
Ces îles ne sont connues que depuis quelques siècles. On
croit que c’est le même pays dont Marc Paul le Vénitien a entendu
parler en Chine sous le nom de Zipangri. Les Portugais
sont les premiers Européens qui en aient fait* l'a- decouverte'.
leur pays était' unique sons le ciel'.
Selon les géographes chinois « le
}» gepen proprement dit est formé de
>) trois îles principales1, qui se subdi-
» visent en cinq ki, et ces cinq ki en
3) sept tao. L e ki est une espèce de
» terrain qui contient mille ly en quar-
» r é ; le *ao forme une’géné'râlîté d*où
» dépendent plusieurs- villes. Les sept
3)’ iao du ge-perv contiennent cent qtunze
» villes, comparables, pour la force,
>3 aux tcheou ou villes du second ordre
» en Chine, et sept cent quatre-vingt-
33- sept kiuns om villes du dernier ordre.
» Les’ plus1 petites villes contiennent
» aiï moins-mille familles*, et les plus
* »' grândès'environ vingt mille.
3> Le nombre des royaumes compris
. » sous lé nom de ge-pen , à beaucoup
j) varié. H a été un teins ou il s’est
33 monté à plus de cent ». Note tiree
de VIntroduction à VHistoire des Peuples
qui ont été ou qui sont actuellement tributaires
de la Chine, ouvrage composé
par ordre de l ’empereur Kang-
h i, traduit par Amiot. Ce précieux manuscrit
historique forme deux cahiers
petit in-folio , d’environ cent cinquante
pages chacun'pour le të ite , et trois
autres cahiers , de même format, contenant
des modèles de l ’écriture des nations
décrites' dans leS deux premiers.
Il a été envoyé' par le savant traducteur
à la bibliothèque nationale.
Les liaisons connues des Japonois
avec les Chinois datent de l’an 247
avaiit l ’ère vulgaire, selon les Historiens
cînnois, éf de l’an 209, selon Rcêmp-
fe r .A cette époque , un savant médecin',•
qui'voùlôit se soustraire aux persécutions
d’un' tyran de là' Chine , feignit
d’aller chercher pour lui le breuvage
de l ’immortalité, et se rendit au
Japon , ou i l porta la civilisation , les
arts et les sciences utiles à la vie. Sa
mémoire est encore' chère aux habitans
de ces îles. Vers lran- 5j de-Fère vulgaire
, des Japonois allèrent en* Chine
et en rapportèrent une foule de con-
noissances; précieuses ; ainsi’on ne peut
pas révoquer en doute l ’origine de leur
civilisation.
Les historiens he'sont pas aussi parfaitement
d’accord sur l’origine des ha-
Hitans même : sans vouloir remonter à
la construction de la tour de Babel ,
comme fait Kcempfer, je m’honore de
partager l’opinion du célèbre auteur de
l ’Esprif des L o ix , et- je les regarde
comme descendans des- Tatârs, aussi-
bien que les Chinois , les Indiens et les
Egyptiens : je ne crois pas même trop
Trois négocians portugais, nommés Antonio de Motà , Francisco
Zeimato , Ànjtonio Reixota, montés sur un jonque ou grand
Jjâtijneijit chinois , qui cingloit
jettés par une hotirqsqjie sur
contredire en cela certains historiens
chinois, qui prétendent que les Ja-
ponois sont une colonie de leur nation.
L ’émigration qui eut lieu sous
l ’emp.ereur Qu-y, en 1 ig 5 avant l’ère
vulgaire , est favorable à leurs prétentions.
Le Toug-kien-kang-mou dit que
les peuples orientaux de la Chine,
fatigués de la tyrannie de Ou-y, s’embarquèrent
en grand nombre, hommes,
femmes et enfans , et allèrent chercher
des établissemens dans les îles voisines,
où ils fondèrent des colonies. Ainsi
d’après ce texte, quoiqu’en dise le savant
Deshauteraies , la supposition du P.
Couplet, qui croit que ces émigrés ont
pu ppupler les îles du Japon , est d’autant
moins déraisonnable , qu’il ne
nous reste aucuns monumens historiques
des relations directes des Japonois
avec les Tatarg. Au reste , on ne
peut méconnaître le caractère tatar sur
la physionomie dp ces deux nations , et
cet p.ctype vaut bien les témoignages
les plus authentiques des historiens : en
outre, il importe peu que l ’une soit un
démembrement ' de' l ’autre, ou que
tpptes deux descendent immédiatement
4$ 1? mère squphp, pourvu que cette
souche soit connue j et nous croyons
l’aypir découverte .sur le plat,eau de la
de Siam vers la Chine, furent
les côtes du Japon. A leur
Tatarie, qui est véritablement Vofjicina
generis humani. Voyez Tabula chrono-
log. monarch. Sinic. p. 9 ; Histoire générale
de la Chine , Gtc. par le P. Mailla,
1 .1 , p. 228 5 Mémoires concernant Vhistoire
, les sciences et le arts, Ctc. des Chinois
, t. I I , p. 49.7, et VEsprit des
L o ix , t. I I I , p. 166.
Les géographes arabes et persans
n’ont qu’une idée très-confuse des îles
situées à l’orient et dans la mer de la
Chine , et il .est àrp.eu-près impossible
de reconnoître celles qu’ils veulent désigner
sous les noms de Senf, de Komar
et de Sila ou Sili. Suivant la description
qu’ils en donnent, ces dernières ré-
pondroient assez bien à celles du Japon.
« Sili ou Sila est situé, dit Aboulfedhâ,
» vers l’extrémité orientale de la Chine
» supérieure. Qn y vu rarement : elles
)? sont parmi les îles de la mer orien-
» taie, comme les îles Fortunées ( Ca-
» nary ) , et les îles des Filles immor-
)> telles dans l ’Océan occidental, avec
» cette différence que les premières sont
» habitées , cultivées et très - fertiles ,
>> eL les occidentales, désertes et in-
)> cultes ». Voyez Aboulfedhâ, X V- table
de la Chine.
A ’bdolmphal , cité par d’Herbelot
( Bibliothèque orientale, p. 810, au mot
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