
Les habitans de tout âge et des deux sexes, blancs ou noirs ,
Européens ou Indiens, libres ou esclaves, font beaucoup d’usage
des bains froids ; ils vont se baigner dans la mer et dans les fleuves,
où 1 on ne craint pas ces terribles crocodiles de Batavia.
mas ) dans son chapitre 'urepi Tnçlctmrpc-
(Àctvii? yjjÇif 5 de Vile de Taprobane, dit
« que les Indiens l’appellent Siele-diba,
» et les Grecs Taprobane » , 'zra.pa. p.nv
Iji^oiç Kàhovpitiinj 2/eA.s<L$ct, -crapaff
Thhscri Tet'upoCavri (a). M. Reuben Burrow
, mathématicien anglais, qui s’est
livré à l’étude dù sanscrit, pour mieux
connoîtrë l’astronomie des Hindoux , et
qui a enrichi d’excellentes notes la partie
astronomique et géographique de
YAyeen àkbery or the institutes of the emperor
Akber translated from the Persian
by Gladwin (b); ce savant, dis-je, malgré
toutes les assertions de différens
■ voyageurs (c) , ne croit pas que la Taprobane
des anciens-soit la même île
que C.eylan , ni même que cette Taprobane
subsiste encore. D ’après différentes
observations astronomiques citées dans
YAyeen akber y , il conclut «que Lunha
» n’est pas non plus File de Ceylan,
(a) Collection des Voyages curieux , par
Melchisedech Thévenot, t. I , p. q.
(b) Tome I I I , p. 1- So.
(c) Jean de Barros et Diego de Couto, assurent
que. cettè île s’est d’abord -appellée
L a n ç a , L a n ça o , ou L a n ça s , qui veut dire
terre de délices. Ils ne peuvent avoir pris
ces notions que chez les naturels même. Au
reste,, je me borne à rapporter les faits sans
prétendre contredire formellement M. Bur-
» comme on l’a généralement supposé,
» mais un endroit déterminé par l’in-
» tersection de l’équateür et du niéri-
» dien de Delhy. Cet endroit corres-
» pond à l’extrémité méridionale des
» îles Maldives. Il y a , à la vérité, plu-
» sieurs raisons pour conclure queLen-
» ha faisoit partie de la Taprobane des
» anciens, et queTaprobane ou Tapo-
» bon, qui en sanscrit signifie désert de
» la prière (d\ , étoit une très-grande
>r île qui comprenoit toutes les Maldives
» ou la plus grande partie de ces îles;
» elle a été probablement détruite par
» des inondations ». Ceci s’accorde très-
bien avec la description donnée par ^
Ptolemée, et ses îles des Singes ressemblent
beaucoup à celles don t il’est parlé
dans le Ramayan , ou poème sanscrit
sur les guerres de Ram, général des
singes ou babouins, contre Ravan, tyran
de Ceylan (ef Je n essaierai pas
row ; c’est au lecteur à prendre ses conclusions.
Voyez VHistoire de Vile de Ceylan ,
par Ribeyro, préface du Traducteur.
( d ) « T a p o bo n , The Wildernéss of
» prayer ».
{e) V oyez H e e f opadès o f Vishnoo Sarma
in aseries o f connected fa b le s , etc. trans-
la ied fron t an ancient ms. in the sanskreet
language, by G. "Wilkins, p. 29g et 334,
notes 3g et 586.
La Compagnie des Indes a élevé à ses frais une imprimerie
à Colombo;; il en est sorti; un assez grand nombre'd’ouvrages,
pour la-plupart relatifs à la religion chrétienne. Voici ceux que
j’ai pu me procurer, et dont j’ai fait présent a la bibliothèque de
L’académie. d’Upsal.
même de concilier les .opinions des savons
que j e viens de citer.;.,, c’est, je
crois, aux révolutions de la nature qu’il
faut attribuer l’embarras et l’incertitude
qui se trouve dans la géographie de cette
portion, de l ’Océan indien. Valentyn
observe avec beaucoup de justesse, par
exemple, qu’on ne peut douter que l’île.
de Ceylan n’ait fait partie autrefois de
la terre ferme de Coromandel, dont
elle a été ensuite sépatéè (a). Ne pour-
. roit-on pas en dire autant des Maldives ?
Ces fractions ou .ces séparations n’ont
pas été opérées en un jour. Les ouvrages
sanscri ts. seulspourront j et ter quelque
lumière sur cette partie intéressante
de la. géographie physique.
Plusieurs géographes arabes et persans
parlent de Ceylan, qu’ils nomment
Serandïb , mais d’une manière .bien peu
satisfaisante, comme on peut le voir par
les extraits suiyans.
L ’Edricy (b) la regarde comme la
(a) A a n 't vast land der kust van Choro-
ïnandel in de allegeweest zy , en dat de zee ,
het roudste tyden vastgcliecht door dontyd
van eengescheurd heest,Valentyns Beschry-
ving va n Cey lon, p. 18 du cinquième volume
du Beschryving van out en Niew
Tome I L
plus grande et la plus, célèbre île de
l ’Océan indien,; il lui donne quatre-
vingts lieues de long sur autant de
large. Le mont Rahon que les navigateurs
apperçoivent de la haute mer à
plusieurs journées de distance, Goudronne
cette île , et produit diverses espèces
de hiacinthes et autres pierres
précieuses, du parfum , &c. Les ruisseaux
roulent aussi des pierres précieuses.
Le roi, qui est très-juste, a seize conseillers,
quatre naturels , quatre musulmans
, quatre chrétiens et quatre juifs.
Il tire son vin de la Perse, tant pour
sa propre consommation que pour celle
de.ses sujets; ce vin est fait avec de
Farak. On sait que les liqueurs enivrantes
sont interdites à tous les autres habitans
des Indes.
Selon Êbn-el-Ouardy ( c ) , dans sa
Description des îles de la mer de Syn,
File de Serendib est la plus riche que
oost Indien (Description dés Tndes orientales
anciennes et modernes).
(b) Geographia Nu b ien s is , p. 28-02.
(c) Notices et extraits des manuscrits de
la bibliothèque du r o i, 1 . 1 , p.
D id