
On pêdhoit autrefois des perles dans le canal qui sépare cette
île de la côte.'de Coromandel , lequel est .peu profond et rempli
de bancs de sable. Un différend qui s’éleva, il y a plusieurs
années, entre lè Nabab de la côte et la Compagnie hollandoise,
a fait suspendre cette pêche. On accusé lés Anglais d’ avoir excité
et d’éntretenir cette querelle relativement au droit de la peche.
J’ai vu des perles magnifiques qui ont été pêchées dans bette
île j les femmes des négôcians opulens portent des esclavages de
perles dans leurs cheveux : la Compagnie affermoit cette pêche
à plusieurs particuliers ; on déterminoit le nombre de barques
et de pêcheurs que ces fermiers pouvoient employer. Après que
lés plongeurs avoient ramassé les huîtres , on les accumuloit
en monceaux sur le rivage de la mer, pour les vendre aux né-
gocians à leurs risques et périls. On attendoit, pour Ouvrir les
coquilles plus aisément, que l’huître fût morte; quand elle com-
mençoit à se pourrir, on tiroit soigneusement la perle. Il arri-
voit quelquefois aux acquéreurs de perdre sur leur marché; mais
ils trouvoient souvent une perle qui payoit toute seule plusieurs
monceaux (1).
' Le 28 décembre je retournai de Matouré à Colombo; lé jeune
comte de Rantzou avoit fait ce voyage avec moi pour voir son
frère à Matouré.
? Le 3 r du même mois nous arrivâmes à Colombo.
“ (1) Chris. W o lf a décrit la pêche des ouvrage, p. 256-263 delà Description
perles de la manière la plus circons- du Pêgu et de Vile de Ceylan, &ç. par
tnnciée ; il me sùffit de renvoyer le W . Franklin, Chr. W o lf et Eschels-
lffcteur à la traduction française de son kroon. Note du Rédacteur.
C H A P I T R E IX.
A mb a s s a d e de Vempereur de Candy au gouverneur hollandais
à Colombo. — Ployage de Vauteur a Negoumbo. —
Manière de prendre les êléphans. Du 1er janvier i j j8 au ao du
même mois,
"V"e r s les premiers jours de l’année arrivèrent trois ambassadeurs
de l’empereur de Candy, qui depuis long-tems est dans
l’usage d’ envoyer tous les ans, à la même époque une députation
au gouverneur hollandois de l’île. Celui-ci nomma trois commis-
.saires pour aller à leur rencontre et les recevoir auprès. de
Sitoukàyaka. Ils furent ensuite conduits à l’ancienne ville hors
de la forteresse, dans:une maison où on leur avoit disposé des
appartenions. Ils dévoient y rester jusqu’au jour d’audience.
Quelques troubles intestins venoient d’éclater sur la côte de
Malabar ; pour les’ appaiser dans leur origine, le gouverneur
fut obligé d’envoyer, des troupes à Cochin. Pendant qu’on faisoit
des préparatifs pour cette- expédition , il eut la complaisance
de m’offrir une place à la suite du corps qui alloit partir pour
la côte du continent. J’aurois accepté cette offre, qui ne pouvoir
pas manquer d’être de mon goût, si je n’eùsse déjà pris mes
mesures pour retourner sous peu en Europe ; seulement comme
le vaisseau sur lequel je deyois m’embarquer alloit déjà mettre
à la voile , et que je voulois encore passer un mois dans cette
île délicieuse , je demandai au gouverneur la permission de
changer de place avec un chirurgien engagé comme moi pour,
un des vaisseaux retournant en Europe'; j’ obtins cette permisj|
sion , et c’étoit tout ce que je desirois ; je ne songeai plus qu’à
mettre à profit le mois qui me restoit.
Le 17 janvier j ’allai à Negoumbo1 avec MM. Sluyken et