne
peut conséquemment tenir tout entier sur une petite pièce ;
il n’y en a tantôt que la moitié, tantôt que le quart.
Voici les Jcodama qui m’ont passé par les mains.
A,long Jcodama (i) , de trois mas huit Jconderyn ( 3o s. ).
B , un autre long (2) , de deux mas neuf Jconderyn (20 s. ).
C , un ovale un peu plat (3), d’un mas neuf Jconderyn ( i 3 s.).
D, un autre également ovale (4) , d’un mas sept Jconderyn
(10 s.). _ ,, ' _ _ S j _
E , six ronds, plus ou moins sphériques (5) ou applatis du côté
des poinçons ; ils valent tout au plus cinq, six , sept, hu it,
neuf Jconderyn , et jamais un mas. Ils portent différens caractères
, suivant les différentes positions du poinçon, sur les pièces
Indiquées ici et sur les deux suivantes. Ce poinçon est absolument
indéchiffrable.
(1) Planche V , fig. 16.
(2) Planche Y , fig. 17.
(3) Planche V , fig. 18.
(4) Planche V , fig. 39.
(5) Planche VI,fig. 2 0 ,2 1 , 22,23 ,
24,25.
F. Deux très-petits (1) sphériques, et un peu applatis par
le poinçon, à-peu-près semblables pour la grosseur, mais avec
des inscriptions différentes.
g0. Le DàiJcoJcou (2),
Est ainsi nommé , parce qu’il porte la figure du dieu des
richesses des Japonois , nommé DàiJcoJcou , et très-grotesquement
faite. Il est un peu plus grand et aussi épais qu’un double
sluber hollandois , tout rond, très-plat. D’un côté est cette
figure de DàiJcoJcou, de l’autre des lignes ou des points en croix ;
cette monnoie, autrefois très-commune, est maintenant très-
rare. L’ argent en paroît plus fin que celui du Jcodama.
Les poinçons de l’itaganne et du Jcodama sont divisés en deux
parties ; à droite est la figure de DàiJcoJcou, à gauche différens
caractères entassés les uns sur les autres. C’est de la figure de ce
dieu Japonois que ces deux pièces ont tiré le nom de DaïJcoJcou-
guin ou DaiJcoJcovrganne ; parmi toutes les pièces de cette espèce
qui m’ont passé entre les mains, je n’ai pu en trouver dont l’effigie
fût plus distincte que celle représentée sous le n°. 28 ,b , de
la V Ie planche.
DàiJcoJcof ou DàiJcoJcou est le dieu des richesses, du commerce
et du trafic parmi les Japonois; on le représente assis sur
deux vases, avec un marteau dans la main droite, un sac auprès
de lui à sa gauche. Les Japonois prétendent qu’il a le pouvoir,
en frappant la terre avec son marteau, d’en faire sortir tout ce
qui lui plaît, soit du riz , ou tout autre comestible, des vête-
mens, de l’argent, (3) &c.
(1) Planche V I , fig. 26 ,2 7.
(2) Planche Y I , fig. 28.
(3) On peut voir la figure de ce Dieu,
dans l’Histoire civile et naturelle du Japon,
de Koempfer, vol. I , planche Y ,
édit, in-fol. Cet auteur le nomme Daïkokou
, et le représente assis à l ’orientale
sur un sac, tenant des"’deux mains