
6 1775. c o m m e r c e d e s e u r o p é e n s
suite il leur fut enjoint d’établir une factorerie dans l’islè de
Desima, près de la ville de Nagasaki, et l’on fixa la somme au-
delà de laquelle ne devoit pas se monter leur commerce annu ^
Au commencement de ce siècle on restrmgmt a trols et
à deux, le nombre des vaisseaux quils pqmrroient- 7
quantité et la qualité de leurs marchandises : ce qui réduis
leur commerce à deux millions de florins (i)._
En i 685 , à peine la flotte hollandoise etoit-efle entree dan
le port avec une riche cargaison', qu’il arriva un ordre de 1 Empereur,
qui, sans révoquer la permission accordée aux Hollan
dois de déposer dans leur factorerie autant de marchandises de
toute’ espèce qu’ils voudroient, leur prescrivoit aussi de n en
v e n d r ilu e pour la somme de 3oo,ooo thaëls ou nxdales
g ü Seyant être o o .a em I W e
déjà un coup terrible porté au commerce des Hollandois. U
gouverneur , qui n’étoitpas favorablement dispose a leur egard,
trouva le moyen de diminuer l e gain qu’ils pOuvment faire su
leurs marchandises ; et cette perte tourna au profit des person
„ „ iace et des habitans de Nagasaki.
J Avant que les marchandises hollandoises fussent mises
en vente , on les imposa' à raison de tant pour cent, ce qui devoit
’ être payé par les acquéreurs. Il s’ensuivit naturellement u
baisse considérable dans le prix des marchandises imposées ■
lés étrangers supportèrent cette perte.
3C Qu'augmenta à l’égard des Hollandois le cours des especes,
• en raison de leur valeur intrinsèque : un kobang, par exemple
oui n’ a cours dans le royaume que pour soixante mas, leur fut
passé en compte pour soixante-huit. Les huit mas qu on leur fit
perdre sur chaque kobang, formèrent aussi-tôt un gain immense
pour les habitans et les employés de la ville. Quoiqu il fut
(0 Environ cinq millions de notre monnoie. Rédacteur.
permis à la Compagnie hollandoise -de vendre jusqu’à la concurrence;
de 3oo,ooo thaëls (î) de marchandises * elle n’ en toucha
réellement que 260,000 ; les 4o,ooo thaëls de déficit furent
pour le compte des particuliers, qui, jusqu’à cette époque,
avoient eu la faculté de vendre autant .de marchandises. qu’ils
avoient jugé à propos , et au prix qu’ils avoient pu en obtenir :
ce fut le chef, les marchands , les capitaines de vaisseaux, les
assisirans et autres employés;, qui supportèrent cette perte.
Outre que les Japonois paient maintenant les marchandises
d’Europe moins cher qu’autrefois , elles doivent encore une
rétribution de i 5 pour 100 , nommée fannagin (2). Le produit
de cet impôt se partage entre les agens du gouvernement et les
habitans de la ville.
Après que toutes les marchandises de la Compagnie et celles
des particuliers ont été visitées ou déposées dans les magasins,
,on en avertit les marchands de l’intérieur des. terres., et l’on
procède à la vente. Les aquéreurs vont voir des échantillons de
tous les articles chez le gouverneur de Nagasaki, et font leur
soumission .tant pour le prix que' pour la quantité. Ils viennent
ensuite dans.l’isle de Désima, ou bien envoient leurs, commis
pour examiner plus soigneusement les marchandises pendant
plusieurs jours de suite; et ils font leurs offres aux Hollandois
sans demander à ceux-ci le prix qu’ils mettent à leurs marchandises.
Les premières offres sont ordinairement très-foibles, on
les augmente quand le vendeur les refuse; enfin on lui demande
son prix, il surfait un peu , et si le Japonois a véritablement
(1) 1,200^000 liy.
(2\ Fleur d’argent, parce qu’ils s’attendent
, dit Koempfer, à de plus grands
avantages que ceux dont ils se sont
assurés, qui sortirqnt, ainsi qu’une
fleur, du commerce étranger ; ou peutêtre
qu’ils comparent cet argent aux
fleurs et au gain qu’on fait sur les
fruits qu’on vend. Les gouverneurs
n’ont aucune part à cet argent. His-
toire du Japon de Koempfer, t. XI,
p. l 3i - i 33. Note du Rédacteur.