
484 T R A I T É DES M O N N A I E S ,
5- H
Les pièces d'or sont plates et de trois formes,longues, carrées
et rondes. En voici l'énumération et la description.
i°. U obang (1) ,
Est la plus grosse monnoie que l'on connoisse dans tout le
royaume. On peut la regarder autant comme une médaille que
comme une pièce de monnoie. Elle n'est guère en usage dans
le commerce $ on en trouve t^rès-peu chez les marchands ou chez
les particuliers 5 elle est oblongue, plate et épaisse comme un
liard de Suède (2). D'un côté sont des lignes fines et entrecoupées
et quatre poinçons aux quatre coins de chaque angle. Ces
poinçons sont aux armes du Ddiri ou empereur ecclésiastique. De
l'autre côté, qui est très-uni, on trace le .nom du .prince particulier
qui a mis ces pièces en émission} et une inscription en gros
caractères noirs vers le milieu de la pièces elle se prolonge
quelquefois jusqu'au bord, et garantit au propriétaire la valeur
de cette pièce. Dès qu'elle commence à s'effacer, ou qu'on ne
s'y reconnoît plus par le laps de tems qui s'est écoulé depuis 1
Iedo, daar Gouden en Zilveren munten
geslaagen worden, doch. ider landheer
slaat een munt die alleen in zyn land
gangbar is en ook gemeenlyk maar von
kooper is. Verhandelingen van het Ba-
tav. genootschap. t. III , p. 209. Rédac-
, teur.
(1) Planches I et I I , £g. 1.
(2) A-peu-près comme une pièce de
deux gros de Prusse ( Prussische zwei
groschenstuch); nous la donnons sur les
planches I et I I , fi g. 1. Elle a six pouces
de long sur trois de large. Celle que
Kriinitz à décrit d’après Koempfer,
avoit quatre pouces. de long et deux ~
de diamètre ; ellepesoit 1 1 15 grains ou
troisfloth (onces) de Cologne. L ’or en
étoit à vingt deux carats ; elle contenoit
quatorze \ ducats d’o r , et équivaloit à
quatre-vingt-quatre marcs de banque.
Note de Pyl} auteur de la traduction allemande
de la Dissertation, de M. Thun-
berg sur les monnoies du Japon. Réel.
P O I D S ET ME SURE S DU JAPON. 485
qu’elle a été frappée, le prince particulier ou son secrétaire la
rafraîchit : on paie pour cela un itchip.
L obang vaut près de dix vieux Icobang. Plus on approche
d’Iédo, capitale du royaume, plus on en trouve, et moins ils
sont chers 5 mais au fond des provinces, ils sont très-rares , et
ont conséquemment beaucoup plus de valeur. A Nagasaki on
les évalue Communément de dix-sept et demi à vingt Icobang,
ce qui fait environ cent à cent vingt rixdalles ( i) 5 For en est très-
fin et d’un jaune foncé* if;
Les obang se trouvent plus communément chez les princes
particuliers des provinces , et chez les- magistrats, qui en donnent
en présent dans les circonstances urgentes où ils n’ ont rien
autre chose sous la main.
Est une pièce d’ or oblongue , ronde et plate , longue de prés
de deux pouces et large d’un, épaisse comme un liard de Suède,
( nmd stuck. ) Il y en a de deux espèces différentes.
A .Le vieux Icobang (2) e.st en or fin, un peu plus long et plus
large que le nouveau Icobang, d’un jaune foncé 3 il porte d’un
-côté des lignes transversales et entrecoupées : à chaque extrémité
de la pièce est la figure d’un itchip , en carré oblong, avec
des lettres.en relief 5 entre cette figure d’itchip et le bord même
de la pièce , on réserve un champ demi-circulaire, sur lequel
se trouve une fleur en relief : de l’autre côté, et au milieu
même de la pièce, est l’empreinte d’un poinçon rond, avec des
lettres également en relief, et vers une des extrémités on remarque
deux petits poinçons avec des lettres aussi en relief :
ils variept pour chaque hobang.
(1) De quatre cent cinquante à cinq cent trente frajics argent de France.
(2) Voyez planche I I I , fig. 2.