
prohibée , et l’on brûle toutes celles: que, l’on découvre pour
prévenir la falsification.
Les articles dont l’exportation est défendue à la Compagnie
comme aux particuliers, sont l’argent monnoyé , le s , cartes
géographiques, les livres , ceux au moins qui traitent du pays
et de son administration, toutes les armes, particulièrement ces
superbes sabres du Japon qui surpassent, en force et en bonté
tous ceux des manufactures des autres pays-
La porcelaine du Japon n’a rien d’agréable., ni pour les cou-
leurs , ni pour la forme ; elle est 'grossière massive et bien inférieure
à celle que nous tirons de la Chine par Canton; mais
elle a l ’avantage de ne pas se fendre aisément lors même qu’on
l’ expose'à des charbons ardens. On emballe les porcelaines du
Japon dans de la paille, avec tant d’adresse qu’il ne s’en casse
pas une seule piece dans toute là route.
. L ’ excédent du prix des marchandises vendues par échange ,
que l’on nomme argent de kambang, ne se paie pas en espèces
sonnantes, dont l’exportation est très-défendue (1) ; mais on
prend des bons pour le montant, et l’on tire sur son débiteur ,
des-lettres-de-cbange payables, en objets dont on peut avoir besoin
dans le cours de l’année, ou que l’on se-propose d’acheter
à la foire de l’île. Au reste , ces kambang sont toujours bien
peu considérables y et sur-tout bien au-dessous du comptant;
il faut s’attendre avec - cette monnoië à payer les objets le-
double de leur valeur. Les comptes en kambang ne se soldent
qu’au commencement de l’année japonaise : avant le départ du
vaisseau,.chacun dresse, ses comptes, et les présente au collège
des interprètes où l’on scelle les livres. Tout ce dont'on a besoin
après le renouvellement de l’ année, se prend à crédit sur le
compte de l’ année suivante.
(1) Voyez ci-dessus, p. n .
Comme le commerce des Hollandois se fait par échange ,
quatorze "jours avant le départ du vaisseau pour Papenherg,
on tient une foire dans l’île de Desima, e t , moyennant une
certaine rétribution., les. marchands Hollandais obtiennent du
gouverneur la permission d’y transporter leurs marchandises et
de les y vendre, dans des boutiques construites, exprès.,
Voici les principaux articles que les particuliers achetèrent
cette année : de grandes cruches de terre brune , capables de
contenir plusieurs seaux , pour faire rappurer l’ eau (i)., du saya
et du sakki en tonneaux, des robes, de soie à la japonoise., des
éventails, des ouvrages en laque , des porcelaines fines, grossières
, blanches et peintes, des.pièces de soie étroites, des
ouvrages de savas, des paquets de riz fin, du poids d’une
livre (2).
(1) On se, sert beaucoup de ces cru-
elles à Batavia.
(2) Olivier de Noort nous apprend
qu’un des articles les plus intéressans
du commerce du Japon , étoient de
grosses perles rondes et rouges., beaucoupplus
estimées que les blanches.
Il prétend que ce genre de commerce
, et celui des pierres précieuses et
de l ’or a -Considérablement enrichi les
habitans de ce royaume. Voyez le
:tome III du Recueil des Voyages de la
Compagnie des Indes orientales, p. 91.
Nous ne répéterons pas ici les détails
intéressans et précieux sur le commerce
du Japon ‘ consignés dans les
Histoires du Japon, par Koempfer, t. I I ,
p. 23o. et suivi et par le fl. Charlevoix,
t. V I , p. 188, ainsi que dans la savante
et exacte Histoire des établissemens des
Européens dans les deux Indes, t. III ,
p. 4o i . Je ne puis néanmoins passer
sous silence le projet de £olber.t et ses
tentatives pour établir un commerce
entre la France et le Japon. La mort
de l’agent qu’il employa, et qui seul
étoit capable de cette importante négociation,
fit échouer cet utile projet.
Mais nous pourrions encore profiter
des instructions dressées par Carré,
C’est à nos Législateurs à mûrir cette
idée ; et il me suffît de la leur présenter
et de leur indiquer que les instructions
dont je-parle se trouvent dans le
tome IV du Recueil des Voyages au
Nord, et dans les- tomes III et X des
Voyages de Chardin, édit. in-\'2 de
17 11. Note du Rédacteur,