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je l’étudiai moi-même, pendant notre navigation de Kamenoseki
a Simonoseki. Leur boussole est distribuée en douze divisions •
les quatre points cardinaux, l’e s t, le nord, le sud et l’ouest, qui
forment chacun trois subdivisions. Voici leurs noms en japonois;
à commencer par le nord , ou fcoulta.
1 N e , le rat. »
3 One, le boeuf.
3 Tora, le tigre,
L’ e s t, ou JTagasi.
4 O u , le lièvre.
5 Tats, le dragon.
6 JKi, le serpent,
Le sud, ou JMinouarni.
7 Ouma, le cheval.
8 Foutouei, le mouton.
9 Sarou, le singe.
L ’occident, ou
on trouve la figure des boussoles d a noises.
J’y ai remarqué quelques différences
avec le China compass of
points, inséré à la fin du second volume
des Syntegmata dissertationum de Hyde
, publié par Sharpe , à Oxford, en
1767.
C’ est aux Portugais que l’on doit en
Europe la connpissance de l’usage de la
boussole ■: leur compatriote Vasques la
reçut à Mehinde en i 4g.8 , de quelques
Banians, qui lui montrèrent aussi des
instrumens d’astronomie établis par les
Arabes, bien supérieurs à ceux qu’il
avoit apportés de Portugal. L e jésuite
Lafiteau ne croit pas cependant que la
boussole nQus ait été' communiquée par
les Portugais, car quelques auteurs en
font honneur à Flavius de Melphe dans
le royaume de Naples, deux siècles auparavant
j au reste, il est persuadé ,
comme moi, que cet instrument, ainsi
que la poudre à canon et 1’imprimeri.e ,
nous sont venus d,e l’Inde et de la Chine.
Histoire des découvertes et conquêtes
des Portugais dans le Nouveau Monde ,
par le P. Lafiteau,t . I , p. 122, édit,
inr 12, Not,e du Rédacteur,
iO
10 Ton , la poule.
11 Inou, le chien.
12 I > le sanglier (1).
Il ne faut donc plus s’étonner des longues navigations que fai-
soient autrefois les vaisseaux de cette nation 5 elle trafiquoit avec
la presqu’île de Coreé , la Chine , les îles de Formose, de Java ,
et autres contrées des Indes orientales.
Maintenant il leur est défendu de sortir de leur pays natal (2).
Vers la fin de cette année , deux jouques chinoises amenèrent
plusieurs Japonois que la tempête avoit poussés sur les côtes
de la Chine ; on les reconduisit aussi-tôt dans leur province.
Il y a quelques années que le chef de la factorerie hollandoise
ramena un pêcheur Japonois qui, s’étant trouvé lancé par le vent
dans la haute mer , erra dans différentes îles de l’Océan indien.
Après avoir passé ainsi plusieurs années, il arriva à Batavia,
habillé à la manière des Malais. La régence de Batavia se chargea
de le faire reconduire dans sa patrie.
J’eus occasion de voir à Mitéraï et dans différens autres ports',
de quelle manière les Japonois préservent leurs vaisseaux des
attaques dangereuses d’un ver perfide5 ils les mettent à sec sur 1 2
(1) On reconnoît tous les noms du
cycle duodénaire, cité ci-dessus,p. 3 19.
Voyez la Carte géographique du Japon,
publiée par Hans Sloane. Note-du Rédacteur.
(2) Les mesures sévères du gouvernement
n’empêchent pas les émigrations.
L e voyageur Legentil nous apprend
qu’une colonie japonoise vint
s’établir à Manille vers 1600, et que
dès i 6o3 ils se trouvèrent assez nombreux
pour vouloir secouer le j oug de*
Tome I I .
Portugais. Ils se révoltèrent ; il y eut
plusieurs actions très-meurtrières ; mais
ils furent battus, et on détruisit leur
village deDilao, qui ne fut rebâti qu’en
1621 : ee village’ n’existe plus aujourd’hui
, parce qu’il n’y a point, ou presque
point de Japonois à Manille i Le -
g'entil vit partir en 1767 le peu qui s’y
trouvoit alors. Voyage dans les mers de
l’ Inde, t. I I , p. i 56. Note du Rédacteur.
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